Les prix des matières premières enregistrent une hausse plus importante que prévu

La tendance devrait se prolonger, selon la Banque Mondiale


Alain Bouithy
Mardi 8 Mai 2018

Les dernières prévisions de la Banque mondiale annoncées dans l’édition d’avril du « Commodity Markets Outlook » font état d’une hausse plus importante que prévu du prix des matières premières.
Directeur principal de la Banque mondiale pour l’économie du développement et économiste en chef par intérim, Shantayanan Devarajan attribue cette hausse à l’accélération de la croissance mondiale et l’amélioration de la demande.
Dans ce rapport rendu public récemment, il explique que ces deux éléments « jouent un rôle important dans cette augmentation générale des prix de la plupart des matières premières ».
En détail, et selon les prévisions de l’institution de Bretton Woods, le baril de pétrole devrait atteindre 65 dollars en moyenne en 2018, contre 53 dollars en 2017, sous l’effet d’une demande soutenue et du contrôle des volumes de production.
A en croire la BM, il devrait également tourner autour de 65 dollars en 2019. En effet, « même si une baisse des cours est attendue par rapport aux niveaux d’avril 2018, le maintien des accords de diminution des volumes de production par les pays de l’OPEP et les autres pays producteurs et la solidité de la demande soutiendront les prix », explique l’institution financière internationale.
Dans ce  rapport rendu public récemment, la Banque mondiale prévient toutefois que les contraintes du côté de la production d’huile de schiste aux États-Unis, les tensions géopolitiques dans certains pays producteurs et les hypothèques relatives à la levée des sanctions contre l’Iran par les États-Unis pourraient orienter ces prévisions à la hausse.
En revanche, elle soutient que ces prévisions pourraient être inférieures aux annonces «en cas de délitement de l’accord entre pays exportateurs de pétrole ou la fin pure et simple de cet accord, mais aussi de reprise de la production en Libye et au Nigeria et de montée en puissance plus rapide que prévu de la production d’huile de schiste ».
Portés par une reprise de la demande et des contraintes du côté de l’offre, les prix des métaux devraient gagner 9 %, indique la BM soulignant que les prévisions pourraient être revues à la hausse si la demande mondiale se révèle plus soutenue qu’anticipé.
Dans ce cas, « l’offre pourrait être contrainte par la lente intégration des nouvelles capacités, les sanctions commerciales contre les exportateurs et la politique menée par la Chine », affirme-t-elle. Et de préciser qu’une révision à la baisse pourrait survenir en cas de croissance moins solide qu’attendu sur les principaux marchés émergents, la remise en service de capacités inutilisées et l’assouplissement de la politique environnementale de la Chine.
S’agissant des métaux précieux, le rapport estime que leurs prix devraient connaître un  rebond de 3 % cette année, « étant donné le relèvement attendu des taux d’intérêt aux États-Unis et des scénarios plus inflationnistes ».
En ce qui concerne les prix des produits énergétiques (pétrole, gaz naturel et charbon), la Banque mondiale relève à la hausse de 16 points de pourcentage par rapport à octobre de leurs prix, soulignant qu’ils devraient s’envoler de 20 % au cours de cette année.
A noter que les prévisions du rapport sur les matières premières agricoles (produits alimentaires et non alimentaires) annoncent un redressement de plus de 2 % en 2018, « avec l’amenuisement des perspectives d’ensemencement ». BM assure, par ailleurs, que les perturbations liées aux conditions météorologiques devraient être minimes.
A propos des prix des céréales, huiles et tourteaux, le rapport fait état d’un redressement en 2018, sous l’effet d’anticipations d’ensemencement moins fortes qu’attendu.
« La faiblesse du phénomène La Niña qui s’est prolongé durant les premiers mois de l’année 2018 aura uniquement perturbé la production de banane en Amérique centrale et celle de soja en Argentine, sans répercussions notoires sur les marchés mondiaux », assure-t-on.
Cependant, la Banque mondiale estime que « l’introduction possible par la Chine de droits compensatoires en réponse au relèvement des tarifs douaniers par les États-Unis pourrait pénaliser le marché du soja ».


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