-
Une mesure "excessive", pour l'avocat de sa fille Anouchka
-
Le prince Harry arrivé trop tard pour dire adieu à Elisabeth II : La triste raison de son retard
-
Blessé dans un accident de moto, l'acteur Mathieu Kassovitz s'exprime pour la première fois
-
Erling Haaland accro à une pratique controversée comme d'autres stars du sport
Depuis plusieurs semaines, à la suite de l’affaire Weinstein, les témoignages d’actrices harcelées, agressées, voire violées, se sont multipliés. «C’est bien que tout le monde en parle enfin», analyse Natalie Portman, lors d’une conférence à Los Angeles dans le cadre du Vulture Festival. «Je crois que ma première réaction quand j’ai entendu tous les témoignages a été : "Wow, j’ai tellement de chance que cela ne me soit pas arrivé". Et puis après réflexion, je me suis dis : "Ok, je ne me suis pas fait agresser. Jamais. Mais j’ai vécu des discriminations ou du harcèlement à chaque fois que j’ai travaillé en quelque sorte"».
Natalie Portman raconte alors ce qui lui est arrivé : alors qu’elle se rendait quelque part, un producteur lui a proposé de prendre un avion privé avec lui et son équipe qui allaient au même endroit. «Je me suis dis : "Ouais, pourquoi est-ce que je ne devrais pas accepter un vol dans un avion privé avec un groupe de gens?" Alors j’y suis allée et c’était juste nous deux dans un avion avec une chambre», confie l’actrice de «Black Swan». «Il ne s’est rien passé. Je n’ai pas été agressée. J’ai dit : "Je ne me sens pas à l’aise" et il m’a respectée mais ce n’était pas du tout OK. C’était inacceptable et manipulateur. J’avais peur. C’est comme pour toutes les femmes, quand on marche seule dans la rue la nuit, on a peur. Et je ne crois pas que les hommes comprennent ce que l’on ressent».
Natalie Portman raconte aussi le sexisme quotidien. Par exemple : «Les gens qui commentent mon corps constamment, depuis que je suis enfant. Ce qui n’est pas normal et qui ne relève pas du même niveau que les abus mais qui relève de la discrimination, sans que je me dise que c’est une infraction que je devrais signaler.» Ce qui l’a poussée à refuser des rôles quand elle était plus jeune parce qu’elle ne souhaitait pas être une femme-objet. «A une période, j’étais réticente à l’idée de tourner des scènes de baiser ou des scènes de sexe, explique-t-elle. Parce qu’après mes premiers rôles, les gens m’appelaient Lolita ou des choses comme ça, et cela m’a fait peur». Natalie Portman ajoute : «Souvent, quand tu tournes un film, tu es la seule femme, et tu es la seule femme sur le plateau de tournage. C’est rare d’avoir une bande de femmes, à part les coiffeuses, maquilleuses et habilleuses – les métiers pour les femmes selon les stéréotypes – et je pense que les femmes vivent ça dans beaucoup d’industries. Quand tu as l’opportunité de travailler, tu es souvent la seule femme dans la pièce. J’entend ça de mes amies qui sont avocates, businesswoman, écrivaines».
Une infériorité numérique qui entraîne des discriminations. L’actrice de 36 raconte qu’un réalisateur lui a un jour dit lors d’une réunion : «Tu es fatigante». «Je me suis dis : "Je suis fatigante parce que je donne mon opinion sur mon travail?"». Heureusement, Natalie Portman a pu compter sur le soutien d’un de ses collègues masculins. «Un acteur qui travaillait avec moi s’est levé pendant la réunion et a dit : "Tu n’écoutes presque pas ce qu’elle a à dire, mais tu écoute tout ce que j’ai à dire, alors que nous disons presque la même chose"».