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![Ma fierté d’être marocain Ma fierté d’être marocain](https://www.libe.ma/photo/art/default/2863209-4047964.jpg?v=1301910725)
Contrairement aux autres pays arabes fortement traversés par une formidable vague de revendications politiques et sociales, le Maroc a connu des manifestations sans mobilisation populaire massive et qui se sont, globalement, déroulées dans un esprit de maturité et de responsabilité. En effet, les appels de nombreux amateurs des réseaux sociaux, notamment Facebook, n’ont eu qu’un écho très relatif dans le pays. Comment expliquer cette faible mobilisation ? Peut-on l’imputer au faible impact de ce média sur les populations ? Est-elle le signe d’une démotivation du peuple marocain à l’égard de la politique ? Ou bien tout simplement ne témoigne-t-elle pas d’une maturité nationale compte-tenu du chemin parcouru par le Maroc sur la voie de la démocratie et de la justice sociale?
Dire que l’effet Facebook est insignifiant au Maroc est, à mon avis, erroné, car les canaux de la circulation de l’information sont légion dans le pays. Dire, aussi, que les Marocains ne prêtent pas attention au débat et à l’évolution politiques du pays est une fausse vérité, car jamais les Marocains n’ont été aussi impliqués et concernés par le devenir politique du pays.
A mon avis, cette faible mobilisation s’explique surtout par la prise en considération par le peuple marocain des efforts déployés pour le renouveau démocratique et pour le développement du pays. L’intégrité intellectuelle invite à souligner l’action constante et sans précédent de Sa Majesté Mohammed VI pour développer le pays, éradiquer l’indigence dont souffrent encore nombreux de nos concitoyens et faire de l’Empire du soleil couchant une référence dans le monde arabe. Le dynamisme réel et la proximité très étroite du Souverain de son peuple en font un grand homme politique et le symbole de la fierté nationale.
Nombreuses étaient les régions qui jusqu’à la dernière décade du XXème siècle n’avaient connu de l’Etat marocain que l’image archaïque du «Makhzen», c’est-à-dire ce vieil instrument destiné à contrôler les populations et à percevoir les impôts sans aucune contrepartie. Nombreuses étaient les régions qui n’avaient eu comme fruit de l’indépendance, jusqu’à il n’y a pas si longtemps, que la joie d’échapper aux officiers des Affaires indigènes et aux corvées imposées par les autorités du Protectorat. Elles avaient gardé une rudimentaire infrastructure routière et vécu quasiment sans services publics vitaux proches de leur espace de vie et continué à s’éclairer à la bougie et aux lampes des mineurs….
Mais force est de constater que des projets considérables ont été réalisés dans ces zones souvent excentriques ou montagneuses. L’électrification du monde rural, la ramification et l’amélioration du réseau routier, la multiplication du nombre des établissements hospitaliers et scolaires, l’amélioration de la qualité de vie dans les villes (aménagements urbains, rénovation de la voirie, etc), tout ça a fait du Maroc de S.M Mohammed VI un exemple envié mais hélas non imité. Ceci étant, pouvons-nous nous contenter de ce tableau lisse, quelques-uns diront même lissé, et dire que tout va bien ? La réponse est sans ambiguïté non car comme, le dit le proverbe, «qui aime bien châtie bien». Ma fierté d’être marocain m’incite à mettre l’accent sur ce qui continue à obstruer la marche normale du pays vers un Etat plus juste et plus moderne. On peut insister, ici, sur deux points essentiels :
1- Al-fasad, le mal récurrent : S’il y a un mal qui continue à ronger l’édifice du pays et à freiner son évolution c’est sans conteste la corruption. Elle est devenue, hélas, un comportement normal, un passe-partout qui ouvre les portes les plus cadenassées. Ce sport favori de nombreuses têtes brûlées jette le discrédit sur toute l’administration marocaine. Une mise à l’index publique de ces antinationaux est le moyen efficace et sans équivoque pour retisser les liens de confiance et concilier le citoyen avec l’administration. Combien de routes ou d’établissements publics se sont prématurément dégradés parce que le cahier des charges n’a sciemment pas été respecté. Combien de personnes ne parviennent plus à se soigner faute de moyens financiers pour «arroser» la sage- femme, l’infirmier ou le médecin. Combien de diplômés n’ont pu accéder au marché du travail par manque d’argent pour «acheter» un poste !
