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En détail, les rédacteurs du rapport ont indiqué que plus d’un million et demi de citoyens marocains se trouveraient aujourd'hui dans "l'incapacité de se nourrir suffisamment et de se procurer les biens de base". Et que 4,2 millions seraient également en situation de vulnérabilité et sont menacés de basculer dans la pauvreté à tout moment. Une situation qui s’explique par le travail des jeunes dans le secteur informel (80%) sans pouvoir bénéficier d’une couverture sociale, médicale ou syndicale.
Oxfam a affirmé, en outre, que près de huit Marocaines sur dix seraient actuellement sans activité, contre 65% de leurs compatriotes masculins dans un secteur de l'emploi marqué par un taux d'inactivité de 53%, ainsi que par le chômage de 75% des jeunes diplômés. Parmi ces femmes, les trois quarts seraient cantonnés au foyer, contre seulement 13% qui poursuivent leurs études. Concernant les inégalités entre les milieux urbain et rural, le rapport a souligné que celles-ci ont des effets néfastes sur l'accès à l'eau potable (90% vs 40%) ou encore le raccord au réseau d'assainissement (90% vs 3%).
Pour Hicham Attouch, président du Forum des économistes marocains (FEM), les conclusions du rapport d’Oxfam n’apportent rien de nouveau puisqu’elles confirment celles résultant de plusieurs rapports nationaux et internationaux. « La Banque mondiale (BM) a déjà indiqué dans un récent rapport que le croissance au Maroc ne crée pas d’emploi et génère des inégalités. Un rapport du HCP, datant de deux ans, a également levé le voile sur plusieurs formes d’inégalités territoriales, de classe, de genre... dans lesquelles sombre notre pays », nous a-t-il expliqué. D’après lui, la question des inégalités est assez complexe puisqu’il s’agit d’« inégalités structurelles » qu’on ne peut corriger du jour au lendemain. « C’est un véritable héritage », a-t-il précisé.
Notre source estime que ces inégalités trouvent leur origine dans le modèle économique en vigueur. « Le Maroc a choisi la trajectoire des grands projets (Emergence, Plan Maroc Vert, Azur...) qui sont de nature à enrichir davantage les riches. Il y a une forte concentration des richesses au sommet de la pyramide sociale qui capitalise le trois quarts de la fortune. Cette dynamique choisie par le Maroc ne peut produire que plus d’inégalités. Et même si on réalise un taux de croissance à deux chiffres, celui-ci n’aura pas d’incidence sur le vécu des citoyens», nous a expliqué notre source. Et de poursuivre : « Ceci d’autant plus que les canaux de transmission des richesses à travers leur répartition ne sont pas fonctionnels au niveau de l’emploi, à travers une augmentation des salaires ou leur indexation ou soit au niveau également d’une dynamique de redistribution via les caisses de l’Etat. A titre d’exemple, la Caisse de compensation est un véritable échec puisqu’elle n’a pas réussi à répondre aux objectifs assignés à sa mise en place. Même après sa réforme, elle n’est pas parvenue à établir les mécanismes nécessaires au profit des pauvres et de la classe moyenne».
Le président du FEM pense que ce modèle fondé sur la demande intérieure est arrivé à saturation, car la population est suffisamment endettée et n’arrive donc plus à assurer une consommation interne. « Il y a eu donc orientation de l’économie nationale vers le marché extérieur qui a vite démontré ses limites puisqu’elle a été incapable de remédier aux maux de notre économie en interne. La nouvelle orientation a certes amélioré les indicateurs de l’économie nationale à l’international en termes d’export, d’équilibre commercial et d’amélioration des trésoreries des investisseurs-émetteurs mais pas plus puisqu’il n’ y avait pas eu d’impact à l’intérieur du pays», nous a-t-il affirmé. Et de conclure : « C’est grâce à la solidarité et à la charité que le taux des inégalités au Maroc n’a pas atteint de dimensions flagrantes. Mais la situation risque d’empirer du fait que la classe moyenne, de plus en plus en difficulté économique, n’est plus en mesure de jouer son rôle de soupape de sécurité».