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Moins d’eau pour la même quantité de tomates ? C’est possible

En réduisant de moitié la quantité d’eau d’irrigation, la qualité commerciale, nutritionnelle et fonctionnelle des tomates serait conservée

Samedi 10 Mars 2018

A l’heure où les ressources planétaires en eau diminuent comme peau de chagrin, notamment à cause de l'agriculture qui a un impact sur leur état quantitatif et qualitatif, des experts de la Faculté de pharmacie et de l’Ecole technique supérieure d’ingénierie agricole (Etsia), affiliée à l’Université de Séville ont fait une découverte majeure concernant la culture du deuxième « légume » le plus consommé au monde, la tomate et plus précisément, deux variété de tomates cerises ainsi que neuf de ses variétés automnales et printanières.
A travers une étude parue à Food Chemistry, une revue scientifique bimensuelle spécialisée dans le domaine de la chimie et de l'alimentation, et relayée par le site web hortitecnews.com, ce groupe de scientifiques montrent qu’en réduisant de moitié la quantité d’eau d’irrigation dans les cultures de tomates, la qualité de celles-ci, à la foi commerciale, nutritionnelle et fonctionnelle serait conservée, et même mieux, le produit connaîtrait une augmentation de la teneur en caroténoïdes, des composés bioactifs qui jouent un rôle important dans la nutrition et la santé, car plusieurs sont des provitamines A, et certains présentent aussi des activités anti-cancer et antioxydantes
Cette technique surnommée «L’irrigation à déficit contrôlé» pourrait représenter une aubaine pour un pays comme le Maroc. Car d’une part, le Royaume est classé dans le Top 20 des pays les plus touchés par le stress hydrique, et d’autre part, la culture de tomate est l’une des plus prédominantes de l’agriculture marocaine, dont les exploitations sont divisées en trois types : primeurs, sous serre ou en plein champ, tomates de saison ou tomates industrielles. D’ailleurs, c’est la culture maraîchère la plus importante avec 18 642 ha pour une production annuelle d’environ 1,3 million de tonnes.
Dans les faits, la technique se traduit par la réduction autant que possible de l’irrigation, notamment au stade le plus résistant. Une réduction accompagnée de l’augmentation de l’approvisionnement en eau, à proportion que les plantes commencent à être plus sensibles au stress «Il ne s’agit pas d’utiliser la moitié de l’eau, mais d’effectuer une étude sur l’état hydrique de la plante et, si elle est bien consciente de ses besoins, d’irriguer la culture de manière appropriée au moment optimal», a indiqué Mireia Corell, professeur de sciences agroforestières, via la même source.
Ces conclusions sont le résultat d’une étude de trois ans et renforce la faisabilité et l’application de cette nouvelle technique d’irrigation, laquelle met également en lumière d’autres bien faits, à commencer par ceux dont profiteront les différents producteurs qui tireront avantage de cette méthode innovante dans l’aspect hydro-durable, puisqu’elle leur permettra d’optimiser et de réduire au maximum leur consommation aussi bien énergétique qu’hydrique. Et puis, à travers le prisme du consommateur, c’est un produit encore plus respectueux de l’environnement qui leur sera offert, valorisé par une meilleure qualité nutrionnelle, symbolisée notamment par l’abondance de caroténoïdes.
En somme, ce sera du gagnant-gagnant. Et les agriculteurs marocains seraient bien inspirés de s’y pencher, surtout les producteurs dans la région Souss-Massa de Tomate primeurs, dédiée à l’exportation vers l’Union européenne, la Russie ou encore le Canada. Et pour cause, la région est fortement assujettie à un appauvrissement inquiétant de la nappe phréatique, d’où la réalisation d’une unité mutualisée de dessalement de l'eau de mer à Chtouka pour l’irrigation et l'alimentation en eau potable de la région Souss-Massa.

Chady Chaabi

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