Maroc-Algérie Deux peuples frères et leur passé commun

C’est dans les moments de tristesse que reviennent les meilleurs souvenirs du passé


Par Edouard Moha
Vendredi 6 Septembre 2013

Maroc-Algérie Deux peuples frères et leur passé commun
Le peuple marocain tout comme le peuple algérien, doivent tâcher de concentrer en leur conscience tout ce qu’il y a, dans la fraternité de raison, de sagesse et de solidarité. Comme les Européens ont emprunté aux Arabes certains dérivés, et non des moindres de leur savoir et de leur science, Algériens et Marocains pourraient, à leur tour, emprunter aux Européens quelques-uns de leurs sentiments traditionnels, autrement dit, comment cohabiter en paix, et, comment exprimer cette solidarité agissante, l’un vis-à-vis de l’autre.
A ce point de vue, il peut n’être sans intérêt d’étudier, en quelques-unes de leur vie traditionnelle, la vie proprement dite, la solidarité et la clairvoyance. Chose qui fait grandement défaut, car elle est extirpée des cœurs par le boumediénisme.
En ce qui concerne ces deux peuples frères, il est impératif, sinon nécessaire, de garder dans nos mémoires, le souvenir du passé commun, cette unité, voire cette harmonie qui avait  existé jadis en tant que ciment  de cette fraternité qui peut encore renaître.
C’est pourquoi il convient de rester très vigilant afin de préserver cet acquis inestimable, notamment, en faisant barrage à la discorde en préparation  par Bouteflika. En effet, au rythme de son accélération et vu les proportions démesurées qu’elle risque de prendre, il est plus que jamais nécessaire de s’armer de bon sens pour la contrecarrer et l’enrayer.
Sans pudeur et après avoir dilapidé les richesses de l’Algérie pour s’armer à outrance, il manœuvre et planifie l’envoi de troupes à la mort et ce, en les impliquant dans  un affrontement fratricide au Sahara marocain. Peu importe pour lui, puisqu’il ne sera plus là pour comptabiliser les morts et les orphelins, ni d’ailleurs pour constater  la faillite que cette guerre aurait léguée à l’Algérie.
Le but convoité, à part afficher sa folle ambition; aux yeux de tous, c’est de monter sur le podium, en rentrant dans l’histoire par une porte béante et c’est le rêve qui l’anime depuis toujours. D’ailleurs, c’est pour ladite raison qu’il n’a pas hésité, depuis son « retour aux affaires » à user de démagogie et de bluff à seule fin de pousser les Algériens à mourir inutilement, et surtout à faire aboutir ses intrigues contre le Maroc. Régler ses comptes personnels reste sa principale préoccupation et son souci prioritaire. Hanté par les démons de la vengeance, ce dernier s’emploie à mettre sur pied une entreprise hasardeuse, totalement en contradiction avec les vertus d’un peuple vaillant et clairvoyant.
Il s’avère que la fausse image qu’il tente de donner du peuple algérien, ne reflète, que son profil et celui des derniers boumediénistes encore en vie et régnant à ses côtés.
Oui,   et l’on dit à juste titre, que c’est dans la tristesse que reviennent les bons souvenirs du passé, le peuple frère algérien ayant partagé avec ses frères marocains, des moments de joie, traversé, ensemble, certaines périodes difficiles, lutté et combattu la main dans la main et côte à côte pour chasser l’occupant de leurs pays respectifs.
Certes, leur histoire post-coloniale a connu des confusions et des dérapages voulus au départ par Ben Bella, Boumediene et aujourd’hui par Bouteflika. Il est indéniable que la raison et la fraternité finiront par déclencher ce réflexe de dernière minute, réflexe salutaire, faisant en sorte que la lucidité revienne dans les esprits et dans les cœurs, car un patriotisme serein reste à jamais une des inclinaisons les plus puissantes chez l’être humain.

