-
Zagora vibre au rythme des "Foulées féminines de la victoire"
-
Chafik El Kettani réélu trésorier général de l’UAJ
-
L'Unité d'intégrité d'athlétisme améliore le classement du Maroc en termes de risque de dopage
-
CHAN 2024: Le Maroc dans le groupe A aux côtés du Kenya, de l'Angola, de la RDC et de la Zambie
-
Zniti met fin à sa carrière avec le Raja
Cette décision, aux côtés de celle prévoyant d'appliquer aux sociétés sportives le taux réduit de l'impôt sur les sociétés (IS) de 17,5% durant les cinq premiers exercices, s'inscrit dans le cadre des mesures entreprises par le gouvernement d’Abdelilah Benkirane visant l'incitation du secteur sportif à adopter les règles de bonne gouvernance.
En signe de mécontentement vis-à-vis de cette mesure, présidents et joueurs de certains clubs ont porté des brassards lors de la 21ème journée disputée le week-end dernier.
"S'acquitter de l'impôt est un acte citoyen avant tout", a estimé le ministre de la Jeunesse et des Sports, Mohamed Ouzzine, regrettant l'absence de l'implication des acteurs concernés dans le processus d'imposition. "L'impôt n'a jamais été un frein au développement d'une activité mais au contraire l'un des indicateurs les plus viables de sa maturité", a-t-il relevé dans une déclaration à la MAP.
"Cette taxation devra être associée à des mesures d'accompagnement adéquates" a-t-il noté, ajoutant qu'"une commission regroupant le ministère de la Jeunesse et des Sports, la Fédération royale marocaine de football et le représentant des présidents des clubs a été mise sur pied, mercredi lors de notre dernière réunion avec les présidents des clubs pour étudier leurs propositions".
Pour le porte-parole des présidents des clubs, Abdellah Aboulkacem, cet impôt ne va que "compliquer davantage la situation financière des clubs et les appauvrir, voire même les emmener vers la faillite".
"La situation financière des clubs est déjà plombée par les grandes dépenses auxquelles ils font face et l'endettement abyssale de certains d'entre eux", a-t-il affirmé dans une déclaration.
"Les clubs nationaux de première et deuxième division ne disposent pas de ressources nécessaires pour s'acquitter de cet impôt", a-t-il dit, soulignant que ces clubs ne bénéficient pas d'assez de subventions de l'Etat et des sponsors".
"Les gains que perçoivent les joueurs, qui sont en deçà des salaires de leur homologues européens, ne leur permettent pas de payer cet impôt quel que soit le taux appliqué. Cette taxation des revenus ne concerne pas seulement les salaires des footballeurs et des cadres des clubs mais également les autres sportifs notamment les athlètes, les basketteurs et les joueurs de tennis", a-t-il relevé, appelant à "l'annulation de cette mesure qui pourra aller jusqu'à mettre en péril l'existence même des clubs".
Même son de cloche du côté du président de l'Association marocaine des footballeurs (AMF), Mustapha El Haddaoui, qui avance que les clubs, n'arrivant même pas à boucler leur saison, ne sont pas prêts à payer cet impôt.
"Si les clubs auront à payer cet impôt, cela va les pousser à réviser les revenus des joueurs qui sont déjà faibles", a-t-il souligné, rappelant que "la carrière du joueur marocain ne dure en moyenne qu'entre 6 et 7 ans".
"Cette décision est inopportune", a estimé l'ancien international marocain (1982-1994), rappelant que "certains clubs sont déjà en difficulté financière en raison des exigences du professionnalisme".
Pour sa part, Mohamed Kaâch, expert et professeur en économie du sport, estime que la décision d'imposer les revenus des joueurs et cadres est "légitime", car les footballeurs perçoivent eux aussi un salaire à l'instar des autres salariés soumis à l'impôt.
"Mais à l'heure actuelle, cette mesure ne peut pas s'appliquer", a-t-il reconnu, soulignant que les clubs croulent sous les dettes et les joueurs sont toujours dans une phase transitoire après le passage au professionnalisme en 2011-2012.
"L'application de cette taxation requiert une profonde restructuration des clubs qui risquent de faire face à des problèmes de gestion", a-t-il souligné.