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« Le secteur vit une crise économique due à la baisse du pouvoir d’achat des citoyens qui consomment de moins en moins de médicaments. Aujourd’hui, leurs dépenses en la matière ne dépassent pas les 100 ou 150 DH par an et per capita. C’est un montant très inférieur aux 450 DH avancés par le département de la Santé qui inclut dans ses calculs les médicaments distribués par les centres de santé et les hôpitaux dont 70% finissent par se périmer ou être distribués d’une manière purement clientéliste», nous a indiqué Khalid Zouine, président du Conseil national de l’Union nationale des pharmaciens du Maroc. Et de poursuivre : « Cette crise est due également au fait que les distributeurs de médicaments ne nous accordent plus de facilités de paiement comme ce fut le cas auparavant. Avant, on avait des délais allant jusqu’à 90 ou 120 jours, mais aujourd’hui, chaque commande doit être payée rubis sur l’ongle. Une crise qui est appelée à s’accentuer avec le retour au Maroc de 3.000 pharmaciens qui poursuivent leurs études en Europe de l’Est (Russie, Ukraine et Roumanie) alors que le Maroc compte déjà près de 11.000 pharmaciens ».
A ce propos, notre source estime que cette situation s’explique par l’absence d’une politique globale qui prend en compte l’ensemble des aspects de cette profession. « Ce déficit en matière de vision globale a laissé le champ libre aux cliniques pour nous livrer concurrence, aux épiciers pour vendre certains médicaments sans parler des ventes illicites opérées dans certaines villes du Nord », nous a-t-elle indiqué en précisant que la loi 17-04 portant Code du médicament et de la pharmacie réserve la détention et la dispensation de ces produits au pharmacien de manière exclusive. Certains chiffres non officiels émanant de l’Association des répartiteurs et grossisteries révèlent que pas moins de 20% de la distribution du médicament échapperaient au circuit légal.
Que demandent donc les pharmaciens ? « D’abord, la révision de la loi n°17-04 portant Code du médicament et de la pharmacie qui a été élaborée en 1996 et n’a été promulguée que 12 ans après. Ce texte est devenu obsolète et ne correspond plus à la réalité du secteur. Nous demandons également la mise en place d’indemnités pour les gardes de nuit et l’établissement du droit de substitution », nous a indiqué Khalid Zouine. Et de poursuivre : « Ensuite, nous exigeons que l’Etat mette fin aux problèmes de la rareté ou de la rupture des stocks des médicaments considérés comme essentiels. Nous pensons que ce problème est du ressort de l’Etat dans ses relations avec les fabricants de médicaments et qu’il doit assumer ses responsabilités. Et enfin, la nécessité d’une réforme fiscale du secteur. Il est inconcevable que les pharmaciens cèdent 40% de leurs pharmacies aux services des impôts. Aujourd’hui, plus de 1.000 pharmaciens ont atteint l’âge de la retraite mais refusent de vendre leurs officines puisqu’ils risquent d’être carrément dépouillés par le fisc ».
Et qu’en est-il de la position du ministère de la Santé ? Pour notre source, elle consiste en des atermoiements voire en une totale indifférence. « Lors du mandat de Houcine Louardi, il a été question de baisser les prix des médicaments, mais avec le nouveau ministre rien n’a été fait. Il y a le Plan santé 2025 et la création de plusieurs commissions, mais on n’a rien vu venir et toutes ces annonces sont restées sans suite».