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Faut-il parler d’assainissement de la gestion de la chose locale ? Sommes-nous en présence de règlements de comptes purement politiciens sur fond de manipulation ? Y a-t-il volonté d’éradiquer une sensibilité politique ou risque d’hégémonie d’une force sur les autres ? Dans les états-majors politiques, les interrogations sont nombreuses et plus personne ne cache sa crainte d’une fragilisation du processus démocratique.
L’Usfpéiste Abdelali Doumou en est convaincu : il n’y a pas que les élites politiques qui doivent être visées par la mise à niveau : l’avancée de la démocratisation en cours, explique-t-il, « est sérieusement entravée par le déficit d’éthique et de compétences des élites : administratives au sein de l’Etat, économiques au sein de l’entreprise et politiques. « Logiquement, nous soutenons au sein de l’USFP toutes les initiatives sereines susceptibles de conduire à une véritable mise à niveau des élites. Mais attention à l’amalgame, au règlement de comptes politiques qui risquent de déstabiliser le pays, car il y a certes un système de gouvernance locale anachronique qui est à démanteler pour le bien du pays et des populations, mais il y a aussi de nombreux élus honnêtes et patriotes », explique ce député et membre du Bureau politique de l’Union socialiste des forces populaires avant d’affirmer avec vigueur que «tout va dépendre du degré d’autonomie de nos institutions judiciaires par rapport aux manipulations politiques. »
Au PJD, on parle clairement de règlement de comptes politiques après l’arrestation de Jamaa Mouatassim, membre du secrétariat national de cette formation politique et vice-président du conseil de la ville de Salé. « C’est un procès politique. Une centaine d’avocats va se constituer, aussi bien issus de la gauche que de la droite, pour défendre cet élu », annonce le député islamiste Lahcen Daoudi tout en soutenant que le PJD est en train de se préparer « à cette nouvelle épreuve ».
D’un bout à l’autre de l’échiquier politique, on est prompt à le dire : la mise à niveau de la gestion locale ne devrait surtout pas rappeler une certaine campagne d’assainissement de triste mémoire et menée tambour battant dans les années 90 par l’ancien ministre de l’Intérieur, Driss Basri. Le secrétaire général du PPS fait partie de ces hommes politiques qui ne pourront jamais oublier cet épisode douloureux. « Cette campagne visait les milieux économiques et on se rappelle encore de la chape de plomb qui s’était abattue sur les entreprises. L’ambiance était très mauvaise », se souvient Nabil Benabdallah. « A la lumière de ce qui se passe aujourd’hui, il est vrai qu’on ne peut pas être contre la gestion de la chose publique. Mais quand on voit comment ces questions surgissent de manière inopinée, souvent guidées par des calculs inopinés, tout cela ne peut renvoyer qu’une image inquiétante de la politique dans notre pays. C’est pourquoi le cadre de relance des réformes est la seule issue possible pour aboutir à une ambiance politique plus saine et plus sereine », fait valoir ce leader.
C’est sous la coupole du Parlement que se cristallise cette étrange ambiance que le personnel politique s’empresse de qualifier de « délétère ». Les échanges de plus en plus violents entre le Parti Authenticité et Modernité et l’Istiqlal ont franchi, mardi 18 janvier, un nouveau seuil. Dans un point pour information, le président du groupe parlementaire de l’Istiqlal à la Chambre des conseillers a fustigé le PAM en l’accusant de vouloir faire reculer le Maroc et ce, en jetant « la fitna » dans l’arène politique. Le parti de Biadillah, a fait valoir M. Ansari, dans un réquisitoire cinglant, veut faire reculer la démocratie. « Les institutions constitutionnelles ne sont pas un instrument administratif pour censurer les hommes politiques et les citoyens de manière générale. Elles ne sont pas non plus un instrument pour réprimer les libertés individuelles et collectives. Nous refusons que les acquis réalisés par la nouvelle ère soient mis en péril. A l’Istiqlal, nous avons peur pour notre pays ! », s’est exclamé le dirigeant istiqlalien.
Dans cette querelle de chapelles istiqlalo-PAM–et qui a pris des proportions dangereuses à Laâyoune- le Rubicon vient-il d’être franchi alors que le ciel politique marocain est « bas et lourd » ?
A une année du rendez-vous électoral, le personnel politique, lui, croise déjà les doigts…