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Heureusement qu'on assiste ces dernières années à une phase de diversification et de valorisation des économies régionales sous l'effet notamment des grands projets sectoriels. C'est ce qui ressort, d'ailleurs, de l'étude : «Régions du Maroc: contributions sectorielles à la création de la richesse nationale », réalisée par la Direction des études et des prévisions financières».
Durant la période 2000-2007, quatre régions ont contribué à la création de la richesse nationale, à savoir le Grand Casablanca (18,8%), Souss-Massa-Drâa (12,2%), Rabat-Salé-Zemmour-Zaër (9,8%) et Marrakech-Tensift-Al Haouz (8,2%). « Cependant, cette concentration a tendance à s'atténuer le long de cette période avec des taux de croissance différenciés. Ainsi, le Grand Casablanca a-t-il réalisé un taux de croissance parmi les plus faibles (5,5%). Cette forte concentration spatiale est doublée d'une concentration sectorielle plus accentuée. La moitié de la valeur ajoutée primaire nationale, par exemple, est concentrée au niveau des régions de Souss-Massa-Drâa (32%) et du Gharb-Chrarda-Béni Hssen (18%)», explique l'étude en question.
Cette dernière relève aussi qu'au niveau de l'activité secondaire nationale, «plus de la moitié de la création de richesses s'est concentrée dans trois régions du Royaume : Grand Casablanca (36%), Tanger-Tétouan (9,5%) et Doukala-Abda (8,9%)». Par contre, cette concentration est moins intense pour le secteur tertiaire étant donné que les quatre premières régions contribuent à moins de la moitié de l'activité tertiaire nationale : Grand Casablanca (15,6%), Rabat-Salé-Zemmour-Zaër (13,8%), Souss-Massa-Drâa (10,1%) et Marrakech-Tensift-Al Haouz (9,9%). Cette distribution est liée aux potentialités et aux vocations des régions ainsi qu'à leurs structures démographiques et leurs passifs économiques.
Ces disparités interrégionales relatives à leurs contributions au PIB national sont également ressenties, d'après l'étude de la Direction des prévisions financières, au niveau du PIB par habitant. Concrètement, le Grand Casablanca est en moyenne 3,6 fois plus important que celui de Taza-Al Houceima-Taounate avec respectivement 25.918 et 7.257 dirhams durant 2000-2007. Cependant, par rapport au niveau national, seules les régions de Taza-Al Houceima-Taounate et Meknès-Tafilelt (11.464 dirhams) réalisent un PIB/hab inférieur à 75% du niveau national qui a atteint une moyenne de 16.562 dirhams durant la même période.
Dans cette même optique, les disparités interrégionales du PIB/hab ont tendance à s'atténuer en considérant les taux de croissance annuelle moyens différenciés. Ainsi, l'évolution du PIB/hab de la région du Grand Casablanca a été limitée à 4% durant 2000-2007 contre 6% au niveau national. Cette baisse reflète l'essoufflement de l'appareil productif de la région face à la pression démographique qu'elle subit ainsi que l'effort de rattrapage qu'effectuent les autres régions en matière de réduction des inégalités interrégionales.
Autre constat, le PIB régional par habitant est corrélé avec le taux de pauvreté dans la mesure où plus une région est pauvre, plus son PIB/hab est faible sauf pour les régions du Gharb-Chrarda - Béni Hssen, l'Oriental et Souss- Massa-Draâ où le taux de pauvreté est élevé malgré un niveau du PIB/hab important. Ceci pourrait être en partie imputé à la surreprésentation du secteur primaire dans ces régions.
Ce lien de causalité entre le taux de pauvreté et le PIB/hab atteste, d'après la même étude, de la pertinence de ce dernier dans l'évaluation de la richesse des populations locales et de son intérêt en tant qu'outil d'analyse de disparité interrégionale. Par conséquent, cet indicateur serait un candidat potentiel pour indexer un système de péréquation solidaire, à même du renforcement du processus de décentralisation et de la mise à niveau du tissu socioéconomique régional. Ainsi, en 2000, la segmentation des régions suivant leur similarité en termes de structure de leurs valeurs ajoutées par secteur a révélé une grande homogénéité de leurs économies en restituant cinq groupes dont trois monorégionaux.
Ainsi, Casablanca s'accapare-t-elle la part du lion de l'activité secondaire et tertiaire; Rabat-Salé-Zemmour-Zaër dont la position revient plus à l'importance du BTP et des services non marchands tandis que Souss-Massa-Draâ qui présente une économie diversifiée articulée autour du secteur primaire et la transformation de ses produits en plus du secteur des hôtels et restaurants. Par ailleurs, les régions de Tanger-Tetouan, Fès-Boulemane, Meknes-Tafilalet, Marrakech-Tensift-Al Haouz, Gharb Chrarda-Beni Hssen, Doukala-Abda, et l'Oriental qui ont une structure similaire au niveau national sans aucune spécificité particulière. Toutefois, cette typologie semble avoir changé le long de la période pour aboutir à une segmentation moins flagrante en 2007. Ainsi, le gap entre la région du Grand Casablanca et les autres régions a été moins important témoignant de l'effort de rattrapage consenti par les pouvoirs publics dans la mise en œuvre des réformes sectorielles régionalisées. Ce recul de la région est également dû au transfert de certaines activités industrielles vers les régions limitrophes.