Nommés l'an dernier, des Conservateurs viennent d’être rappelés : Chaises musicales à la Conservation foncière de Berrechid

Décidément rien ne va plus à la Conservation foncière de Berrechid. L'année dernière, alors que le mois de juin tirait à sa fin, quatre de ses cinq responsables avaient été rappelés d'urgence à Rabat  à la suite de leur mise en cause par deux commissions d'enquête diligentées par l'administration centrale.
Leurs remplaçants n'auront pas eu la chance d'officier plus d'une année durant.
Ils viennent d'être rappelés à d'autres fonctions. Sans crier gare, ni ménagements. Quant aux premiers, les dizaines de victimes de leurs agissements se demandent encore pourquoi leur vénérable administration leur a pardonné leurs agissements. 
De fait, il convient de rappeler qu'ils avaient mis en place un système leur permettant de traiter  de manière différenciée les dossiers de copropriété qui leur étaient soumis. Moyennant, on ne sait quelles prébendes, ils avaient permis à certains promoteurs de passer outre les normes imposées en matière de superficie des cours (4x4m).  Selon des sources concordantes, le séisme qui vient d'ébranler, de nouveau, Berrechid n'est pas de même nature. Il serait la conséquence d'une stratégie de chaises musicales que l'Agence nationale de la Conservation foncière, de la cartographie et du cadastre vient d'adopter pour des raisons qui échappent à toute logique. A preuve, même son top management vient d'en faire les frais comme en atteste le limogeage de Mohamed Felji, directeur de la Conservation, à qui a été confié le poste doré, mais inutile, de conseiller du directeur général. Son remplacement par le conservateur d'Anfa, M. Shiti, qui est d'un âge avancé, semble provisoire. Il faut remonter au dernier symposium organisé à grands frais par l'ANCFCC pour rapprocher ses points de vue et pratiques de celles de la Justice pour comprendre le sens de tout ce charivari.  L'incident qui y avait opposé M. Felji à un président de chambre à la Cour suprême était-il suffisamment sérieux pour coûter la tête à ce directeur dont la compétence est reconnue par tous ?
Beaucoup le pensent tout en rappelant que la cause de cet esclandre est suffisamment importante pour mériter un débat ouvert et sérieux, sinon les Conservateurs du Royaume risqueraient d'être amputés de l'une de leurs principales attributions, si l'Agence ne fait rien.
A en croire quelques confrères qui ont couvert ces travaux, le projet de réforme des textes régissant la fonction d'avocat pourrait, en effet, interdire à ces Conservateurs d'ester en justice directement et les obligerait donc, à avoir recours aux services des hommes en noir pour ce faire.  Entre autres résultats du charivari managérial actuel à l'ANCFCC qui a suivi cet esclandre : l'Agence d'Anfa s'est trouvée sans responsable. Pour pourvoir à cette vacance dans l'urgence, appel a été fait au « patron » de Berrechid pour occuper le poste et cette charmante localité s'est ainsi retrouvée Gros-Jean comme devant.  Cette petite ville où l'agriculture et l'industrie font bon ménage n'a décidément pas de bonnes relations avec l'Agence nationale de la Conservation foncière, de la cartographie. Sis au sein de  l'immeuble n° 63 sis avenue Moussa Ibnou Noussair, le service de l'ANCFCC est non seulement laid, mais ses alentours bruissent des rumeurs les plus folles. Entre autres, celles ayant trait à la cadence de traitement des dossiers des contribuables n'est pas la plus pernicieuse. En effet, et malgré le charivari de l'année dernière, ce service a continué à traiter près de 120 dossiers d'immatriculation par mois, ce qui en fait le troisième ou le quatrième en productivité à l'échelon national et le premier concernant les terres « bour ».  L'arrivée de Driss Darss à sa tête pourrait infléchir cette cadence au regard de sa réputation et de la qualité des relations qu'il semble avoir entretenues avec ses pairs au cours des dernières années. Selon certains connaisseurs des arcanes de la Conservation foncière, l'année prochaine pourrait être marquée par une certaine baisse de régime de la productivité de l'ANCFCC. Les raisons ? Entre autres le fait que la seconde promotion nationale des Conservateurs chargés de l'immatriculation n'a pas bénéficié des mêmes égards que ses prédécesseurs.
Les cadres ayant fait partie de la première fournée avaient tous été affectés comme responsables des différents services de la Conservation foncière à travers le Royaume et ceux qui auraient dû l'être au cours de l'année actuelle sont en train de se morfondre et de perdre patience. Ce qui ne manquera pas d'impacter négativement leur productivité et nuire, directement ou indirectement, aux intérêts des usagers. Soit. Des rumeurs plus pernicieuses et moins vérifiables sont, néanmoins, en train d'avoir les devants de la scène à Berrechid.  Certains propriétaires terriens, promoteurs et intermédiaires nous ont, dans ce sens, fait part de leur étonnement de voir la ville de Larache avoir la prééminence chaque fois qu'il s'est agi de nommer un responsable de l'Agence à Berrechid.  Ils rappellent qu'outre M. Darss qui vient de déposer ses bagages dans leur ville, un autre Conservateur de Larache avait officié chez eux entre 2007 et 2008.  Y a-t-il une justification logique à cet état de choses ?  Certainement répondent-ils en mettant à l'index quelques intérêts occultes. Mais c'est là une autre paire de manches puisqu'il est de tradition que le mois de juin soit toujours caractérisé par des mouvements de cadres au sein de l'ANCFCC.