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Ce programme qui a permis, en deux ans (2017-2018), la réalisation de 1.271 km et l’entretien de 533 km de routes rurales ainsi que 1.489 km de passages ruraux et 24 ouvrages d’art, a aussi permis la construction de 30% des établissements scolaires programmés, la mise à niveau de 53% d’entre eux, l’exécution de 98 opérations d’acquisition de véhicules de transport scolaire et 98 opérations d’équipement des établissements scolaires, soit 71% des opérations programmées.
Il y a eu également la construction de 44% des centres et dispensaires programmés, la mise à niveau de 53% des centres et dispensaires programmés, la réalisation de 450 acquisitions d’ambulances et d’unités médicales et 30 opérations d’équipement de dispensaires.
C’est ce qui ressort de l’intervention de Saad Dine El Otmani, mardi dernier à la Chambre des conseillers, en réponse à une question sur «les programmes visant à réduire les disparités sociales et territoriales» posée lors de la séance mensuelle consacrée à la politique générale.
Le chef du gouvernement a également indiqué que l’ensemble de ces réalisations contribueront au désenclavement de 5.190 douars et faciliteront l’accès de six millions d’habitants de 1.000 communes aux services de santé, à l’éduction, à l’eau potable et à l’électricité, étant entendu que le programme de réduction des disparités spatiales et territoriales en milieu rural couvre la période 2017-2023 et vise notamment le désenclavement des populations rurales et des zones montagneuses par la construction de routes, de pistes et d’ouvrages de franchissement.
Il a également pour objectif d’améliorer et de généraliser l’accès des populations locales aux services de base (électricité, eau potable, santé et éducation), en sus de la création des conditions nécessaires au renforcement et à la diversification des potentiels économiques des zones rurales et de montagne.
Pourtant, malgré ces réalisations, les disparités entre milieu urbain et rural demeurent palpables. Persistance des inégalités socioéconomiques, enclavement, marginalisation, pauvreté et la liste est longue. Un rapport du Conseil économique, social et environnemental (CESE) a indiqué à ce propos que 79,4% des personnes vivant dans le monde rural sont pauvres, 64% en situation de vulnérabilité, et que seulement 32% de la population rurale bénéficient d’une couverture médicale (23% bénéficient de l’AMO et 48% du RAMED). Le même document a révélé que le taux d’analphabétisme en milieu rural atteint 47,7% et que seulement 55,3% des ménages ont eu accès à l’eau potable à fin 2014 et 39,7% ont des branchements à domicile. Il a également précisé que 26,3% des ménages ruraux sont équipés d’ordinateurs ou de tablettes et 47,3% ont accès à Internet à domicile.
« Il est vrai qu’il y a des projets et des programmes au profit du monde rural mais il reste beaucoup à faire. En effet, beaucoup de ces projets n’aboutissent pas faute d’accompagnement et de contrôle », nous a indiqué Aaziz Ait Ouaarab, acteur associatif à Taroudant. Et de poursuivre : « Les questions de la qualité et de la vision globale font défaut et il ne suffit pas de mettre en place deux ou trois projets par région pour réduire les disparités entre le monde rural et celui urbain ».
A ce propos, notre source nous a indiqué que plusieurs projets ont été conçus sans implication de la population locale ni étude d’utilité comme c’est le cas pour plusieurs collèges construits loin des lieux de résidence des élèves et qui ne disposent pas d’internats. Idem pour les programmes d’alphabétisation dont les résultats laissent à désirer. La question des routes pose également problème puisque construire 4 ou 5 km de routes goudronnées n’apporte rien au développement du monde rural. Ceci d’autant plus que ces projets sont souvent confiés à des entrepreneurs qui échappent à tout contrôle ou suivi. «Plusieurs projets ont été abandonnés puisque les entrepreneurs chargés des travaux ne veulent pas les achever», nous a-t-elle affirmé.
Aaziz Ait Ouaarab estime, en outre, que la responsabilité de cette situation ne doit pas être supportée par les seuls services centraux de l’Etat. Il pense que les communes y ont leur part de responsabilité. Notre source reproche à ces instances leur immobilisme et leur manque de créativité. « Plusieurs plans de développement ruraux ont été élaborés mais ils sont restés lettre morte puisqu’ils sont de simples copier-coller et non de véritables travaux d’étude et d’analyse des besoins et des attentes des populations. Ceci d’autant plus que ces plans n’impliquent pas la vision et les propositions de la société civile», nous a-t-il expliqué. Et d’ajouter : « Ce qui manque dans nos communes, ce ne sont pas les moyens financiers mais plutôt l’esprit managérial chez beaucoup de nos présidents de communes. En fait, l’argent ne fait pas défaut mais le manque de formation et d’encadrement empêche plusieurs présidents de chercher des partenaires et des fonds ailleurs qu’au niveau de leurs budgets. Ce manque d’encadrement et de formation touche également les associations de la société civile ».
Comment peut-on sortir de cette situation? Le CESE insiste sur l’urgence d’avoir une vision globale qui ne confinerait pas le monde rural au seul prisme agricole mais qui intégrerait plutôt les aspects socioéconomique, culturel et environnemental grâce à une loi-cadre qui devrait prendre compte de tous ces paramètres. Une vision qui doit être déclinée sur le terrain via des politiques publiques efficaces qui font rupture avec celles actuellement établies sans coordination ministérielle et avec peu d’efficacité en termes de développement in situ.