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Au Maroc, ce sont près de 23,3% de personnes qui ont affiché leur intention d’émigrer, selon une enquête du HCP. Une grande majorité d’entre elles est constituée de jeunes hommes ayant un niveau d’études secondaires ou supérieures. Une étude datant de 2011 avait indiqué à ce propos que 29% des jeunes Marocains préfèrent s’installer à l’étranger et qu’une grande majorité d’entre eux rêvent de quitter leur pays dans les cinq années, soit un jeune Marocain sur quatre.
Au Liban, 61.924 personnes ont quitté le pays en 2019 contre 41.766 en 2018, soit une hausse de 42%, a souligné un institut des recherches et des statistiques, cité par le journal Acharq El Awasat.
Sur le moteur de recherche Google, le mot « migration » a été recensé comme le terme à avoir été le plus recherché par les Libanais entre novembre et décembre de l’année dernière. Les dossiers de la migration au Canada, en Australie et vers d’autres destinations ont augmenté de 75% selon certains avocats spécialisés en services et conseils en immigration. Les demandes sont déposées, en grande partie, par des jeunes instruits et des spécialistes en pharmacie, en nouvelles technologies de l’information ou en finance.
En Tunisie, une ONG a déclaré que les autorités ont fait échouer, au cours des cinq dernières années, les tentatives de 10.000 jeunes Tunisiens de franchir les frontières maritimes. A ce nombre important, il faut ajouter également les centaines de jeunes à avoir péri dans les naufrages des pateras. Une étude du Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux (FTDES) datée de 2017 a révélé que 45% des jeunes Tunisiens sont prêts à partir vers l’étranger par les voies légales ou irrégulières et que 81% d’entre eux sont prêts à partir clandestinement vers d’autres cieux.
En Egypte, le nombre des migrants a augmenté après 2013. Il a atteint 4,2 millions d’individus entre 2013 et 2017, soit une hausse de 70,4%, selon certains chiffres officiels rapportés par Al Jazeera. Les jeunes âgés entre 25 et 29 ans représentent 23% et ceux dont l’âge oscille entre 30 et 34 ans constituent 17,7%. Une étude réalisée par le Conseil national égyptien des recherches sociales et pénales a démontré que l’Egypte arrive à la 7ème place au palmarès des nationalités des migrants irréguliers qui ont tenté, entre 2012 et 2015, d’accéder à l’Europe via l’Italie et à la 11ème place pour ceux qui ont essayé de passer par la Grèce et à la 10ème place pour ceux qui ont transité par Malte.
La même étude a également indiqué que 37,5% des jeunes migrants irréguliers égyptiens interceptés et extradés ont déclaré être prêts à récidiver et que 31% d’entre eux recommandent aux autres jeunes de partir ailleurs.
Un constat similaire a été dressé par un rapport sur le développement humain dans le monde arabe publié par le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) en novembre 2016 qui a souligné qu’entre 2010 et 2014, le pourcentage des migrants par rapport à la population totale du pays a été de 3,5% en Algérie, de 7,8% au Maroc, et de 5,2% en Tunisie. La destination privilégiée par eux en 2014 a été l’Europe avec 1.284.000 migrants algériens, 2.320.000 Marocains et 414.000 Tunisiens.
Faut-il s’attendre à une « invasion », une « ruée » de la « jeune Afrique » ou plutôt à une « africanisation » du Vieux Continent vers l’Europe comme l’a prophétisé Stephen Smith dans son livre : « La ruée vers l’Europe. La jeune Afrique en route pour le Vieux Continent » ? « Absolument pas », répondent plusieurs chercheurs. François Héran, professeur au Collège de France, titulaire de la chaire migrations et sociétés, rappelle dans une note de l’Institut national d’études démographiques (INED) que 70 % des émigrés africains restent sur leur continent, un chiffre stable depuis les années 90. En effet, les populations des pays très pauvres se déplacent peu du fait qu’émigrer coûte cher (visa, frais de voyage, frais d’installation, ...etc.).
D’autres spécialistes estiment qu’il faut nuancer ces résultats et les prendre avec une certaine prudence puisque la situation politique et socio-économiques dans les pays arabes diverge complètement. Si la migration se présente comme l’ultime issue pour les jeunes de certains pays face à une crise économique sévère qui s’amplifie avec le temps, d’autres sont peu tentés par la migration vers d’autres pays vu les facteurs d’attraction qu’offre l’économie de leur pays.
Ceci d’autant plus que l’intention de partir ne signifie aucunement le départ effectif vers d’autres cieux. Il y a une différence de taille entre la logique d’intention et celle de l’action. Et le passage entre les deux est tributaire de plusieurs facteurs. Une étude intitulée «Migration et compétences» basée sur une enquête réalisée fin 2012 auprès de 4.000 personnes, avait démontré que si 42% des Marocains déclarent avoir l’intention d’aller travailler et vivre ailleurs, seulement 9% des migrants marocains potentiels ont l’information, les documents et les moyens matériels les habilitant à émigrer.
La plateforme «Papiers pour tous» salue l’initiative Royale de gracier 201 détenus africains
Les membres de ladite plateforme ont tenu, à ce propos, à faire part de leur reconnaissance et de leurs vifs remerciements à Sa Majesté pour son geste plein de mansuétude et d’humanisme, son engagement en faveur de l’Afrique et son ferme attachement aux valeurs humaines de fraternité, de liberté et d’équité.
Pour rappel, dans son édition du 16 juillet 2019, Libération avait publié un article intitulé « Le vœu vivace de voir la grâce Royale concerner aussi les migrants subsahariens » agrémenté par des témoignages et des déclarations de spécialistes en la matière. Un vœu qui a été exaucé par Sa Majesté le Roi.