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L’information liée au phénomène de la migration est omniprésente dans les différents supports de médias marocains. Depuis plus de quinze ans, les médias se sont mis à monter de toutes pièces des informations relatives à l’afflux des ressortissants subsahariens, par l’intermédiaire de reportages, de portraits ou encore d’enquêtes… Le bilan en matière déontologique est mitigé. Le vocabulaire, les formulations, les concepts et les analyses laissaient souvent à désirer. L’on a ainsi titré «Péril noir», «Criquets noirs», «Les Africains», «Les immigrés clandestins ou illégaux»…. et l’on continue dans ce sens pour plusieurs tribunes. A un moment, l’afflux des migrants est devenu un menu consistant pour une presse à la recherche d’actualités sensationnelles.
Ainsi, que ce soient les migrants syriens bloqués aux frontières maroco-algériennes ou des ressortissants subsahariens dispersés dans les villes marocaines, notamment à Oujda, Nador, Fès, Rabat… les journalistes relayent chaque jour les faits en rendant compte de leurs modes de vie et d’organisation, leurs souffrances, leurs revendications ainsi que leurs comportements. Certains journalistes tombent dans des stéréotypes flagrants, frisant sinon le racisme, du moins des préjugés et des jugements à l’emporte-pièce.
Pour ce faire, l’Association Tisseghnass initie des sessions de formation en faveur des journalistes de la région de l’Oriental, Oujda, Nador et Taourirt, afin de mieux les préparer à aborder ce genre d’information, et d’éviter des glissements négatifs et stéréotypés. Initié par l’opération Al Wassit et financée par l’Union européenne, ce projet dont la deuxième session a été organisée à Oujda, le week-end dernier, entend sensibiliser les journalistes régionaux sur l’approche droit, en vue de traiter le phénomène.
En présence de plusieurs journalistes de la presse écrite et électronique de l’Oriental, la session de formation a été axée sur l’établissement d’un inventaire de stéréotypes, de jugements ou de préjugés sur des étrangers contraints de quitter leurs pays d’origine et s’aventurer à la recherche de l’eldorado. Chemin faisant, ils se sont trouvés souvent confrontés à une situation difficile pour arriver à leur destination.
Il fallait également apprendre aux journalistes, souvent des jeunes propriétaires de sites électroniques bien présents dans leurs provinces, comment utiliser les différents genres journalistiques (information, portrait, reportage, enquête…), pour mieux rendre compte de la situation. L’approche droit, consistant à respecter les droits des migrants, est une question essentielle pour que les médias contribuent davantage au processus d’intégration des ressortissants subsahariens ou du moins les traiter selon les normes édictées par les chartes internationales des droits humains.