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Ils étaient près d’un millier de sympathisants de l’USFP à avoir répondu présent à ce meeting en plein cœur de la capitale française.
L’enseigne de ladite brasserie brille toujours sur le boulevard Saint-Germain. C’est là que Mehdi Ben Barka a été enlevé le 29 octobre 1965. Un demi-siècle plus tard, son fils a pris la parole devant la foule comme il le fait chaque année à pareille date. « Nous sommes rassemblés chaque année aussi nombreux, aussi heureux de nous revoir mais également aussi déterminés à ne pas laisser le temps qui passe se transformer en oubli et en résignation».
Bachir Ben Barka insiste. Il espère qu’un demi-siècle plus tard, ce message adressé aux dirigeants français et marocains soit enfin entendu. « Le fait de venir chaque année ici permet de rappeler aux dirigeants qu’on est là. […] C’est un message pour leur dire : nous on oublie pas. Vous avez organisé l’oubli, vous souhaitez qu’on laisse tomber. Nous, on ne laisse pas tomber, on continue, on est là. […] Au bout de 50 ans, on exige toujours la vérité. »
Pour RFI, l’écrivain Abdellatif Jebrou, s’est remémoré les premiers jours de l’Indépendance. « Durant les quatre premières années, c’était l’homme-clé, il était partout, il dormait peu mais Mehdi Ben Barka dérangeait beaucoup. Il avait toujours dit que l’indépendance donne l’occasion de nous mobiliser pour construire une nouvelle société».
Omar Abbadi a réalisé un film historique retraçant le parcours de Ben Barka pour l’occasion. Pour lui, la mort de S.M Mohammed V a marqué un tournant irréversible. « Il y a eu des soulèvements populaires, il y a eu des centaines, sinon des milliers de morts, ça c’était en 63 et Ben Barka a compris à ce moment-là qu’il ne pouvait plus revenir au Maroc. Après cette période, il y a eu quelques tentatives de négociations entre le Palais et l’opposition qui ont abouti à l’état d’exception. Juste après, il y a eu l’enlèvement et l’assassinat. » Sans corps, sans sépulture, la famille ne peut faire son deuil selon Ayad Aram, militant des droits de l'Homme : « Ce n’est pas la vengeance que demande la famille Ben Barka, non, c’est la vérité. Tant que la vérité ne sera pas dite, la page ne sera jamais tournée».
Des exilés politiques sont aussi présents comme Hayat Bousta Berrada, une petite dame d’une cinquantaine d’années : « nous, en tant que militants politiques marocains proches de Ben Barka, on veut faire revivre ses positions politiques et le rôle qu’il a eu au niveau international». Comme tous les ans, sa fille Rita l’accompagne: « C’est aussi un souvenir d’enfance, puisque je viens ici depuis que je suis toute petite. Donc pour moi, c’est toujours un rituel et on espère qu’un jour, ce rituel s’arrêtera».
"Le temps presse, mais il n'y a toujours pas de volonté politique dans cette affaire", a déploré Marie, une enseignante venue de Franche-Comté, dans une déclaration à l’AFP.
Quant à Salma, 17 ans, étudiante en relations internationales, elle a déclaré à la même agence : "On ne saura jamais la vérité. Mais il est important d'être là: Ben Barka symbolise les années de plomb durant lesquelles des dizaines de militants politiques et de gens ordinaires ont disparu au Maroc".