2 - L’inégalité au niveau infrastructurel: En dépit des efforts louables entrepris pour mettre fin aux déséquilibres entre les diverses parties du Royaume, il subsiste des régions dépourvues de beaucoup de services de première nécessité. Des pans entiers de l’Oriental, du sud-est et des zones montagneuses ont besoin d’une sorte de Plan Marshall pour booster leur essor économique et social. En guise d’exemples des problèmes complexes dont souffrent ces coins reculés, on peut évoquer la pauvreté profonde dont souffrent la majorité des habitants de ces régions et le cas des trop nombreux bébés happés, prématurément, par la mort car le premier centre de soins est à des dizaines de kilomètres et le seul véhicule disponible est le pick-up servant aux humains comme au bétail pour le marché hebdomadaire.
Comme on peut le constater, la réponse des gouvernants arabes aux diverses revendications exprimées ou anticipées de leurs peuples s’est souvent traduite, soit par une répression sauvage, soit par des augmentations massives des salaires, des aides et des octrois de subventions importantes aux associations et clubs sportifs ; en un mot par une énième tentative de chloroformer les peuples et d’acheter leur silence à coups de liasses de pétrodollars. Mais l’homme ne vit pas seulement de pain! C’est un animal politique et un acteur incontournable de sa propre société. Et c’est à la lumière de cette évidence qu’il faut souligner la réponse politique proposée par Sa Majesté Mohammed VI dans son discours du 9 mars 2011. En effet, outre les mesures urgentes destinées à soulager les souffrances immédiates des citoyens, le Souverain a, dans ce discours historique, jeté la base d’une nouvelle gouvernance, les fondements de la «Troisième Monarchie». Ainsi, après l’époque des sultans et celle des rois aux pouvoirs absolus, le discours Royal inaugure, avec courage et conviction, l’ère de la monarchie constitutionnelle et fait rentrer le système politique marocain au XXIème siècle par la grande porte.
Le citoyen marocain sera, une fois la réforme approuvée par référendum populaire, l’acteur majeur de son devenir politique. Il peut par son bulletin de vote faire et défaire les gouvernements et, par conséquent, agir sur l’orientation politique du pays. En un mot, le Maroc va devenir une monarchie constitutionnelle à part entière comparable à celles des plus vieilles démocraties du monde.
En outre, le discours Royal est un défi politique aux adversaires de l’intégrité nationale qui ont fait du pseudo-problème du Sahara un écran de fumée pour détourner leurs peuples des ravages de sous-développement qui les minent alors que leurs sols débordent de richesses naturelles. Ces adversaires doivent s’en inspirer pour mener des réformes en profondeur. Mais, là aussi le poids de l’expérience historique est déterminant. La tradition du pouvoir central au Maroc est vieille de plusieurs siècles. Autrement dit, historiquement parlant, le Maroc est plus disposé à se réformer, car la construction de la démocratie est un long et périlleux cheminement.
D’autre part, le discours Royal a, par la densité des réformes proposées, rendu caduques les idées développées ici et là par les "marchands du temple", ceux qui ont fait de la religion un habillage idéologique pour arriver à des fins politiques. Mais l’activisme islamiste oublie ou fait fi d’oublier que toute société humaine est une entité vivante sujette à des mutations voire à des révolutions perpétuelles. Il est, donc, inconcevable de figer, par démagogie, la société dans un espace-temps donné alors que la roue de l’Histoire avance sempiternellement.
A propos de cette relation ambiguë que les islamistes tentent de nouer entre le politique et le religieux, je tiens à rappeler le constat pertinent d’Abdelhadi Boutaleb, lorsqu’il précise que «le hukm (le pouvoir) se rattache étymologiquement à la notion de hikma qui signifie sagesse et ihkâm qui veut dire perfection» (Le monde islamique et le projet du nouvel ordre mondial, PUF, 1995). Le recours, donc, à la raison et à une permanente réflexion intellectuelle est inséparable de toute action politique, ce qui soutient l’aspect, essentiellement, temporel et laïque du pouvoir en Islam.
En guise de conclusion, il est superflu de préciser que la monarchie est un fait historique et une réalité incontournable du Maroc. L’histoire politique du pays s’est construite, depuis le début de l’ère du pouvoir central, autour de la personne du sultan ou du roi. L’Islam est la religion du pays et le garant, sans conteste, de ce symbole essentiel de l’unité nationale est Sa Majesté le Roi, le commandeur des croyants. Ceci est, par ailleurs, une concrétisation fidèle du vicariat ou du khalifat.
