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Le jugement n’est donc par fortuit, sachant d’autre part que Bouchenak verse beaucoup dans la « Maâlouf » , version tunisienne de notre musique andalouse. Ce qui revient à dire que cet artiste fait de la musique, un instrument de recherche d’une langue musicale unique entre l’Orient et l’Occident. Bouchenak a beaucoup travaillé dans ce sens. Et à force de constater les écarts de temps entre ses aspirations et les agendas des compositeurs qui travaillaient avec lui, il a fini par se résoudre à faire ses propres compositions. Le message n’attend pas et pour ça, Bouchenak n’en est que trop convaincu. Aussi a-t-il tenté une expérience inédite avec Adam Fethi, consistant à donner un nouvel habillage aux grands succès classiques. Une expérience très porteuse et qui a permis à Lotfi Bouchenak de trouver une réponse et un écho à ses aspirations.
Tunisien, d’origine bosniaque, cet artiste n’a pas fini de prouver, moyennant les différents prix qu’il a glanés, que le bassin méditerranéen est un tout en matière d’art et d’approche civilisationnelle .
Cela, il l’a prouvé à plusieurs occasions. Il n’est pas saturé, encore moins gavé. Bouchenak a une boulimie musicale et artistique. Depuis 1991, date à laquelle il s’est produit à l’Opéra du Caire, il ne cesse de gravir les marches de la célébrité.
Tel un « messie », Lotfi Bouchenak s’est assigné une mission difficile au moment où la chanson arabe traverse une période d’incertitude et de recherche d’identité. Cette donne, comme le souligne Lotfi Bouchenak, risque de faire dévier la chanson et la musique arabe du sens civilisationnel et artistique qui lui a donné une force indescriptible depuis plusieurs siècles.
C’est pour cela qu’il juge que la frontière est tellement tenue entre ce que devrait être cette musique et les goûts supposés du public arabe de la chanson dite moderne, courte aussi bien par le texte que par les phrases musicales.
Lotfi Bouchenak s’emploie, à sa manière, à combattre cette hérésie. C’est dans ce sens qu’on peut le considérer comme un porte-flambeau de la renaissance de la musique arabe et de la musique tout court.
Les connaissances même de cette musique lui permettent, en effet, de prétendre à une telle mission. Imbibé du « Mafouf » et des expressions musicales traditionnelles maghrébines et arabes, il est tout indiqué pour prendre le bâton du pèlerin à la recherche des racines et à la redynamisation de l’existence même d’airs traditionnels qui risquent aujourd’hui, plus que jamais, de perdre leurs repères. Le sérieux de la démarche de Lotfi Bouchenak ne passe pas inaperçu.
C’est pour cela qu’il est admiré et écouté, lui qui, au lieu de suivre les vagues passagères, a choisi d’évoluer dans l’original pour lui donner une connotation moderne et la perpétuer.