Mario Gomez, l’efficacité dans la discrétion

“Ribéry et Schweinsteiger ont été de classe mondiale”: dans l’euphorie de la victoire mardi sur Manchester City (2-0), l’entraîneur Jupp Heynckes en oublierait presque que ce succès en Ligue des champions, le Bayern Munich le doit à deux coups de patte de Mario Gomez.
Avec 11 buts toutes compétitions confondues, Gomez est le buteur attitré de l’équipe. A lui seul, et en sept matches seulement (problèmes d’adducteurs), il totalise plus d’un tiers des buts inscrits dans ce début de saison phénoménal du Bayern tant en Bundesliga qu’au niveau européen.
Mais cette efficacité devant le but, qui lui a valu le surnom de “Super Mario” avec la Mannschaft, le joueur n’aime pas la mettre en avant. Pas le genre à célébrer ses buts par des galipettes, à cacher des messages sous son maillot, à tirer la couverture à lui dans ses commentaires à la presse.
“Ce n’était pas mon meilleur match”, estimait-il d’ailleurs après son doublé (37e et 45e) contre ManCity, préférant lui aussi souligner la forme d’un “Franck (Ribéry) indispensable à l’équipe”.
Car derrière ce grand brun (1,89 m) au port de tête altier se cache un garçon discret. Un joueur discret aussi, qui arrive à se faire oublier, comme ce fut le cas en début de match contre les Citizens, où il donnait l’impression d’être dépassé par la puissance des défenseurs mancuniens.
“Mr. Confiance”
“J’ai eu du mal car j’avais deux +buffles+ dans le dos. Ensuite (sur les buts) j’étais juste au bon endroit quand il le fallait”, expliquait le N.33 bavarois avec humilité.
L’instinct du buteur: être au bon endroit, au bon moment, et avec chaque fois ce réflexe de reprendre un ballon repoussé que seuls possèdent les renards des surfaces. Avec un peu de réussite, Gomez aurait même pu s’offrir son deuxième triplé de la saison (après Kaiserslautern, le 27 août) voire un nouveau quadruplé, après celui infligé au malheureux gardien de Fribourg début septembre.
Car après un piètre début de saison, durant lequel il a vendangé les occasions les plus faciles, Gomez est redevenu le “Mr. Confiance” de l’attaque bavaroise. Le coach Heynckes le sent bien, lui qui préfère ménager son attaquant de pointe au moindre petit souci d’adducteurs. A 26 ans, Gomez est bien parti pour conserver son titre de meilleur buteur de la Bundesliga, voire améliorer son total de 28 buts en 32 matches la saison dernière. Avec déjà deux buts à son compteur en C1, il pourrait même rivaliser avec les meilleurs artilleurs européens. N’avait-il pas claqué 8 buts pour terminer deuxième réalisateur -derrière Leo Messi (12) de la Ligue des champions 2010-11 alors que le Bayern avait été éliminé en huitièmes de finale? Cette année, avec une finale prévue dans l’Allianz Arena, la barre a été placée plus haute par les dirigeants. Et de sa contribution peut dépendre son avenir à Munich, une ville où il “s’imagine bien rester au-delà de 2013”, terme de son contrat actuel.