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Décédé vendredi soir à Paris à l'âge de 88 ans, Mahjoub Ben Seddik a été inhumé hier au cimetière Chouhada à Casablanca après la prière d'Addohr.
Dans son message de condoléances à la famille du regretté, S.M Mohammed VI a rappelé " la longue marche de militantisme du cher défunt, en tant que pionnier du mouvement national et syndical pour que le Maroc recouvre sa liberté et sa souveraineté ou en tant que l'un des dirigeants syndicaux les plus en vue durant l'ère de l'Indépendance, connus pour leur jalousie des valeurs sacrées et des constantes de la Nation et pour leur défense des causes sociales pendant plus d'un demi-siècle ".
Originaire de Meknès, Ben Seddik s'est, en effet, engagé très jeune dans le syndicalisme. Il a certes fait de la politique, mais il n'oubliera jamais ses premières amours, et notamment son passage par la CGT où il a été élu secrétaire du Syndicat des cheminot en 1948. Il n'oubliera jamais, non plus, les entraves qu'il y a rencontrées.
Le 20 mars 1955, l'UMT naitra donc sous sa houlette dans une petite maison du boulevard El Fida à Casablanca.
Elle s'alignera d'abord sur l'Istiqlal, avant de flirter avec l'UNFP et de finir par faire cavalier seul.
Le défunt jouera ainsi un grand rôle dans ce syndicalisme politique résolument nationaliste et progressiste des débuts de l'Indépendance.
Il a également été l'un des artisans des cellules istiqlaliennes qui donnèrent naissance au parti des forces populaires, en 1959.
Dans "Le Commandeur des croyants", John Waterbury, mettra en relief ces années d'engagement de gauche du regretté et particulièrement celles qui l'avaient vu mettre la main à la pâte lors du congrès constitutif de l'UNFP tenu en septembre 1959 au cinéma Kawakib.
Ben Seddik fera partie des instances dirigeantes. Il pèsera par la suite sur le cours des évènements en participant notamment au rééquilibrage de l'échiquier politique qui s'opèrera au détriment des forces de la gauche dès les années 60.
Depuis lors, l'homme demeurera constant dans ses prises de position et dans sa praxis. Il n'aimera jamais les lumières, ni les déclarations impromptues. Seule la grand-messe du 1er mai, lui offrira, chaque année, l'occasion de se déterminer face à l'Histoire. Il ne le fera désormais plus, laissant à sa centrale le soin de reprendre langue avec la pratique des congrès nationaux qu'elle n'a plus tenus depuis fort longtemps.