Il y a déjà dans les pays de l'ouest des Balkans des tensions et "je ne veux pas qu'on en arrive à des affrontements militaires là-bas", a déclaré lundi soir la dirigeante lors d'un rassemblement de la CDU à Darmstadt (ouest), selon des propos rapportés mardi par des médias allemands.
De nombreux experts ont mis en garde sur le fait que, si l'Allemagne, principale destination des migrants fuyant notamment la guerre en Syrie, venait à fermer sa frontière avec l'Autriche, les pays des Balkans par lesquels transitent migrants et réfugiés en feraient de même.
L'UE a annoncé fin octobre la création de 100.000 places d'accueil pour les réfugiés en Grèce et dans les Balkans afin de juguler cette crise migratoire sans précédent alors que des tensions ont déjà surgi entre la Slovénie, la Croatie, la Serbie et la Hongrie ces derniers mois autour du transit de dizaines de milliers de migrants.
Mme Merkel, qui s'est défendue lundi soir de vouloir noircir le tableau, a toutefois mis en garde contre une situation qui pourrait s'envenimer rapidement.
Sur le front intérieur, la question des réfugiés divise également la coalition conservateurs/sociaux-démocrates au pouvoir en Allemagne, qui ont ainsi échoué à s'entendre lors d'une réunion dimanche, les conservateurs bavarois de la CSU réclamant que l'Allemagne accepte moins de réfugiés sur son territoire alors qu'elle en attend entre 800.000 et un million cette année.
Un nouveau round de négociations est prévu jeudi, notamment autour de la création, voulue par les conservateurs, de "zones de transit" à la frontière germano-autrichienne pour accélérer l'examen des dossiers et les expulsions, une idée rejetée en l'état par le parti social-démocrate SPD.
Si cette nouvelle réunion ne devait donner aucun résultat, "nous continuerons à négocier", a souligné Mme Merkel. "Ce n'est pas la première fois que nous devrons convaincre les sociaux-démocrates de la justesse de certaines choses", a-t-elle ajouté.
Mardi, environ 1.000 migrants sont arrivés mardi en train à Slavonski Brod (est) où la Croatie a mis en place un nouveau centre d'accueil adapté aux conditions hivernales visant à faciliter la poursuite de leur périple vers l'Europe occidentale.
Ce centre d'une capacité d'accueil d'environ 5.000 personnes a été aménagé au cours des deux dernières semaines par l'armée croate.
Il est situé à une centaine de kilomètres à l'ouest de l'actuel centre d'accueil d'Opatovac, ouvert le 20 septembre à la frontière entre la Croatie et la Serbie, où étaient jusqu'à présent enregistrés les migrants entrant en territoire croate. Ce centre sera progressivement fermé.
Ce premier train a acheminé des migrants qui ont franchi la frontière croato-serbe à Berkasovo/Bapska, près du centre à Opatovac.
"Nous allons cesser de faire l'enregistrement des migrants dans le centre d'Opatovac. Nous déplaçons ce processus ici" à Slavonski Brod, a expliqué le ministre croate de l'Intérieur Ranko Ostojic lundi.
Selon un plan convenu le 23 octobre entre M. Ostojic et son homologue serbe Nebojsa Stefanovic, les migrants seront directement transférés en train de la gare serbe de Sid, ville à la frontière avec la Croatie, jusqu'au centre d'accueil de Slavonski Brod.