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Connu pour être l’un des monstres sacrés des études islamiques contemporaines, le regretté a été professeur émérite d’histoire de la pensée islamique à la Sorbonne et un des initiateurs du dialogue interreligieux.
Né en 1928 à Taourit-Mimoun, petit village de Kabylie, wilaya de Tizi-Ouzou, dans un milieu très modeste, Mohamed Arkoun a vécu dans une famille nombreuse et très pauvre. Il a fait ses études primaires dans son village natal, puis secondaire à Oran. Il étudie ensuite la philosophie à la Faculté de littérature de l’université d’Alger puis à la Sorbonne à Paris. Il y est agrégé en langue et en littérature arabes en 1956 et docteur en philosophie en 1968.
Lors d’une de ses nombreuses interventions, il a défini son travail en ces termes : « J’ai essayé de faire bouger la question de révélation sur la base de la foi religieuse orthodoxe et le discours confessionnel qui écarte les autres de la manne du sauvetage dans l’au-delà en vue de la monopoliser pour les siens. J’ai essayé de faire bouger la question de révélation à partir de ce terrain traditionnel connu vers celui de l’analyse linguistique et sémantique argumentée, lié lui aussi, à une nouvelle pratique de la science et de l’étude de l’histoire ».
Prônant le modernisme et l’humanisme islamique, Mohamed Arkoun a développé tout au long de sa vie une critique de la modernité dans la pensée islamique. Il ne manquera pas également de plaider pour une relecture de l’islam afin de retrouver cette religion des Lumières, si indispensable à l’éclairage du monde contemporain.
Ses travaux et ses thèses lui ont valu autant de critiques que d’éloges. C’est dire enfin que cet immense intellectuel n’a jamais laissé son entourage et ses interlocuteurs indifférents.
Une grande voix de sagesse et de savoir s’est tue mardi soir à Paris.
Avec sa mort, le monde arabe a perdu une autre de ses grandes figures intellectuelles.