Les spécialistes partagés : Le cancer de la prostate entre laser et médicaments

En décembre 2010, un nouveau traitement laser est arrivé au Maroc. La nouvelle technologie laser AMS pour le traitement de la prostate lancée par un laboratoire national semble être aux yeux de certains spécialistes marocains la formule idéale pour ce genre de traitement. D’autres préfèrent y réfléchir sérieusement, vu les effets secondaires que provoque ce traitement. Surtout que dans le monde, d’éminents scientifiques œuvrent dans le sens de mettre au point une molécule capable d’éviter aux malades la douleur et de réduire tous les facteurs de risques. Le Dr. Amina Zoubeidi en fait partie. La scientifique marocaine qui est à la tête d’une équipe du «Prostate Center de Vancouver», fait également partie de l’équipe de chercheurs ayant identifié les nouvelles cibles thérapeutiques actuellement en phase clinique III, comme annoncé plus haut. En 2010, le Dr Zoubeidi s’est vu remettre deux prix prestigieux, le «Prostate Cancer Foundation Award, USA» et «The Terry Fox Award, (Canada)» pour être une grande chercheuse à l’avenir très prometteur. Dans une interview accordée à Libé, la scientifique tranche sur cet amalgame qui partage les spécialistes. Pour elle, le laser et la molécule servent tous les deux à des cas bien définis. «Le laser est plus utilisé pour l’hyperplasie bénigne de la prostate et non pour le cancer de la prostate… Il peut être utilisé uniquement dans les situations palliatives lorsqu’il y a obstruction de l’uretère. Donc le laser ASM ne peut pas être utilisé pour le traitement du cancer de la prostate», affirme-t-elle. Une déclaration qui ne fera certainement pas le bonheur de la société marocaine qui fait tout un tapage médiatique pour vulgariser ce traitement au Maroc.
Rappelons que l’utilisation du laser en urologie n’est pas récente, mais les nouvelles sources laissent présager un succès dans le traitement chirurgical de l’hypertrophie bénigne de la prostate. D’après les adeptes de ce traitement, «les premiers résultats sont encourageants, notamment chez des malades sous anticoagulants ou anti-agrégeants plaquettaires qui sont de plus en plus nombreux. Le nouveau laser fourni par la firme AMS est légèrement différent. La modification de la technologie permet une certaine amélioration notamment un refroidissement à l’air, donc une suppression du refroidissement à l’eau et surtout l’utilisation d’une prise électrique standard de 32 A et la suppression des volumineuses prises de 64 A que nous avions avec le laser ktp».
Entre le traitement laser ASM et moléculaire, les spécialistes demeurent partagés. Ils accordent tout de même davantage d’attention aux avancées enregistrées dans les recherches des laboratoires sur les nouvelles molécules fraîchement découvertes. Entre-temps, le nombre de malades augmente. Plusieurs facteurs encouragent la propagation de cette maladie qui risque cher aux hommes.