Abraham Serfaty, une des grandes figures de l’opposition marocaine ayant payé de sa chair son combat pour la liberté et la démocratie, a intitulé un de ses livres : «Le Maroc, du noir au gris» (éd. Syllepse, 1998). Il y fait allusion aux progrès qu’ont connus les libertés publiques dans les années quatre vingt-dix. Le projet de réforme constitutionnelle proposé par S.M Mohammed VI nous permet de dire que le Maroc s’achemine, à grands pas, vers un ciel bleu azur. Les idées développées ci-dessus peuvent paraître désordonnées. Je le concède. Mais, le sentiment de fierté d’être marocain m’a incité à en faire état «comme elles viennent», sans fard ni coquetterie rhétorique.
Dire que l’effet Facebook est insignifiant au Maroc est, à mon avis, erroné, car les canaux de la circulation de l’information sont légion dans le pays. Dire, aussi, que les Marocains ne prêtent pas attention au débat et à l’évolution politiques du pays est une fausse vérité, car jamais les Marocains n’ont été aussi impliqués et concernés par le devenir politique du pays.
A mon avis, cette faible mobilisation s’explique surtout par la prise en considération par le peuple marocain des efforts déployés pour le renouveau démocratique et pour le développement du pays. L’intégrité intellectuelle invite à souligner l’action constante et sans précédent de Sa Majesté Mohammed VI pour développer le pays, éradiquer l’indigence dont souffrent encore nombreux de nos concitoyens et faire de l’Empire du soleil couchant une référence dans le monde arabe. Le dynamisme réel et la proximité très étroite du Souverain de son peuple en font un grand homme politique et le symbole de la fierté nationale.
Nombreuses étaient les régions qui jusqu’à la dernière décade du XXème siècle n’avaient connu de l’Etat marocain que l’image archaïque du «Makhzen», c’est-à-dire ce vieil instrument destiné à contrôler les populations et à percevoir les impôts sans aucune contrepartie. Nombreuses étaient les régions qui n’avaient eu comme fruit de l’indépendance, jusqu’à il n’y a pas si longtemps, que la joie d’échapper aux officiers des Affaires indigènes et aux corvées imposées par les autorités du Protectorat. Elles avaient gardé une rudimentaire infrastructure routière et vécu quasiment sans services publics vitaux proches de leur espace de vie et continué à s’éclairer à la bougie et aux lampes des mineurs….
Mais force est de constater que des projets considérables ont été réalisés dans ces zones souvent excentriques ou montagneuses. L’électrification du monde rural, la ramification et l’amélioration du réseau routier, la multiplication du nombre des établissements hospitaliers et scolaires, l’amélioration de la qualité de vie dans les villes (aménagements urbains, rénovation de la voirie, etc), tout ça a fait du Maroc de S.M Mohammed VI un exemple envié mais hélas non imité. Ceci étant, pouvons-nous nous contenter de ce tableau lisse, quelques-uns diront même lissé, et dire que tout va bien ? La réponse est sans ambiguïté non car comme, le dit le proverbe, «qui aime bien châtie bien». Ma fierté d’être marocain m’incite à mettre l’accent sur ce qui continue à obstruer la marche normale du pays vers un Etat plus juste et plus moderne. On peut insister, ici, sur deux points essentiels :
1- Al-fasad, le mal récurrent : S’il y a un mal qui continue à ronger l’édifice du pays et à freiner son évolution c’est sans conteste la corruption. Elle est devenue, hélas, un comportement normal, un passe-partout qui ouvre les portes les plus cadenassées. Ce sport favori de nombreuses têtes brûlées jette le discrédit sur toute l’administration marocaine. Une mise à l’index publique de ces antinationaux est le moyen efficace et sans équivoque pour retisser les liens de confiance et concilier le citoyen avec l’administration. Combien de routes ou d’établissements publics se sont prématurément dégradés parce que le cahier des charges n’a sciemment pas été respecté. Combien de personnes ne parviennent plus à se soigner faute de moyens financiers pour «arroser» la sage- femme, l’infirmier ou le médecin. Combien de diplômés n’ont pu accéder au marché du travail par manque d’argent pour «acheter» un poste !
2 - L’inégalité au niveau infrastructurel: En dépit des efforts louables entrepris pour mettre fin aux déséquilibres entre les diverses parties du Royaume, il subsiste des régions dépourvues de beaucoup de services de première nécessité. Des pans entiers de l’Oriental, du sud-est et des zones montagneuses ont besoin d’une sorte de Plan Marshall pour booster leur essor économique et social. En guise d’exemples des problèmes complexes dont souffrent ces coins reculés, on peut évoquer la pauvreté profonde dont souffrent la majorité des habitants de ces régions et le cas des trop nombreux bébés happés, prématurément, par la mort car le premier centre de soins est à des dizaines de kilomètres et le seul véhicule disponible est le pick-up servant aux humains comme au bétail pour le marché hebdomadaire.
