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« Le problème de l’anti-constitutionnalité d’une telle liste réservée aux seuls jeunes risque sérieusement de se poser. Le Conseil constitutionnel va-t-il valider un tel mécanisme ? Bien malin est celui qui peut répondre à cette question », soutient ce leader de gauche.
La question se pose avec autant d’acuité pour les juristes du Conseil constitutionnel surtout lorsque l’on sait que la dernière mouture du texte validé par le département de l’Intérieur et les formations politiques parle d’une liste de jeunes de sexe masculin et dont l’âge n’excède pas 40 ans. « Ce qui signifie par extension qu’on ne peut pas être jeune et de sexe féminin. Pourquoi les femmes ont-elles été exclues de cette catégorie de la population marocaine ? Les Marocaines de moins de 40 ans ne feraient-elles donc pas partie de la jeunesse ? », s’interroge faussement candide une activiste du mouvement féminin.
Ces dernières semaines, la représentativité de la jeunesse marocaine a été un enjeu des consultations menées par le ministère de l’Intérieur et les partis politiques. Les organisations partisanes de jeunesse n’ont pas été aphones et ont, elles aussi, réclamé leur part du gâteau électoral. Les modes de pression se sont multipliés. Les dirigeants des jeunesses partisanes sont montés au filet, entre conférence de presse et actions de plaidoyer. « Le plus étrange dans tout cela et cela a été révélateur depuis le début d’une manière de penser, seuls les hommes appartenant à ces organisations de jeunesse ont rencontré le Premier ministre, Abbas Al Fassi ou encore le ministre en charge de la Jeunesse et des Sports. Il n’y a pas eu une seule militante dans la délégation des jeunesses partisanes, à croire que de telles structures ne sont ouvertes qu’aux militants de sexe masculin, exclusivement. Au moment même où sont développés des discours sur la parité, l’édification d’une société égalitaire et la mise en place d’un projet de société démocratique, on a eu l’impression amère que les jeunes de ce pays sont prompts à adopter les méthodes d’avant, ces méthodes qui excluent la moitié de la société», soupire ce membre fondateur du Parti Authenticité et Modernité.
La limite d’âge -40 ans- risque aussi de poser problème. Ce dirigeant politique appartenant à la majorité n’exclut pas une bataille d’experts pour peu qu’un candidat de 41 ans se voit refuser l’accréditation, sésame pour les élections. « Les problèmes ne font que commencer », craint notre interlocuteur.
La discrimination positive concerne le sexe, pas l’âge !
Depuis ce lundi 5 septembre, interrogations et inquiétudes se multiplient dans certains états-majors partisans. Et ils sont de plus en plus nombreux à s’interroger sur la légitimité d’une liste exclusivement dédiée aux jeunes. « Une telle liste où l’on retrouverait des jeunes de moins de 40 ans de sexe masculin ne répond à aucune norme internationale. La discrimination positive ne peut concerner que le sexe le moins représenté dans les centres de décision, en l’occurrence les femmes. Que je sache, les hommes sont largement représentés au gouvernement et au Parlement. La discrimination positive n’a jamais été une question d’âge. Le Maroc veut adopter un étrange mécanisme qui n’existe nulle part au monde », explique Fatiha Saddass, membre du Conseil national de l’Union socialiste des forces populaires.
Au PPS, on ne cache pas son scepticisme face à un tel mécanisme adopté au nom de la représentativité des Marocains dont l’âge se situe en dessous de la barre fatidique de 40 ans. « Au-delà du risque majeur de l’anti-constitutionnalité de la liste nationale des jeunes, rien ne dit que cette mesure va se transformer en acquis et, surtout, en situation de rente parce que rien ne garantit justement son côté transitoire. En ces temps de changement et de nouvelle Constitution, le Maroc méritait mieux pour réussir le test électoral du 25 novembre », affirme le secrétaire général du PPS tout en regrettant que les trois partis de la Koutla n’ont pas parlé d’une même voix lors des consultations relatives aux élections anticipées de novembre prochain.
Entre liste nationale des femmes et liste des jeunes (uniquement de sexe masculin), le Parlement marocain prend une bien étrange allure. « On ne peut pas s’amuser à saucissonner le Parlement en listes. La démocratie n’est pas une question d’arithmétique. La démocratie est aussi et surtout affaire de sanction populaire. C’est le processus démocratique qui est en train d’être discrédité », conclut ce ténor du parti de la Rose.