Des représentants des insurgés ainsi que des parlementaires afghans et des membres de la société civile participaient ce week-end à un séminaire organisé par le mouvement pacifiste Pugwash à Doha, au Qatar.
Dans un communiqué transmis à l'AFP, les talibans demandent une nouvelle fois la "fin de l'occupation" des quelque 13.000 soldats de l'Otan encore déployés en Afghanistan. Ils réclament aussi la réouverture de leur "bureau politique", une représentation installée à Doha ouverte en juin 2013 mais fermée un mois plus tard.
Interrogé par l'AFP sur ces conditions formulées au cours du séminaire à Doha, le porte-parole des talibans Zabiullah Moudjahid a également réclamé le retrait des "listes noires américaines et de l'ONU" des cadres qui y figurent et dont les avoirs à l'étranger sont gelés et la liberté de mouvements restreinte.
Le gouvernement afghan n'a envoyé aucun délégué à Doha, mais il participe à un cycle de réunions quadripartites, avec le Pakistan, la Chine et les Etats-Unis, destiné à raviver les pourparlers de paix avec les insurgés. Une première réunion a eu lieu il y a deux semaines au Pakistan et un deuxième round s'est tenu à Kaboul lundi dernier, sans avancée notable. Chinois, Américains, Pakistanais et Afghans sont convenus de se revoir le 6 février à Islamabad, mais ils n'ont pas précisé quand les talibans sont susceptibles de les rejoindre à la table des négociations.
De premiers pourparlers directs entre le gouvernement de Kaboul et les talibans avaient eu lieu l'été dernier, mais une deuxième session a été reportée sine die après l'annonce de la mort du fondateur du mouvement taliban, le mollah Omar.
Sa succession a donné lieu à une guerre des chefs, le nouveau leader, le mollah Akhtar Mansour, faisant l'objet de féroces critiques pour son manque de légitimité.
Pour autant, les insurgés n'ont pas freiné leur insurrection, ils l'ont même étendue à l'ensemble de l'Afghanistan. Ils ont pris la ville de Kunduz (nord) et l'ont tenue pendant quelques jours fin septembre. Ils multiplient aussi les attentats, comme celui qui a tué 7 employés de la chaîne de télévision Tolo mercredi.