Comme on peut le constater, la réponse des gouvernants arabes aux diverses revendications exprimées ou anticipées de leurs peuples s’est souvent traduite, soit par une répression sauvage, soit par des augmentations massives des salaires, des aides et des octrois de subventions importantes aux associations et clubs sportifs ; en un mot par une énième tentative de chloroformer les peuples et d’acheter leur silence à coups de liasses de pétrodollars. Mais l’homme ne vit pas seulement de pain! C’est un animal politique et un acteur incontournable de sa propre société. Et c’est à la lumière de cette évidence qu’il faut souligner la réponse politique proposée par Sa Majesté Mohammed VI dans son discours du 9 mars 2011. En effet, outre les mesures urgentes destinées à soulager les souffrances immédiates des citoyens, le Souverain a, dans ce discours historique, jeté la base d’une nouvelle gouvernance, les fondements de la «Troisième Monarchie». Ainsi, après l’époque des sultans et celle des rois aux pouvoirs absolus, le discours Royal inaugure, avec courage et conviction, l’ère de la monarchie constitutionnelle et fait rentrer le système politique marocain au XXIème siècle par la grande porte.
Le citoyen marocain sera, une fois la réforme approuvée par référendum populaire, l’acteur majeur de son devenir politique. Il peut par son bulletin de vote faire et défaire les gouvernements et, par conséquent, agir sur l’orientation politique du pays. En un mot, le Maroc va devenir une monarchie constitutionnelle à part entière comparable à celles des plus vieilles démocraties du monde.
En outre, le discours Royal est un défi politique aux adversaires de l’intégrité nationale qui ont fait du pseudo-problème du Sahara un écran de fumée pour détourner leurs peuples des ravages de sous-développement qui les minent alors que leurs sols débordent de richesses naturelles. Ces adversaires doivent s’en inspirer pour mener des réformes en profondeur. Mais, là aussi le poids de l’expérience historique est déterminant. La tradition du pouvoir central au Maroc est vieille de plusieurs siècles. Autrement dit, historiquement parlant, le Maroc est plus disposé à se réformer, car la construction de la démocratie est un long et périlleux cheminement.
D’autre part, le discours Royal a, par la densité des réformes proposées, rendu caduques les idées développées ici et là par les "marchands du temple", ceux qui ont fait de la religion un habillage idéologique pour arriver à des fins politiques. Mais l’activisme islamiste oublie ou fait fi d’oublier que toute société humaine est une entité vivante sujette à des mutations voire à des révolutions perpétuelles. Il est, donc, inconcevable de figer, par démagogie, la société dans un espace-temps donné alors que la roue de l’Histoire avance sempiternellement.
A propos de cette relation ambiguë que les islamistes tentent de nouer entre le politique et le religieux, je tiens à rappeler le constat pertinent d’Abdelhadi Boutaleb, lorsqu’il précise que «le hukm (le pouvoir) se rattache étymologiquement à la notion de hikma qui signifie sagesse et ihkâm qui veut dire perfection» (Le monde islamique et le projet du nouvel ordre mondial, PUF, 1995). Le recours, donc, à la raison et à une permanente réflexion intellectuelle est inséparable de toute action politique, ce qui soutient l’aspect, essentiellement, temporel et laïque du pouvoir en Islam.
En guise de conclusion, il est superflu de préciser que la monarchie est un fait historique et une réalité incontournable du Maroc. L’histoire politique du pays s’est construite, depuis le début de l’ère du pouvoir central, autour de la personne du sultan ou du roi. L’Islam est la religion du pays et le garant, sans conteste, de ce symbole essentiel de l’unité nationale est Sa Majesté le Roi, le commandeur des croyants. Ceci est, par ailleurs, une concrétisation fidèle du vicariat ou du khalifat.
Abraham Serfaty, une des grandes figures de l’opposition marocaine ayant payé de sa chair son combat pour la liberté et la démocratie, a intitulé un de ses livres : «Le Maroc, du noir au gris» (éd. Syllepse, 1998). Il y fait allusion aux progrès qu’ont connus les libertés publiques dans les années quatre vingt-dix. Le projet de réforme constitutionnelle proposé par S.M Mohammed VI nous permet de dire que le Maroc s’achemine, à grands pas, vers un ciel bleu azur. Les idées développées ci-dessus peuvent paraître désordonnées. Je le concède. Mais, le sentiment de fierté d’être marocain m’a incité à en faire état «comme elles viennent», sans fard ni coquetterie rhétorique.