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Il y a d'abord ce constat : malgré l'ouverture croissante de l'économie nationale et les efforts déployés par l'Etat pour améliorer davantage le climat des affaires, les exportations marocaines, de l'avis d'experts, « n'ont pas pu constituer un véritable moteur de la croissance économique ». La raison en est tout simplement « la compétitivité limitée de l'offre exportable du Maroc, à sa forte concentration sur le marché européen, et à sa faible valeur ajoutée technologique ». Notre pays a pris beaucoup de retard, resté cloisonné dans des secteurs d'activité (textile, fruits et légumes, poissons et produits miniers) fort utilisateurs de main-d'œuvre et à faible teneur technologique. Jusqu'ici, les exportations marocaines demeurent sensibles aux prix et jugées peu dynamiques dans la configuration du commerce international.
Dans ce contexte, le Maroc, qui bénéficie d'un statut avancé dans son accord d'association avec l'UE, saura-t-il (ou pourra-t-il) tirer profit de cette perspective de libre-échange pour imprimer une nouvelle dynamique à son économie et à son offre exportable? Rien n'est impossible. Et, face à ce possible, il y a du pain sur la planche. Il y a certainement un « gros rattrapage » à accomplir dans de multiples domaines et sur plusieurs fronts. Certes, le Maroc avance, prend de nouvelles initiatives (notamment la réforme du cadre de l'investissement, la promotion de Technoparcs, clusters et autres zones d'activités, le développement des infrastructures et de nouvelles filières : aéronautique, automobile, informatique ; l'essaimage des pôles de compétences… mais, le rythme des réalisations est relativement lent par les temps qui courent.
Il y a donc urgence à agir, pour revaloriser les atouts du Maroc. Il s'agit de moderniser l'entreprise marocaine, la rendre « up date » par rapport aux exigences du marché international, en termes de qualité, d'innovations et de différenciation. Et l'atout-maître du pays, ce sont ces jeunes. La génération des 20-35 ans, faut-il le rappeler, est une « mine d'or », encore faut-il en libérer les énergies !
Le défi qu'affronte la CGEM est de taille, en ce sens que la problématique est liée à l'état d'esprit du patronat marocain. Comment le sortir de la « logique simpliste » des coûts et l'intégrer dans l'univers du monde nouveau, avec comme devise : « to be up or out ». Ce même raisonnement peut servir pour le déroulement des négociations sur la libéralisation des services et le droit d'établissement entre le Maroc et l'UE.
Il est vrai, qu'à première vue, c'est l'Europe, aujourd'hui saturée, qui a beaucoup à gagner à voir s'ouvrir les frontières marocaines. Quels sont alors les risques et les opportunités qu'offre cette libéralisation des services ?
Et comme, les discussions continuent sur le Statut avancé du Maroc, il y a lieu de pointer du doigt la « fragilité du tissu productif national et la sensibilité encore élevée de l'économie marocaine aux chocs exogènes ».
« La CGEM, face à tous ces enjeux, veut être une force de proposition, ayant une doctrine et une capacité d'arbitrage », nous confie Younès Zrikem, président de la commission du commerce extérieur de la CGEM. Le Maroc, rappelait-il, a entamé des discussions préalables, et le gouvernement, à travers le ministère du Commerce extérieur, a organisé depuis la semaine dernière des consultations avec les Associations professionnelles pour évaluer les forces et faiblesses des secteurs concernés. Et c'est dans ce contexte que la CGEM a organisé un séminaire sur cette thématique, au profit de tous les représentants des différent fédérations membres, en vue de les sensibiliser aux enjeux mais aussi aux opportunités que représente cette libéralisation des services entre le Maroc et l'Union européenne. Le but, précise M. Zrikem, est de dégager une perspective, une vrai doctrine à même d'éclairer les décideurs politiques dans leurs négociations.
Il faut savoir qu'à valeur aujourd'hui, « le Maroc a fait des choix (mise en place du plan numérique, Halieutis, Maroc Vert, etc.) et a mis beaucoup d'argent dans ces secteurs, et il faut que tout cela cadre avec les négociations annoncées, et qui doivent être menées de manière cohérentes et complémentaires », ajoute notre interlocuteur. Ce libre- échange entre le Maroc et l'UE présente, selon M. Zrikem, une opportunité de tirer les dividendes des choix du Maroc. A la CGEM, précise-t-il, on espère avoir l'ensemble des propositions d'ici mars prochain. Une chose est certaine, les négociations doivent être bouclées d'ici la fin de l'année 2010.