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Pour ces jeunes, le chemin de cette adaptation commence par le choix de stages adéquats. Mais, selon le premier baromètre sur le marché des stages au Maroc, moins de quatre sur dix réussissent cette épreuve d’adaptation.
En effet, selon ledit baromètre, «moins de quatre entreprises sur dix (38%) franchissent le cap de recruter des stagiaires». Concernant les raisons ou les «barrières» au recrutement citées par les entreprises dans cette étude, figurent successivement la disponibilité des stagiaires (pour 77% d’entre elles), la qualité des profils des étudiants (70%) et la méconnaissance des sources de recrutement (57 %).
Réalisé auprès d’un échantillon représentatif de 2800 étudiants du cycle supérieur ayant effectué au moins un stage et de 310 managers RH et non-RH, ledit baromètre révèle que «seulement 38% des entreprises interrogées déclarent faire appel aux stagiaires bien qu’elles soient 84% à en exprimer le besoin». Dans ce contexte, «75% des entreprises affirment rencontrer des difficultés à rechercher des étudiants».
Et c’est le «piston» qui fonctionne donc prioritairement dans la recherche de stagiaires, selon les termes choisis par les auteurs de l’étude. Ce procédé se fait au détriment de la qualité des profils et de la célérité du processus de recrutement, alors que les plateformes en ligne garantissent de leur côté une diversité d’étudiants qualifiés disponibles immédiatement.
L’étude réalisée par la première plateforme gratuite de mise en relation entre étudiants et recruteurs, Stagiaires.ma, souligne, par ailleurs, qu’étrangement «les recruteurs ne sont pas motivés en premier lieu par la perspective de recrutement (50%)» mais plutôt par «la hausse temporaire de la charge de travail (84%)».
L’étude montre également que «les étudiants les plus qualifiés (Bac+4 et plus) sont les plus sollicités par les entreprises car leur degré d’opérationnalité est perçu plus élevé», en signalant, toutefois, que les étudiants commencent tardivement à prendre conscience de l’importance de l’adaptation avec le marché. Pour preuve, ceux d’entre eux qui recherchent un stage sont majoritairement en 3ème année.
Cette prise de conscience tardive peut avoir trait également au manque de motivations. Sur ce plan, l’étude indique que seulement le tiers des stages est indemnisé. Même lorsqu’elles existent, les rémunérations sont très faibles ne dépassant guère les 2000 dirhams par mois, comparativement avec les pays européens qui réglementent la rémunération des stagiaires et fixent les montants d’indemnité minimum. A titre d’exemple, en France un stagiaire venant d’un Institut universitaire de technologies (IUT) reçoit annuellement une indemnité qui varie entre 55 et 60% du SMIG.
Une autre raison de ce désajustement tiendrait au fait que les institutions formatrices ne jouent pas toujours leur rôle d’intégration professionnelle. La quasi-totalité des 2800 étudiants interrogés dans le cadre de l’étude (96% d’entre eux) déclarent attendre de leur école qu’elle leur propose des offres de stage mais ils ne sont que 64% à affirmer avoir été accompagnés, que ce soit à travers des partenariats avec les entreprises (49%) ou via des offres négociées par l’administration et les professeurs de leur établissement (15%). Un tiers des étudiants déclarent par ailleurs que leur école ne les a aidés sous aucune forme.
Le dernier enseignement tiré par cette étude réside dans le fait suivant: alors que les étudiants optent pour des stages de courte durée, ce sont pourtant les stages les plus longs qui profitent généralement aux étudiants et aux entreprises, car ils permettent de favoriser le recrutement au terme du stage et de mieux former les étudiants stagiaires aux missions qui leur sont confiées.