Les pouvoirs publics montrent des images d'une rare cruauté : Le film de ce qui s'est réellement passé à Laâyoune


Narjis Rerhaye
Mardi 16 Novembre 2010

Les pouvoirs publics montrent des images d'une rare cruauté : Le film de ce qui s'est réellement passé à Laâyoune
Des images insoutenables où la violence se mêle à l’horreur. Pour la première fois depuis les événements de Laâyoune, les pouvoirs publics projettent le film –et la réalité- de ce qui s’est passé à Laâyoune la semaine passée. 
14 minutes (c’est  la durée du film sur l’opération de maintien de l’ordre menée, sans armes, par les forces de l’ordre le 8 octobre dernier pour démanteler le campement Gdim Izik) qui montrent de manière sanglante l’assassinat de 10 représentants des forces de l’ordre par des milices armées de couteaux, de machettes, de bouteilles incendiaires et autres bonbonnes de gaz. . Sept caméras et des images insoutenables où ces hommes qui accomplissaient leur devoir ont été froidement tués et leurs corps souillés. On voit un membre de ces bandes armées en train d’uriner sur deux corps jetés sur la piste et dont l’un est agonisant.
 A Laâyoune, où les milices ont transféré leurs affrontements, la cruauté atteint son paroxysme. Grâce à la caméra d’un téléphone portable, l’image d’un représentant des forces de l’ordre en train de se faire égorger par l’un des membres de ces milices qui avaient la mainmise sur le campement jette à la face du monde la réalité de ce qui s’est passé ce 8 octobre à Laâyoune. Ce lundi 15 novembre, un silence de plomb s’est abattu sur la salle Balafrej du ministère des affaires étrangères où ce film a été projeté en prélude à la conférence de presse conjointe donnée par les ministres de l’intérieur et des affaires étrangères. Visiblement ému, le ministre des affaires étrangères, Taïeb El Fassi Fihri le rappellera aux médias présents à cette projection : aucune balle n’a été tirée du côté des forces de l’ordre dont l’opération a été pacifique jusqu’au bout. «Où est le génocide dont parle une certaine presse ? Où est l’oppression sanglante menée par les forces de l’ordre marocaines», s’interroge ce haut responsable tout en appelant au devoir de vérité et non de haine. 
La cruauté de ces images interpelle. La main d’Al Qaida n’y serait-elle pas étrangère ? La question se pose. Inévitablement.  «Ces méthodes nouvelles sont complètement inconnues au Maroc et rappellent ce qui se passe dans l’espace du Sahel. Du jamais vu sur le territoire marocain. Des voitures commando, des visages parfois camouflés, une rapidité fulgurante, une personne qui se fait égorger de sang-froid. Tout cela suppose un entraînement préalable . Ce n’est pas un travail d’amateur. Je pense que l’image est éloquente en elle-même,» affirme le ministre de l’intérieur,  Taïeb Cherkaoui avant de révéler que l’auteur de la décapitation est connu. Il est activement recherché. « Nous allons procéder à son arrestation et nous vous en dirons plus sur son entraînement et son encadrement », promet le ministre de l’intérieur. Au commencement, les  protestataires du  campement de Gdim Izik avaient des revendications purement sociales, de l’emploi au logement en passant par les fameuses cartes de la promotion nationale. «le Maroc est une démocratie. Nous avons choisi de laisser ces revendications s’exprimer dans le cadre de la liberté d’expression. 
Nous avons ouvert un dialogue sérieux et constructif. Il s’est avéré par la suite que le campement abritait plusieurs catégories de personnes : les familles démunies mais aussi des repris de justice, des recherchés, des trafiquants et un groupe d’opportunistes qui a établi son emprise sur les occupants du campement et usé de toutes les formes de manœuvres pour faire avorter le dialogue ouvert par les autorités», explique celui qui préside aux destinées du département de l’Intérieur. 
Qui sont ces bandes armées et ces milices qui ont semé la terreur dans la ville, tué, saccagé et pillé ? «Des repris de justice, des personnes sous mandat de recherche mais aussi des personnes venues d’Algérie», répond Taieb El Fassi Fihri. Le ministre de l’Intérieur est, lui, formel, les services de sécurité n’ont pas failli. «Sinon, le bilan aurait été encore plus lourd», soutient-il. 
18 administrations publiques, 15 districts, 4 établissements scolaires, 9 établissements bancaires, 3 agences de transferts d’argent, entre autres, ont été saccagés par ces milices. 113 personnes ont été déférées devant la justice dont 6 devant le tribunal militaire. 33 parmi elles sont des repris de justice.


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