"Les raids des aviations française et russe dimanche, lundi et mardi contre des dépôts d'armes, des casernes et des points de contrôle dans la ville de Raqa et ses environs ont fait 33 morts et des dizaines de blessés dans les rangs de l'EI", a déclaré à l'AFP Rami Abdel Rahmane, directeur de l'OSDH.
"Le nombre limité de tués s'explique par le fait que les jihadistes avaient pris leurs précautions. Il n'y avait que des gardes autour des dépôts et des casernes et le plus grand nombre ont été tués sur les barrages de contrôle", a-t-il expliqué.
En tout cas, selon lui, de nombreuses familles de combattants étrangers ont quitté la ville pour trouver refuge à Mossoul en Irak, autre fief de l'EI.
La Russie et la France ont multiplié les raids contre Raqa, capitale de facto de l'EI en Syrie, après les attentats meurtriers de Paris de vendredi et l'attentat contre un avion russe qui s'est écrasé le 31 octobre dans le Sinaï égyptien, tous revendiqués par le groupe jihadiste.
Par ailleurs, le président américain Barack Obama a salué mercredi le rôle de la Russie dans les pourparlers visant à mettre fin à la crise en Syrie, mais observé que Moscou souhaitait toujours que Bachar al-Assad reste au pouvoir, contrairement aux Occidentaux.
La Russie a été "un partenaire constructif à Vienne en essayant de créer une transition politique" en Syrie, a déclaré M. Obama en référence aux récents pourparlers internationaux en Autriche.
"Mais il y a évidemment un piège, c'est que Moscou est toujours intéressé à ce qu'Assad reste au pouvoir", a ajouté le président américain, qui s'exprimait en marge d'un forum économique à Manille, aux Philippines.
Le président russe, Vladimir Poutine, avait déclaré la semaine dernière qu'il ne se sentait pas le "droit" de demander au président syrien Bachar al-Assad de quitter le pouvoir comme l'exigent les Occidentaux et des pays arabes.
Cependant, a observé M. Obama, "ces divergences ne nous ont pas empêchés d'examiner comment nous pourrions parvenir à un cessez-le-feu" en Syrie, où la guerre a déjà fait plus de 250.000 morts et constitue le terreau des groupes jihadistes comme l'Etat islamique (EI) qui contrôle de larges territoires dans ce pays et en Irak.
Le président américain a aussi émis l'espoir que la Russie concentre ses frappes militaires en Syrie sur l'EI au lieu de s'employer à défendre le régime de Bachar al-Assad.
"Au début de leur intervention militaire en Syrie, ils (les Russes) se sont davantage concentrés sur le renforcement du président Assad", a souligné M. Obama.
"Nous allons attendre et regarder si la Russie finit par accorder plus d'attention aux positions de l'EI. Si tel est le cas, c'est quelque chose que nous saluerons", a déclaré M. Obama.
Mardi, la Russie a massivement bombardé les positions de l'EI en Syrie après avoir annoncé que le crash d'un avion de ligne russe le 31 octobre dans le Sinaï égyptien, qui avait fait 224 morts, était bien dû à un attentat. Cet acte avait été revendiqué dès les premiers jours par les jihadistes de l'EI, également responsables des attentats qui ont fait vendredi au moins 129 morts et plus de 350 blessés à Paris.
Après les attentats en France, les Etats-Unis et la Russie ont commencé à rapprocher leurs positions sur le dossier syrien et décidé avec leurs partenaires du G20 en Turquie de renforcer leur coopération contre la menace jihadiste.