Les spéculateurs vont-ils dicter leur loi? : Légère tension sur les prix après la baisse de décembre


Hassan Bentaleb
Lundi 31 Janvier 2011

Les propos rassurants de Khalid Naciri, porte-parole du gouvernement, sur la préservation du pouvoir d'achat des citoyens, à l’issue de Conseil de gouvernement tenu le 25 janvier dernier, ne semblent pas avoir été entendus par les spéculateurs. Les prix de certains produits de large consommation continuent, en effet, d’augmenter sur le marché local et la réalité semble de plus en plus difficile à appréhender dans toute sa globalité.
Dans différents quartiers de Casablanca, des augmentations ont été enregistrées sur certains produits de consommation courante.
Pour nombre de produits, la hausse a frôlé en moyenne les 10%, mais le vent de folie a surtout soufflé sur le thé dont le prix a presque doublé en quelques mois seulement, emporté vers le haut par les inondations qui ont touché le plus grand producteur mondial de cette denrée, en l’occurrence la Chine. Pour sa part, le bidon de 5 litres d’huile de table Lesieur est désormais vendu à 73 DH, contre 65 DH auparavant.  Quant à la levure chimique, son prix s’est hissé à 110 DH la boîte de  10 kg alors qu’il ne dépassait guère les 100 DH.  Idem pour le sucre. Pour des raisons à la fois endogènes et exogènes, son prix est passé de 6 DH le paquet à 6.50 DH.
Et ce n’est pas tout ! Le beurre a également pris l’ascenseur. La marque Anchor s’écoule désormais à 23 DH la boîte contre 28 DH alors que la Prairie qui était à 6.5 DH pour la petite boîte et 12 DH pour la grande, a franchi respectivement  les 8 DH et 15 DH. Lada, pour sa part, coûte  aujourd’hui 5.15 DH contre 4.4 DH auparavant.
Cette augmentation des prix a touché également la semoule de blé dur, le fromage et le savon. Un kilo de semoule est désormais vendu à 5 DH contre 4 DH. Le savon Taousse fait maintenant 3.5 DH contre 2.80 DH.
Pour ce qui est de la boîte de fromage de marque La vache qui rit, elle se vend à 10.20 DH contre 10 DH auparavant.
Pour leur part, les produits de la mer ont connu une importante augmentation à cause des récentes intempéries et du repos biologique. Ainsi et jusqu’au 29 janvier dernier au marché de gros de poissons de la capitale économique, une caisse de 20 kg de sardines coûtait 170 DH contre 80 DH auparavant, celle de maquereaux s’écoulait entre 170 et 200 DH contre 100 DH, celle de merlan 900 DH contre 500 DH et celle de crevettes 600 DH contre 300 DH.  
Quant à la corbine, elle a été cédée à 43 DH le kg contre 20 DH auparavant, les anguilles l’ont été entre 60 et 70 DH contre 40 DH et le pageot entre 90 et 100 DH contre 60 DH.   L’actuelle tension sur les prix intervient, rappelle-t-on, après la baisse enregistrée au cours du mois de décembre 2010 par le Haut commissariat au plan (HCP) qui a indiqué que l’indice des prix à la consommation a connu une baisse de 0,9% par rapport au mois précédent et que cette variation a été le résultat de la baisse de 2,1% de l’indice des produits alimentaires et de la stagnation de l’indice des produits non alimentaires.
Les baisses des produits alimentaires observées entre novembre et décembre 2010, concernent principalement les légumes avec 11,4% et les fruits avec 6,3%. En revanche, les prix ont augmenté de 1,2% pour les huiles et graisses.
Les hausses les plus importantes de l’IPC annuel ont été enregistrées, selon le HCP, à Guelmim (2,5%),  Laâyoune (1,6%),  Al Hoceima (1,4%) et Settat (1,3%); et les moins importantes à Kénitra (0,2%), Safi (0,3%) et à Fès et Tanger (0,6%).
Comment peut-on expliquer cette tension sur les prix de certains produits enregistrée à Casablanca? Qui en est responsable? Les marchés internationaux? La loi de l’offre et de la demande ou les spéculateurs?
Pour Mimoun Rhamani, membre du conseil scientifique d’Attac, il y a trois facteurs qui peuvent expliquer cette augmentation des prix. Il y a d’abord, la loi de l’offre et de la demande qui fait que les prix ne sont pas stables et connaissent parfois des hausses vertigineuses.
Il y a aussi l’augmentation de la demande sur les produits agricoles par l’industrie agro-alimentaire et la montée en puissance des spéculateurs au niveau des marchés internationaux.
Pour M. Rhamani, cette situation est le signe avant-coureur d’une crise alimentaire mondiale qui est appelée à s’inscrire dans la durée et qui est l’une des manifestations de la crise financière et économique mondiale.
L'ensemble de la communauté internationale s'accorde sur les dangers liés à pareille situation : valse annoncée des étiquettes pour l'huile, le sucre, le thé, les pâtes, le pain, regain d'inflation, etc. Que faire?


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