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Il aura su dépasser son handicap familial: Mario Abdo Benitez, 46 ans, a été élu dimanche président du Paraguay, un pays marqué par la longue dictature d'Alfredo Stroessner (1954-1989), dont son père était le secrétaire particulier.
"Je ne peux manquer de mentionner mon père, qui a été un grand représentant du parti Colorado", a-t-il d'ailleurs déclaré dès son premier discours dimanche soir après l'annonce de sa victoire par le tribunal électoral.
Pour "Marito", comme il est surnommé, la course avait commencé en décembre dernier, quand il a réussi l'exploit d'être désigné candidat du parti Colorado, au pouvoir quasiment sans interruption depuis 70 ans, face à l'ex-ministre des Finances Santiago Peña, poulain désigné par le président sortant Horacio Cartes.
Derrière sa capacité à déjouer les pronostics, une carrière politique où il a constamment dû afficher ses distances avec la figure de son père, Mario Abdo, cousin éloigné et secrétaire particulier de Stroessner.
"La critique de mon parcours lié au stronisme (le mouvement de Stroessner, ndlr), je la reçois depuis mes débuts en politique" en 1992, raconte-t-il.
"Je regrette la partie noire de notre Histoire, mais comme beaucoup de Paraguayens je pense que cela ne doit pas être une excuse pour maintenir une division entre compatriotes", ajoute-t-il.
Durant sa campagne, où il a promis de poursuivre les réformes économiques de son prédécesseur et de réformer le système judiciaire, qu'il accuse d'être corrompu, Mario Abdo Benitez a insisté sur le fait que le Paraguay avait tourné la page de la dictature.
"Je suis fier que des victimes qui ont souffert de mauvais traitements et de tortures à cette époque travaillent aujourd'hui avec moi. C'était un autre temps. Si je leur suscitais du rejet, elles ne seraient pas avec moi", a-t-il notamment souligné.
Et le passé de son père a finalement peu importé aux électeurs: "Ceux qui ont moins de 40 ans ne se souviennent plus de cette dictature; c'est pour ça que ce n'est pas en discussion dans la campagne", explique à l'AFP l'analyste politique Francisco Capli.
Mario Abdo Benitez lui-même rappelle qu'il avait "16 ans quand Stroessner est tombé". Ce qui ne l'a pas empêché d'assister aux funérailles de l'ex-dictateur, exilé au Brésil, en 2006, puis de proposer un hommage de son parti.
Alors que son adversaire Efrain Alegre l'accusait de "représenter le passé", il a rétorqué: "Pourvu que je puisse prouver au peuple que je suis Marito du 21e siècle (...), je veux démontrer que mon engagement est envers l'avenir du Paraguay".
Fine barbichette et cheveux poivre et sel, cet homme élégant est un pur produit de l'élite paraguayenne: il a étudié dans le très sélect collège San Andrés de Asuncion, avec comme compagnons de classe les petits-enfants de Stroessner, avant de prendre le chemin des Etats-Unis d'où il reviendra diplôme en marketing.
Remarié, père de deux enfants nés d'une première union, il a été élu sénateur en 2013, puis président du Parlement en 2015.
Il avait ensuite rompu les relations avec le président Cartes, s'opposant à sa tentative de modifier la Constitution pour pouvoir être réélu, qui avait suscité de violentes manifestations à Asuncion.
Mais s'il a toujours rejeté tout lien avec la dictature, il n'a pas non plus renié son père: "C'était un homme noble", affirme-t-il.
Ce dernier, poursuivi pour enrichissement illicite, a été un des premiers à être emprisonné après le retour de la démocratie en 1989, avant que les poursuites à son encontre soient finalement abandonnées.
"Je ne peux manquer de mentionner mon père, qui a été un grand représentant du parti Colorado", a-t-il d'ailleurs déclaré dès son premier discours dimanche soir après l'annonce de sa victoire par le tribunal électoral.
Pour "Marito", comme il est surnommé, la course avait commencé en décembre dernier, quand il a réussi l'exploit d'être désigné candidat du parti Colorado, au pouvoir quasiment sans interruption depuis 70 ans, face à l'ex-ministre des Finances Santiago Peña, poulain désigné par le président sortant Horacio Cartes.
Derrière sa capacité à déjouer les pronostics, une carrière politique où il a constamment dû afficher ses distances avec la figure de son père, Mario Abdo, cousin éloigné et secrétaire particulier de Stroessner.
"La critique de mon parcours lié au stronisme (le mouvement de Stroessner, ndlr), je la reçois depuis mes débuts en politique" en 1992, raconte-t-il.
"Je regrette la partie noire de notre Histoire, mais comme beaucoup de Paraguayens je pense que cela ne doit pas être une excuse pour maintenir une division entre compatriotes", ajoute-t-il.
Durant sa campagne, où il a promis de poursuivre les réformes économiques de son prédécesseur et de réformer le système judiciaire, qu'il accuse d'être corrompu, Mario Abdo Benitez a insisté sur le fait que le Paraguay avait tourné la page de la dictature.
"Je suis fier que des victimes qui ont souffert de mauvais traitements et de tortures à cette époque travaillent aujourd'hui avec moi. C'était un autre temps. Si je leur suscitais du rejet, elles ne seraient pas avec moi", a-t-il notamment souligné.
Et le passé de son père a finalement peu importé aux électeurs: "Ceux qui ont moins de 40 ans ne se souviennent plus de cette dictature; c'est pour ça que ce n'est pas en discussion dans la campagne", explique à l'AFP l'analyste politique Francisco Capli.
Mario Abdo Benitez lui-même rappelle qu'il avait "16 ans quand Stroessner est tombé". Ce qui ne l'a pas empêché d'assister aux funérailles de l'ex-dictateur, exilé au Brésil, en 2006, puis de proposer un hommage de son parti.
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Remarié, père de deux enfants nés d'une première union, il a été élu sénateur en 2013, puis président du Parlement en 2015.
Il avait ensuite rompu les relations avec le président Cartes, s'opposant à sa tentative de modifier la Constitution pour pouvoir être réélu, qui avait suscité de violentes manifestations à Asuncion.
Mais s'il a toujours rejeté tout lien avec la dictature, il n'a pas non plus renié son père: "C'était un homme noble", affirme-t-il.
Ce dernier, poursuivi pour enrichissement illicite, a été un des premiers à être emprisonné après le retour de la démocratie en 1989, avant que les poursuites à son encontre soient finalement abandonnées.