Mohamed Al Achaari, invité de «Hiwar» : Qui a peur de la vérité sur l’assassinat de Ben Barka ?


Narjis Rerhaye
Jeudi 7 Mai 2009

Mohamed Al Achaari, invité de «Hiwar» : Qui a peur de la vérité sur l’assassinat de Ben Barka ?
«Pas question de livrer l’Histoire du Maroc aux marchands de la politique politicienne. L’écriture de l’Histoire de notre pays doit être l’affaire des historiens. L’instrumentalisation  et la théorie des deux démons ne sauraient faire oublier que le dossier Ben Barka est toujours en suspens et que le devoir de vérité n’a toujours pas été accompli. Parce que justement la théorie des deux démons dicte que l’affaire de l’assassinat de Mehdi Ben Barka soit enterrée ». Quand Mohamed Al Achaari est sur un plateau de télévision, l’événement médiatique n’est jamais loin.  Invité de l’émission de débat politique « Hiwar », mardi 5 mai, ce membre dirigeant de l’USFP n’a pas failli à la règle.  Le politique poète sait user des mots, avec tout le talent que ses pairs lui reconnaissent. Et ses mots ne sentent jamais les effluves de bois. Polémiste mais sans jamais sombrer dans l’invective gratuite, politique jusqu’au bout de ses idées et convictions, Mohamed Al Achaari est de ceux qui ont toutes les chances de réconcilier les citoyens cathodiques avec l’action partisane. Ce mardi soir, sur Hiwar, beaucoup ont dû oublier leur télécommande et le « hrig » satellitaire…
Au cœur de l’actualité, la lune de fiel entre l’USFP et l’Istiqlal depuis  les accusations portées contre le leader de l’UNFP et les exactions commises à l’aube de l’indépendance par Hamid Chabat, le secrétaire général de l’UGTM et membre dirigeant du parti de Abbas El Fassi. « Ces accusations viles ne sont pas l’acte d’un homme isolé, agissant pour son propre compte. Cet acte porte des empreintes connues, celles de forces qui veulent que le pays retourne 50 ans en arrière », commente Mohamed Al Achaari.  L’Usfpéiste n’occulte pas la question des relations pour le moins  tendues avec les « frères » istiqlaliens. Le climat n’est certainement pas sain, il faut faire une clarification avec l’Istiqlal et   les deux partis sont invités à ouvrir un dialogue public sur toutes les grandes questions, celles qui les divisent  ou qui les rassemblent, estime celui qui est volontiers présenté comme l’éminence grise du parti de la Rose. « Après les attaques menées contre Mehdi Ben Barka, nous avons rencontré le secrétaire général de l’Istiqlal qui nous a fait part de son immense regret à cette situation qui aurait pour visée de faire exploser les relations entre Istiqlaliens et Usfpéistes. Mais cette déclaration de Abbas El Fassi n’a pas été suivie d’un communiqué qui mettrait les distances nécessaires entre l’Istiqlal et les déclarations de Chabat. Un communiqué pour sauver la crédibilité de l’action politique uniquement, parce que la mémoire de Ben Barka est vivace, elle n’a pas besoin de communiqué », dira l’ancien ministre de la Culture à ses interviewers.
o L’USFP a adressé seule le mémorandum au Roi
Autre information ce mardi sur le plateau de « Hiwar » qu’anime Mustapha Alaoui, le mémorandum sur les réformes constitutionnelles adressé au Souverain par l’USFP –et sans l’Istiqlal qui estime que le moment n’est pas opportun. C’est fait, les revendications de réformes politiques et constitutionnelles ont été transmises à SM le Roi et la démarche, assure Mohamed Al Achaari, ne procède pas de la surenchère politique. « Il ne faut pas oublier que la  réforme de la Constitution de 1996 était en deçà des revendications présentées conjointement par l’USFP et l’Istiqlal ». Et le timing dans tout cela ? « C’est un engagement que le parti a pris devant les congressistes, donner un signal fort avant les élections avec une initiative sur les réformes constitutionnelles. Face à la crise du politique et de la transition démocratique, une nouvelle génération de réformes peut susciter le retour de confiance et la redynamisation de la vie politique. Mohamed Al Achaari s’abstiendra de donner les détails du mémorandum –« ce n’est pas une lettre ouverte, donc pas question de la lire au grand jour- mais en livrera quelques axes dont celui du renforcement du rôle du gouvernement ou la constitutionnalisation de la dimension amazighe de l’identité marocaine.
A la veille d’élections communales, les convictions de ce membre du Bureau politique de l’Union socialiste des forces populaires sont intactes. Les créatures électorales ne sauraient rendre service à la démocratie. Pas plus que ceux parmi les partis voulant remporter les élections à n’importe quel prix, y compris en y laissant leur âme. « On dit que ces créatures électorales sont les seules capables d’affronter les obscurantistes. C’est une mystification. On n’affronte pas les obscurantistes par la dépravation mais par des projets forts et des militants », conclut Mohamed Al Achaari.


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