Les violations des droits de l’Homme dans les camps de Tindouf dénoncées à Genève

Des rescapés des geôles du Polisario font la lumière sur l’implication de l’Algérie dans les disparitions forcées, la répression, les persécutions et les représailles


Ahmadou El-Katab
Dimanche 22 Décembre 2019

Ahmed Kher, membre fondateur du Polisario qui a purgé 14 ans de détention arbitraire entre les tristement célèbres geôles d’Errachid et Dhaibyia, Adnane Braih, frère aîné de Khalil Ahmed kidnappé par la DRS algérienne ou ses affidés du Polisario dans des conditions obscures et Hamada Labaihi ont en commun le fait d’avoir rallié la mère patrie après avoir vécu les calvaires des geôles de Tindouf. Ils sont allés à Genève pour dénoncer, en marge du Forum mondial des droits de l’Homme, l’enfer que les officiers algériens et leurs suppléants du Polisario font endurer aux populations sahraouies séquestrées dans les camps de Tindouf. Disparitions forcées, persécution incessante des défenseurs des droits humains, représailles contre les opposants, détournement de fonds, enrôlement des enfants, interdiction des déplacements ne sont qu’une partie de la très longue liste des exactions que continuent de subir ces populations. Pour informer la communauté internationale de ces horreurs, la Ligue du Sahara pour la démocratie et les droits de l’Homme a organisé une conférence de presse pour laquelle elle a choisi comme décor le Club suisse de la presse à Genève. Les témoignages apportés par ces rescapés ont horrifié un auditoire, longtemps berné par les mensonges du Polisario et sa propagande. La conférence a donné un aperçu sur les sévices et autres pratiques inhumaines perpétrées par les bourreaux du Polisario à l’encontre des populations sahraouies parquées, malgré elles, en plein désert algérien à Tindouf. Les intervenants ont ainsi livré des récits dramatiques relatant le traitement inhumain, la violence, l’humiliation, la répression, les enlèvements, les actes de torture et les châtiments physiques et psychologiques perpétrés par le Polisario dans ces camps. Ils ont pointé du doigt la responsabilité de l’Algérie dans le maintien du statu quo dans cette zone de non droit et le refus des autorités de ce pays de procéder au recensement des populations séquestrées sur son territoire avec la bénédiction et l’encadrement de son armée. Prenant la parole, Ahmed Kher a ainsi décrit le climat de répression et de terreur régnant dans les camps de Tindouf. Ahmed Kher, qui a passé, rappelons le, 14 ans de détention avant de regagner la mère patrie, s’est attardé particulièrement sur les méthodes de torture et les exactions auxquelles recourent les milices du Polisario pour faire taire toute voix opposée à leur ligne séparatiste ou dénonçant leurs sévices. Il a fait observer, par ailleurs, qu’un recensement des populations des camps de Tindouf, tel que souhaité par la communauté internationale est indispensable pour permettre de déterminer leur nombre avec exactitude. Lesquelles populations, a-t-il précisé, ne disposent même pas de cartes définissant leur statut juridique exact. « En résumé, il s’agit de populations séquestrées dans une prison à ciel ouvert sans aucun document juridique », a-t-il dit, appelant la communauté internationale à intervenir pour lever le black-out sur les violations récurrentes et quotidiennes des droits de l’Homme dans cette zone « contrôlée par une bande de tortionnaires et d’escrocs, armés et encadrés par l’Algérie» . Adnan Braih a, pour sa part, mis en lumière le cas de son frère, Khalil Ahmed Braih, ancien haut cadre du Polisario, qui était chargé des droits de l’Homme avant d’être enlevé en janvier 2009 en Algérie dans des conditions mystérieuses alors qu’il était, officiellement convié pour mener une enquête « sur la mort d’environ 160 personnes, dont des femmes et des enfants, entre les années 1980 et 1990» du siècle dernier. Il a souligné que l’enlèvement de son frère soulève plusieurs interrogations sur les raisons de ce long silence imposé par la direction du Polisario autour de ce dossier, notant que la famille du disparu mène une campagne d’information internationale en vue d’élucider les circonstances du kidnapping. Hamada Labaihi, président de la Ligue du Sahara pour la démocratie et les droits de l’Homme qui a initié la conférence de presse et qui a vécu pendant 40 ans dans les camps de Tindouf, s’est, pour sa part, attardé sur la cruauté qui règne au quotidien dans ces camps sur fond de privations, de répression, de misère et de détournement des aides humanitaires. « Cette rencontre, a-t-il indiqué, se propose de faire entendre les voix de nos frères et sœurs séquestrés dans les camps de Tindouf et de mettre à nu les pratiques dégradantes auxquelles se livrent les dirigeants séparatistes contre les Sahraouis depuis des décennies » , implorant l’intervention de la communauté internationale pour mettre fin au calvaire de ces populations qui sont privées de leurs droits, à commencer par le droit de se déplacer librement et en passant par celui d’expression et de travail dans le pays d’accueil, et ce en violation des chartes des Nations unies et des procédures du Haut-commissariat pour les réfugiés. Il a souligné que le Polisario qui commet tous ces crimes « ne peut prétendre représenter les Sahraouis, défendre leurs intérêts ou parler en leur nom ». D’autres intervenants parmi l’assistance ont soulevé le problème de l’enrôlement militaire des enfants dans les camps de Tindouf, rappelant les différents rapports des organisations internationales faisant état de détournement par le Polisario des aides humanitaires et de violations des droits de l’Homme. Il n’y a pas qu’à Genève où les rescapés des prisons du Polisario ont donné de la voix. A Tifarity, dans la zone tampon où le Polisario organise, en violation du droit international, son prétendu congrès et où il a interrompu tout moyen de communication, des dizaines de Sahraouis, anciens détenus des geôles du Polisario, ont organisé des sit-in revendiquant des dédommagements pour leur période de réclusion forcée. En guise de réponse, la direction du Polisario a envoyé sa milice qui n’a pas ménagé d’efforts pour les bastonner gravement. Auparavant, ces marcheurs avaient accusé, dans une lettre ouverte, des membres de l’actuelle direction du Polisario, dont entre autres Mustapha Bachir Sayed et Sid Ahmed El Batal devenu aveugle du fait, dit-on, de la malédiction de ses victimes, d’être des tortionnaires. 


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1.Posté par Samir le 23/12/2019 09:31 (depuis mobile)
J''ai honte à leurs places ses traîtres de polisario marionnettes traîtres vendus sous hommes làches à l''ordre de leurs maîtres Harkis la racailles de la planète il faut une fermeté avec force et rage contre ce régime làche

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