Mohamed Tamalte, le symbole d’une liberté d’expression assassinée


Mustapha Elouizi
Vendredi 16 Décembre 2016

Le ministre algérien de la Justice ne voit dans l’affaire du journaliste algérien, Mohamed Tamalt, décédé au centre hospitalo-universitaire de Bab El Oued, suite à une longue grève de la faim, qu’une «tentative de manipulation» ! Quel sens des droits humains pour un ministre censé défendre la justice?
On ose ainsi se défendre quand le droit le plus sacré des êtres humains est bafoué. Face à une protestation des plus normales contre sa détention, on a aucunement recouru au dialogue ni à l’apaisement, mais à une autre violence dramatique systématique. Ses avocats comme sa famille, ont fait état de blessures sur son corps, notamment la tête, et en ont même porté plainte, en vain. Les autorités n’ont jamais rien voulu entendre. On avait programmé sa mort, en guise d’allégeance à monsieur le président malade qui ne lit ni voit aucune information, depuis le début de son long malaise physique et mental. En son nom donc, on tue, on éradique et on assassine.  
Tayeb Louh, en ministre de la Justice, n’a fait ainsi dans sa première sortie médiatique après le décès de Mohamed Tamalte que rappeler le communiqué de l’administration pénitentiaire qui entend « faire taire toutes les interprétations et les tentatives de manipulation autour de cette affaire» ! Rien que ça ! Des milliers d’Algériens sortis à Alger pour un dernier adieu au martyr de la liberté d’expression devraient, selon le ministre et ses sbires de l’administration pénitentiaire, observer le silence.
Mais, avec un rare courage dans un pays quadrillé par un appareil répressif, Me Amine Sidhoum, avocat de celui que des milliers de citoyens ont baptisé Martyr, a rappelé que la « défense de la famille n’est pas là pour manipuler mais pour pousser à faire connaître la vérité sur ce qui s’est passé depuis son incarcération jusqu’à sa mort. C’est ça notre objectif ! ». La vérité et rien que la vérité. Comment un jeune journaliste s’exprimant sur les conditions de vie d’une société est-il ainsi réprimé.
C’est pourquoi son avocat réclame haut et fort le dossier de son client décédé à l’hôpital, dans l’objectif de « comparer ce qui a été dit et la réalité ; nous demandons le dossier médical complet et pas seulement l’autopsie ». Pourquoi ? Dans des déclarations accordées au site d’information TSA, Me Sidhoum est on ne peut plus clair : « On veut une copie de tout le dossier médical à commencer par le scanner jusqu’au jour où il est décédé avec le rapport d’autopsie qui est secondaire par rapport aux véritables raisons »


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