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Selon certaines sources communales, la masse salariale représente plus du tiers du budget (36%), soit 1,253 milliard de DH en 2016 contre 1,329 milliard en 2015 alors que le nombre de fonctionnaires est passé de 23.000 à 14.000.
Pourtant, si l’idée est louable, nombreux sont ceux qui la remettent en question. Ils s’interrogent sur son timing (la métropole s’est lancée dans plusieurs projets structurants) et sur son utilité puisque les 100 millions de DH économisés restent insignifiants par rapport aux besoins de la ville en financements.
Abdelhamid Ennajih, spécialiste de la gestion locale, pense que le débat sur les fonctionnaires est erroné et exagéré. «Sur ces 15 dernières années, la gestion déléguée a vidé les communes de leurs fonctionnaires. Et le nombre de fonctionnaires qui sont partis à la retraite est beaucoup élevé que celui des personne embauchées. Toutes les statistiques démontrent que le taux de recrutement au sein des communes a beaucoup baissé depuis les années 1990 à cause de l’interdiction du recrutement direct et de la mise en place de concours», nous a-t-il expliqué. Et de préciser : «Les profils sans qualifications n’existent plus. On a affaire aujourd’hui à des techniciens, des administrateurs, des ingénieurs et des médecins qui représentent le cœur battant des communes. Un président de commune ne peut pas travailler sans ces cadres et, du coup, on se demande comment celui de Casablanca compte exécuter le plan de développement de sa ville».
Mieux, notre source pense que la capitale économique peut faire des économies ailleurs et sans toucher à la masse salariale. «Casablanca a besoin non pas des 100 millions de DH qui seront économisés mais de milliards. Ceci d’autant plus que le Conseil de la ville peut réaliser des économies grâce à la rationalisation des dépenses», nous a-t-il indiqué. Et de poursuivre : « Le grand problème des communes, c’est les consommables. Les dépenses relatives aux factures d’électricité, à l’achat des pièces de rechange des voitures, au papier sont souvent opérées sans contrôle et sans encadrement alors qu’une simple expertise de ce secteur peut faire économiser plus que 10 milliards. La mise à niveau du parc automobile vétuste qui consomme trop de carburant et qui accapare une grande partie du budget peut aussi permettre de réaliser des économies conséquentes. A souligner que le budget alloué au carburant des camions de nettoyage est aujourd’hui plus élevé que durant les années 1990 alors que la plupart des services ont été délégués au secteur privé. La révision du budget de gestion et d’équipement peut s’avérer elle aussi une bonne solution. En fait, aucun élu n’évoque l’argent gaspillé dans l’achat des voitures, celui accordé comme subventions à certaines associations et celui alloué aux projets à caractère partisan».
Notre spécialiste considère que la décision du Conseil de la ville pourrait plomber la situation des fonctionnaires de la commune. «Une telle mesure est à même de susciter des problèmes plus qu’elle en résoudra. La commune de Casablanca risque d’être paralysée par une série de grèves et de sit-in puisqu’une grande partie de ses fonctionnaires sont syndiqués », nous a-t-il affirmé. Et d’ajouter : « Une telle information pourrait également empêcher ces fonctionnaires d’accomplir leurs tâches dans les règles de l’art. Notamment ceux qui effectuent des travaux pénibles et salissants et qui sont quotidiennement confrontés aux risques et aux maladies».
Pour lui, réduire la masse salariale et les primes est une décision hâtive, liée plus au contexte actuel qu’à une vision de long terme. Pis, elle ne prend pas compte de la nouvelle place de la ville comme métropole en quête d’un statut international.
D’autres observateurs s’interrogent, par ailleurs, sur le sort des mesures prises en 2015 concernant la gestion des ressources humaines. Ainsi, s’interrogent-ils sur le sort de l’adoption par tous les arrondissements du même modèle d’organigramme axé sur une redistribution rationnelle des ressources humaines, des fiches de postes établies pour harmoniser les services et, last but not least, des pourparlers avec le chef du gouvernement en vue d’octroyer aux fonctionnaires de Casablanca un statut spécial.
Ils s’interrogent également sur les mesures prises contre les 12.000 fonctionnaires qui perçoivent des salaires sans exercer de fonction au sein de la ville et dont 1.000 sont détachés auprès des services extérieurs des préfectures et des délégations des ministères et près de 1.100 sont des fonctionnaires fantômes.
« La gestion des ressources humaines est un métier. Si le Conseil compte vraiment régler ce dossier, il a d’autres moyens plus utiles comme transférer les postes vacants au ministère de l’Intérieur, faciliter la tâche aux personnes désirant partir dans d’autres villes avec transfert des postes budgétaires et encadrer les heures supplémentaires. Réduire les primes et geler les salaires risquent d’affecter les rendements des fonctionnaires déjà touchés par un contexte social et économique marqué par un pouvoir d’achat qui ne cesse de régresser et un climat social tendu », a conclu Abdelhamid Ennajih.