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Lors d’une conférence de presse, tenue le 20 décembre à Casablanca, ils ont indiqué que l’interdiction des eaux territoriales aux flottes européennes prise par les autorités marocaines a été une décision légitime et responsable qui répond aux attentes et préoccupations des professionnels qui n’ont pas cessé de militer contre le principe même de la conclusion de tout accord de pêche avec l’UE.
Selon eux, ledit accord de pêche avec l’UE a été réalisé par des considérations politiques qui ne concernent aucunement les professionnels du secteur qui ont été marginalisés, voire exclus des négociations de cet accord. « A quoi bon se tenir à un accord qui nous a porté préjudice et qui, de l’aveu même des Européens, a montré ses limites », a noté Mohamed Allalou, secrétaire général de la Confédération nationale de la pêche côtière au Maroc (CNPCM). Le secrétaire général de la CNPCM fait allusion aux conclusions édifiantes du rapport de la Commission pêche du Parlement européen qui ont pointé du doigt le manque d’efficacité de cet accord et les limites de ses retombées sur le développement du secteur de la pêche au Maroc.
En effet, le rapport a démontré que ledit accord n’a permis que la création de 170 emplois pour les Marocains, ce qui représente 0,04% du nombre de marins-pêcheurs du pays et que son apport en valeur ajoutée a été quasi nul sur l’industrie locale. Pire, son impact sur les ressources nationales a été catastrophique. Sur les onze espèces démersales pêchées dans les eaux marocaines, cinq apparaissent surexploitées et quatre sont pleinement exploitées. Les évaluations indiquent que l’effort de pêche a atteint un seuil maximal et que l’épuisement total des stocks n’est pas si loin. A ce propos, Mohamed Benkirane, de CGEM, a expliqué que les accords de pêche avec les pays tiers se font à la marge du droit international, notamment du droit de la mer qui stipule qu’un pays ne peut passer un accord de pêche avec un pays tiers que s’il existe un reliquat. «Or, le Royaume n’a plus de surplus à donner. Il est en train de donner ce qu’il n’a pas », a-t-il précisé.
Et effectivement les résultats du secteur sont là pour nous le rappeler. Ainsi, les exportations ont baissé de 50% alors qu’elles représentent 55% de l’ensemble des exportations agro-alimentaires et 12% de l’ensemble des exportations marocaines vers l’étranger.
Que demandent donc ces professionnels ? Qu’aucun accord de pêche direct avec l’UE ne soit signé. Les membres du Collectif estiment que les professionnels marocains sont en mesure de développer le secteur sans l’appui de l’Europe car ils disposent, selon eux, de l’expertise en ressources humaines, dans la gestion et l’exploitation du secteur. «On est pour un partenariat avec l’UE, mais d’égal à égal et qui prend en considération les intérêts des Marocains », a souligné Abderrahmane El Yazidi, secrétaire général du Syndicat national des officiers et marins de la pêche hauturière avant d’ajouter que le réalisme politique et économique, dans le contexte actuel, impose au Maroc et à l’UE d’initier une nouvelle démarche basée sur un partenariat qui abolit l’extraction de la ressource halieutique et privilégie l’investissement européen dans la valorisation des produits de la mer et le développement de l’industrie en aval.