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de la route dans le
développement,
notamment cette route nationale No 9 qui
eprésente un handicap naturel et technique devant beaucoup de
visiteurs de la ville, comme pour les
investisseurs. Moulay Abderrahman Drissi,
président du conseil
municipal d’Ouarzazate et membre du conseil régional Souss-Massa-Drâa, reste parmi les grands défenseurs pour la construction d’un tunnel entre Marrakech et Ouarzazate. Entretien après le drame de Tichka.
Comment avez-vous vécu le drame de Tichka ?
Moulay Abderrahman Drissi : Comme tout Marocain : un véritable cauchemar. Mais nous devons vite laisser de côté le sentiment personnel, pour pouvoir s’acquitter des responsabilités qui nous incombent dans ce genre de catastrophe. Dès que nous avons reçu l’information, nous avions sur le champ eu des réunions d’urgence pour pouvoir évacuer les blessés et les morts, dans les meilleures conditions. Toutes les ambulances de la ville d’Ouarzazate ont été vite mises à disposition, et la mobilisation a touché tout le corps médical de l’hôpital Sidi Hssaïen.
Vous êtes connu par votre plaidoyer pour la mise en place d’un tunnel entre Marrakech et Ouarzazate. Que pouvez-vous dire en ce moment douloureux ?
D’abord, il ne faut pas faire automatiquement le lien entre la nature de la route sur le Tizi N’Tichka et ce malheureux accident, car cela relève de la seule responsabilité d’une enquête, déjà ouverte dans ce sens. Ceci dit, je reste un défenseur ardent pour la mise en place d’un tunnel, qui permettrait certainement de réduire le nombre d’accidents sur cette route No 9. Tout le monde atteste que la part du caractère sinueux et de l’aspect montagneux de la route reste un grand facteur négatif. Un tel ouvrage permettrait aussi d’avoir des avantages socio-économiques certains. Une bonne route est un facteur de désenclavement, mais aussi un grand levier de développement. Il ne faut surtout pas attendre un autre drame pour y penser sérieusement. On sait tous que le coût est élevé, mais le droit d’accès des citoyens de la vallée de Drâa est incontestable.
Nous avons constaté l’insistance des médias publics à ne pas souligner le lieu d’accident comme étant le Tizi N’tichka, et ne parler que de la région d’El Houz, qu’en dites-vous ?
C’est bien clair, les autorités entendent éviter le mot Tichka pour occulter ce choc et cette image de route difficile. Sitôt que l’on entend parler d’un accident dans le Tichka, l’on commence psychologiquement à se rappeler la nature de la route, et la responsabilité dans ce cas est presque définie. Je pense que la construction d’un tunnel au niveau du Tichka aura plusieurs avantages. D’abord, c’est un droit auquel on espire, ensuite, une contribution à la réduction du nombre d’accidents et du traumatisme psychologique chez les usagers, et enfin c’est un levier pour le développement d’une région touristique, qui vit au rythme d’une grande crise économique.
Y a-t-il des actes concrets dans ce sens?
Il faut savoir que nous alertons les responsables centraux depuis près d’une décennie. Je me rappelle qu’une motion a été levée par le conseil provincial en 2006, une conférence scientifique a été organisée en 2007, et un rapport détaillé a aussi été élaboré par la Fondation du Grand Ouarzazate. La société civile de la région du Sud-est ne cesse de rappeler dans ses recommandations cette revendication devenue constante dans le plaidoyer de la région. De ce sens, la région avait initié une étude, avec le soutien technique de Mackensy. Nous comptons après ce drame redoubler d’efforts pour mettre l’accent sur ce dossier et le rendre plus visible ; la question du coût ne peut occulter la question du droit. Ceci dit, nous sollicitons notre Souverain, d’intervenir pour réhabiliter cette région, comme il le fait pour toutes les autres régions du pays. Les citoyens estiment que SM le Roi reste le dernier recours, car ils ont ras-le-bol des promesses des différents responsables qui se sont succédé à la tête du département de tutelle.