Intrigue, fourberie
et subterfuge,
apanages du président


Les adversaires du régime font tous la même critique du règne des dictatures qui se sont succédé en Algérie depuis l’indépendance : pouvoir totalitaire, absence d'institutions démocratiques, mauvaise gestion, répression, pillage et détournement des deniers publics. Mais il reste que cette convergence des critiques n’a pas débouché sur une plateforme commune.
Chacun des opposants, impliqué dans ce jeu politique, se considère, en effet, comme le seul porte-parole d'un peuple bâillonné et opprimé. D'où des conflits de prééminence entre ces personnages. Bien plus que des questions de méthode de lutte, de programme ou d’orientation idéologique, ce sont donc des rivalités personnelles qui s’érigent en obstacles et empêchent la formation d'un front unitaire.
Jouant sur ces divisions de taille, le pouvoir en place tergiverse en continuant, par ailleurs, à exercer une surveillance vigilante sur les déplacements, les rencontres, les manifestations et les alliances internes et externes de cette opposition qui a déjà employé ses propres termes, déclenché le combat décisif.
Si des désaccords de fond subsistent, pour ce qui est de l'approche préconisée par certains courants de l'opposition, adeptes de la non-violence, il n’en demeure pas moins que les masses ont opté, en ce qui les concerne, pour l'emploi d'une «opposition opérationnelle», car jugée comme la seule et unique action apte à renverser le pouvoir des militaires. C'est pourquoi, s'inspirant à la fois de Khider et de Krim Belkacem, le G.I.A l'a adoptée dans sa stratégie globale. Ce groupement, qui est né - on s'en souvient - de la réaction du peuple suite  à la victoire électorale confisquée au détriment du F.l.S, s'est vu renforcer, au fil des jours, par l'arrivée de plusieurs unités qui ont déserté l'armée pour rejoindre le maquis avec armes et bagages. Leur combat s’est déplacé à l’heure qu’il est au Sahara des Touaregs.  
Potentiellement, le G.I.A et ses alliances représentent, ainsi réunis, un danger certain pour le régime en place, surtout si l'on considère le fait que les militants, engagés dans cette action, se trouvent être rompus aux exigences de la clandestinité, tout comme ils sont formés pour la guérilla urbaine. Autrement dit, si Boumediene avait pu se débarrasser avec autant de facilité de ses ennemis par centaines, il n'en est pas de même pour ses successeurs qui, se trouvent confrontés à un mouvement ayant ses tentacules aussi bien au sein de l'armée, des services de sécurité que parmi la population.
Les événements sanglants qui se déroulent actuellement au sahara algérien n'ont fait qu'accentuer indiscutablement un marasme laissé en héritage par le boumediénisme. C'est aussi rappeler combien ces engagements militaires de grande envergure qui opposent quotidiennement les unités fidèles à la junte aux groupes armés, dits «éléments non contrôlés», sont autant d’indices qui appellent à une profonde réflexion -que l'on ne s’y méprenne pas à ce sujet- sur notre bonne foi, s’agissant d’un déchirement ébranlant un peuple voisin, et qui nous afflige plus qu'il nous réjouit. Quant à la majorité silencieuse du peuple algérien qui a fini    par prendre position sans ambiguïté contre le régime actuel, elle prône également l'adhésion générale du pays aux côtés de cette action armée engagée et qui reste, à ses yeux, la dernière solution envisageable pour sauver l'Algérie de cette situation désastreuse.
Ces prises de position politiques, ouvertement et courageusement affirmées, comparées au temps révolu où Boumediene avait coutume de qualifier ses opposants de «moutons planqués», révèlent au grand jour l'étendue du terrain cédé par le pouvoir face à l'avancée spectaculaire de la contestation dans ce pays voisin.
Nous voilà donc loin de l'image monolithique que la propagande officielle algérienne présente à l'extérieur.
A toutes ces divergences stratifiées -dirais-je- s'ajoutent les mentalités propres à chaque région. C'est dans cette décomposition morale et politique du paysage algérien que notre pays a découvert que les dirigeants de la dictature militaire algérienne refusaient tout dialogue positif dans l'intérêt de nos deux peuples. Pis encore, ils n'hésitent pas à recourir au terrorisme d'Etat, chaque fois qu'une diversion s'impose, pour détourner l'attention de leurs populations des graves problèmes que connaît l'Algérie. C'est, en quelque sorte, les méthodes barbares de Boumediene et Kasdi Merbah qui sont aujourd’hui ressuscitées par des successeurs aux abois.
L'adoption délibérée dés méthodes terroristes spécifiques à la sécurité militaire de Boumediene et leur utilisation sur notre territoire sont l'illustration d'une volonté à nuire à notre peuple, démontrée à travers cette aventure mise en échec par nos services de sécurité, nos détracteurs visent deux objectifs :
C'est aussi faire d'une pierre deux coups pour reprendre cette formule consacrée.
Semer une suspicion entre le Maroc et certains mouvements politiques algériens, faire croire à la déstabilisation du pays et y simuler un climat d'insécurité, pour finir par impliquer et compromettre ce mouvement algérien avec le banditisme armé.
Aussi convient-il de souligner que le souci de neutralité ainsi que le devoir de non-ingérence observés par le Maroc dans ce conflit algéro-algérien ne doivent, en aucun cas, être-interprétés par nos détracteurs notamment, comme une faiblesse de notre part. C'est au contraire, une attitude non-imposée, autrement dit, un acte souverain, réfléchi et volontaire ayant été adopté conformément à la tradition du Royaume : une tradition qui ne nous exempte pas pour, autant - si le besoin s'en faisait sentir - de châtier quiconque s'aviserait de porter atteinte, à nos institutions sacrées, notre souveraineté et enfin à la sécurité de notre peuple.
Etant entendu que ces diversions créées à dessein ne doivent nullement détourner notre attention de cette mission prioritaire qui concerne chaque Marocain, à savoir la défense de notre Sahara, je dirais même, pour conclure, que ces vaines tentatives de déstabilisation nous stimulent plus qu’elles ne nous découragent.


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