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Prémices de ces lendemains qui déchantent: les prix des billets de train ont été revalorisés de 2 à 30 DH à cause de l’augmentation de 14 % à 20 % de la taxe sur la valeur ajoutée à partir du 1er janvier 2016. A titre exemple, le voyageur de Meknès qui veut se rendre à Casablanca déboursera 95 DH au lieu de 90 DH.
Les augmentations frappent également les tarifs de l’eau et de l’électricité, les cotisations à l’Assurance maladie obligatoire, les prix du sucre et la taxe sur les ventes de biens immobiliers.
Le comble, la libéralisation des prix des produits pétroliers soumet désormais ceux-ci au libre jeu de l’offre et de la demande. Certaines associations des consommateurs et économistes marocains ont certes mis en garde contre cette politique, mais le gouvernement a préféré se complaire dans sa politique de la sourde oreille et d’aller plus avant dans sa politique de paupérisation volontaire des Marocains qui n’en peuvent plus désormais.
Selon Mohamed Dahmani, membre du bureau exécutif de la Fédération démocratique du travail (FDT), ces augmentations étaient prévisibles et touchent les classes populaires et moyennes. «D’aucuns diront que les centrales syndicales n’ont pas leur mot à dire à propos de ces augmentations successives des produits de première nécessité qui portent atteinte au pouvoir d’achat. La réalité est tout autre. Nous n’allons pas nous taire. Nous allons affronter cette situation», a-t-il martelé dans une déclaration à Libé. Dans ce sens, il a affirmé que le Conseil national de la FDT tiendra ce samedi (9 janvier 2016) une session où il débattra de cette situation et des mesures que cette centrale syndicale prendra pour faire face à ces nouvelles mesures d’appauvrissement des masses populaires prises par le gouvernement.
Il a, par ailleurs, critiqué le fait qu’alors que le prix du baril de pétrole ne dépasse pas 35 dollars, celui de la vente au public n’ait enregistré aucune baisse sensible. La logique de la libéralisation exige que lorsque le prix du baril baisse, les prix de vente au public des produits raffinés fassent de même, mais personne ne parle de cette réalité.
Cette situation sociale intenable constitue un saut vers l’inconnu. Ceci d’autant plus que le gouvernement s’entête et refuse tout dialogue institutionnel avec les centrales syndicales depuis son investiture en 2012. Hormis quelques rares réunions tenues entre lui et les centrales syndicales, l’Exécutif a fait la sourde oreille aux revendications légitimes des centrales syndicales. Notamment celles visant l’amélioration de la situation des salariés et des fonctionnaires pour leur permettre de mener une vie digne, l’augmentation des salaires et des pensions des retraites, la réduction de l’impôt sur salaire et l’élargissement du seuil des salaires non imposables. Pour les syndicats, le gouvernement joue avec le feu avec sa politique antisociale comme en attestent les manifestations, voire « la révolte des bougies » de l’année dernière à Tanger pour dénoncer la cherté des factures d’eau et d’électricité d’Amendis.