L'agglomération à majorité sunnite, située à 400 km au nord de Bagdad, comptait environ deux millions d'habitants avant de passer aux mains des djihadistes en juin 2014.
Sa reconquête est devenue le prochain objectif du gouvernement irakien après la reprise de la ville de Ramadi ce week-end, premier succès d'importance des forces irakiennes face à l'EI depuis 18 mois.
"Mossoul exige une bonne préparation et un bon engagement de la part de tous les acteurs essentiels", explique Zebari, ministre d'origine kurde dans un entretien réalisé à Bagdad. "Les peshmergas sont une force majeure. Nous ne pourrons pas réussir à Mossoul sans les peshmergas", ajoute-t-il.
La bataille qui se prépare sera "très très difficile", estime Zebari. "Cela ne sera pas une opération facile parce qu'ils (les djihadistes) ont eu du temps pour se renforcer mais cela est faisable".
En raison de l'étendue des zones à sécuriser autour de Mossoul, l'armée irakienne devra compter sur le soutien de certaines forces locales sunnites et peut-être sur celui des Comités de mobilisation populaire chiites.
Ces comités (Hachid Chaabi) sont formés par une coalition peu structurée de différentes milices chiites appuyées par l'Iran afin de combattre Daech en Irak.
Les membres de cette mobilisation populaire n'ont pas été autorisés à prendre part à la libération de Ramadi afin d'éviter des tensions avec les populations sunnites locales.
Fort de ce succès, le Premier ministre chiite Haïdar Al Abadi a promis lundi que 2016 verrait la défaite de l'Etat islamique avec le projet d'offensive contre Mossoul. "Nous allons entreprendre de libérer Mossoul et cela sera le coup fatal et final (porté) à Daech", a-t-il affirmé dans un discours.
La reconquête de Mossoul, estime Zebari, marquerait effectivement la fin du califat proclamé par l'Etat islamique à travers la Syrie et l'Irak.
"C'est là qu'Abou Bakr Al Bagdadi (le leader de l'EI) a déclaré son califat", rappelle Zebari. "C'est littéralement leur capitale".
Lundi, les forces irakiennes ont "libéré" Ramadi des combattants du groupe Etat islamique (EI), hissant le drapeau national sur le QG gouvernemental pour marquer leur plus grande victoire face à l'organisation jihadiste.
Les Etats-Unis et plusieurs autres pays occidentaux membres de la coalition internationale anti-EI ont félicité les forces irakiennes, la France parlant de "la plus importante victoire depuis le commencement de la lutte" contre le groupe jihadiste en 2014.
Après la reconquête de Ramadi tard dimanche soir, des soldats ont dansé l'arme levée dans ce chef-lieu de la province d'Al-Anbar, situé à 100 km à l'ouest de Bagdad, pendant que des commandants ont paradé dans les rues de cette ville qu'ils avaient perdue en mai.
Des Irakiens ont aussi manifesté dans d'autres régions du pays pour célébrer une victoire qui devrait redorer le blason de l'armée fortement critiquée pour son humiliante déroute en juin 2014 face à l'EI qui s'était alors emparé de vastes pans du territoire.