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Nos félicitations, sincères, de femmes et d’hommes démocrates saluant la voix des urnes, celles qui vous a porté aux hautes fonctions de l’Etat.
Mais qu’avez-vous fait de la voie de la démocratie, celle que partagent désormais, à la lumière du nouveau règne, les Marocains et les Marocaines quand vous réduisez la représentativité de vos concitoyennes, bien que désormais constitutionnellement paritaire à un simple alibi ?
Elles sont des milliers à avoir voté pour vous, mais ces voix féminines, utiles, ont été ignorées, omises, bafouées dans un gouvernement magistralement masculin.
L’espoir du changement introduit par la nouvelle Constitution confortant le processus de la démocratie s’en trouve aujourd’hui fortement nuancé par l’exclusion des femmes de votre premier gouvernement.
Nous dire que votre parti n’est pas à mettre à l’index, ayant désigné la ministre « alibi », ne vous excuse pas ; nous nous interrogeons sur la réelle portée de votre rôle : celui de chef d’orchestre.
Quel signal majeur aurait été le vôtre si vous aviez inauguré cette nouvelle ère politique du Maroc en formant une majorité gouvernementale où la parité est au respect du texte de la Constitution !
Vous avez exigé des formations de votre alliance, le respect d’un certain nombre de critères de sélection (istiwzar), celui de la féminisation des candidatures n’avait-il pas été reconnu comme une exigence?
Ces mêmes partis qui forment votre majorité ont eu pourtant, pour l’un, un maître à penser, figure emblématique de notre histoire : Allal El Fassi ; curieusement les pages de l’autocritique sur l’importance du rôle des femmes n’ont plus été dans la mémoire de ses disciples amnésiques. L’autre, dont l’un des militants a marqué son temps par la stratégie nationale d’intégration de la femme dans le développement, a aussi failli à la mémoire du mouvement de progrès et de modernité.
Si votre majorité, pour justifier l’unique représentation féminine au sein de votre gouvernement, aime à répéter que la question de la femme se trouve au cœur des politiques publiques, ou encore que votre consortium n’a pas opéré par une approche genre mais plutôt par une approche compétence ! Nous soulignons avec force que c’est un argument insoutenable !
Les Marocaines représentent 50,7% de la population, faut-il le rappeler ? Présentes dans toutes les sphères, compétentes elles luttent pour leur dignité, contribuent au développement de leur pays et aspirent à l’égalité représentative. Le choix de la parité dans les pays les plus avancés dans le monde, relève d’unité forte : faire la politique autrement.
Quand vous avez multiplié par deux les portefeuilles ministériels, ces quinze départements auraient pu être attribués à des femmes. Nous ne souffrons d’aucune défaillance ou complexe de compétence et la faille se trouve chez ceux qui ne savent pas les identifier ou préfèrent simplement ignorer la réalité pour ne pas concéder un partage de pouvoir.
La présence des Marocaines dans le management des affaires publiques est incontournable pour le renforcement démocratique de notre pays et dans tous les lieux de pouvoir : de la commune au sommet de l’Etat,
Les Marocaines ont milité pour leurs droits et elles se battront encore pour l’irréversibilité de leurs acquis et refusent aujourd’hui qu’un siège unique dans une formation gouvernementale de trente et un départements soit réducteur d’un potentiel féminin, de compétence, d’intelligence, de savoir et de savoir-faire.
Monsieur le chef du gouvernement, notre combat d’un quart de siècle pour une égale participation des femmes et des hommes dans les fonctions de pouvoir et de décision, ne peut être bafoué comme il vient de l’être.
Nous attendons de vous un engagement citoyen et responsable, au respect de nos avancées et des traités internationaux signés par le Royaume du Maroc, de conduire votre politique en termes d’EGALITE par une APPROCHE GENRE, consolidant le processus de démocratie, de justice et de développement.