Les questions d’un remaniement ministériel sans surprise


Narjis Rerhaye
Samedi 1 Août 2009

C’est un remaniement ministériel presque sans surprise, qui a survenu le 29 juillet dernier, exactement à la veille de la fête du Trône. Annoncé depuis plusieurs semaines déjà par la presse, il inaugure l’entrée au gouvernement du Mouvement populaire. En quittant les bancs de l’opposition, les harakis viennent prêter main forte au cabinet Abbas Al Fassi et à une majorité orpheline du Parti Authenticité et Modernité qui en a claqué la porte à quelques heures de l’ouverture de la campagne électorale.
Après avoir fustigé jusqu’à très récemment l’action gouvernementale, le MP accepte pourtant de rejoindre l’Exécutif en y faisant (presque) de la figuration. Son leader, Mohand Laenser, nommé ministre d’Etat sans portefeuille, occupe pour ainsi dire un poste honorifique qui a le seul avantage de le situer en bonne place en termes purement protocolaires. Un deuxième et dernier (demi) poste tombe dans l’escarcelle du Mouvement populaire, le secrétariat d’Etat auprès du ministre des affaires étrangères et de la coopération, laissé vacant depuis le limogeage de M. Lakhrif pour cause de double nationalité. Il est occupé par un quadra du BP des haraki, Mohamed Ouzzine qui devra s’inventer une fonction à l’ombre de Taïeb El Fassi.
Dans cette histoire, le Rassemblement national des indépendants perd un portefeuille ministériel, celui de la jeunesse et des sports, et l’Union socialiste des forces populaires en gagne un, la culture. Moncef Belkhayet, l’étoile Montante de Financecom et de Mawazine, remplace Nawal Moutawakil qui avait été, elle, nommée ministre sur le quota du RNI. Aux dernières nouvelles, M. Moncef n’a toujours pas rejoint les troupes « militantes » de Mustapha Mansouri. En tout cas, même l’agence de presse officielle n’en souffle mot dans la bio du nouveau ministre de la jeunesse et des sports. Quant à l’entrée au gouvernement de l’Usfpéiste Bensalam Himmich, membre du conseil national du parti de la Rose, elle laisse perplexe tous les oracles qui annonçaient le passage à l’opposition de l’Union socialiste des forces populaires. Reste enfin la grande énigme, celle du maintien de Ahmed Akhchichen à son poste de ministre de l’enseignement alors même que sa famille politique, le PAM dont il est d’ailleurs un membre fondateur et dirigeant, a rejoint l’opposition avec grand bruit. Faire de la politique autrement, c’est peut-être aussi gérer ces profondes contradictions qui contribuent davantage à brouiller les pistes…


Lu 646 fois

Nouveau commentaire :

Votre avis nous intéresse. Cependant, Libé refusera de diffuser toute forme de message haineux, diffamatoire, calomnieux ou attentatoire à l'honneur et à la vie privée.
Seront immédiatement exclus de notre site, tous propos racistes ou xénophobes, menaces, injures ou autres incitations à la violence.
En toutes circonstances, nous vous recommandons respect et courtoisie. Merci.

Dossiers du weekend | Actualité | Spécial élections | Les cancres de la campagne | Libé + Eté | Spécial Eté | Rétrospective 2010 | Monde | Société | Régions | Horizons | Economie | Culture | Sport | Ecume du jour | Entretien | Archives | Vidéo | Expresso | En toute Libé | USFP | People | Editorial | Post Scriptum | Billet | Rebonds | Vu d'ici | Scalpel | Chronique littéraire | Chronique | Portrait | Au jour le jour | Edito | Sur le vif | RETROSPECTIVE 2020 | RETROSPECTIVE ECO 2020 | RETROSPECTIVE USFP 2020 | RETROSPECTIVE SPORT 2020 | RETROSPECTIVE CULTURE 2020 | RETROSPECTIVE SOCIETE 2020 | RETROSPECTIVE MONDE 2020 | Videos USFP | Economie_Zoom | Economie_Automobile | TVLibe










L M M J V S D
            1
2 3 4 5 6 7 8
9 10 11 12 13 14 15
16 17 18 19 20 21 22
23 24 25 26 27 28 29
30 31          




Flux RSS
p