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Pour ces agences, le Royaume a réussi le processus démocratique et maintenu la stabilité politique et sécuritaire dans un contexte économique marqué par la baisse du taux de croissance due à la sécheresse.
Selon Standard & Poor's, l’économie marocaine aurait perdu 10 billions de dollars à cause de la sècheresse qui a frappé le Maroc entre 2015 et 2016 et qui a touché la production agricole. Une situation des plus compliquées à cause de la faiblesse de la demande de la part de l’Union européenne, du recul du secteur touristique et des investissements étrangers.
Un classement que remet en question Mohamed Kerkab, professeur à la Faculté des sciences économiques, juridiques et sociales de l’Université Cadi Ayyad à Marrakech. D’après lui, les notes présentées par ces agences de notation ne sont que des copies des analyses faites par la Banque mondiale ou le Fonds monétaire international.
« Les agences n’ont fait que reprendre à la lettre ce qui a été publié par les institutions financières mondiales au niveau de la croissance ou du déficit budgétaire. Ces données sont exploitées par la suite comme des prévisions », a-t-il expliqué. Et de poursuivre : « Des prévisions qui demeurent inviables comme le cas d’ailleurs de celles de la BM qui a prévu, à plusieurs reprises, des taux de croissance qui ne sont jamais été réalisés. Le cas du Maroc est édifiant. Les prévisions de S&P pour le Maroc font état d’un taux de croissance de 4,6% en 2015 et de 5% en 2016. En ligne avec celles que vient de publier le FMI. Tout comme le déficit budgétaire estimé à 3,3% cette année par l'agence américaine, mais une année après rien de tout cela n’a vu le jour. La BM a elle-même prévu l’année dernière un taux de croissance de 4% et 1,5% pour cette année, mais on n’a rien vu venir. Bref, il s’agit des anticipations erronées auxquelles on accorde peu de crédibilité. Et même les investisseurs étrangers ne prennent pas en compte ces annonces».
L’arrivée d’un nouveau gouvernement changera-t-il les perspectives de l’économie nationale ? « Il ne faut pas attendre grand-chose puisque jamais un programme électoral n’a trouvé sa traduction dans la réalité. Prenez l’exemple de l’actuel Exécutif qui n’a honoré aucune de ses engagements pris lors de la campagne électorale de 2011. En fait, nombreux sont ceux qui s’interrogent sur le sort de ces annonces concernant l’augmentation du taux de croissance, la diminution du chômage et la réduction de l’endettement. Tous ces beaux slogans sont aujourd’hui des paroles vides », nous a indiqué notre source. Et de poursuivre : « Le véritable problème de l’économie marocaine est ailleurs et l’arrivée d’un nouveau gouvernement ne va pas changer la donne puisque les vraies questions n’ont pas été résolues. A savoir un enseignement de qualité, des ressources humaines bien formées, une mobilisation importante des fonds destinés à l’investissement, la bonne gouvernance, etc. Le hic, c’est que tous ces problèmes ne seront pas résolus dans l’immédiat même avec l’arrivée d’une nouvelle équipe gouvernementale ».