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Le rapporteur du texte avait appelé le Parlement européen à ne plus accepter l’accord dans ses dispositions actuelles pour des raisons économiques, écologiques et juridiques et même un peu plus. Des considérations politiques plus tendancieuses qu’objectives de par ses accointances avec les voisins de l’Est, le poussaient à défendre son dossier à cet effet. Les intérêts de la population sahraouie devaient être mieux pris en considération, selon l’élu libéral finlandais. C’est un «gaspillage d’argent des contribuables européens, et qui n’a aucune incidence notable en termes macro-économiques tant sur l’Union européenne que sur le Maroc», déclarait-il lors du débat précédant le vote. Mais Haglund, certainement pressé par quelques ONG pro-Polisario et qui n’a pas son pareil pour aussi bien caresser dans le sens qu’à rebrousse-poil, ajoutait :«Ce rejet ne devait pas être considéré comme un geste hostile envers nos partenaires ». Par ailleurs, il se disait être, histoire de ne pas fermer entièrement la porte, « en faveur d’un nouvel accord avec le Maroc, mais de meilleure qualité ». La Commissaire européenne chargée des Affaires maritimes et de la Pêche, la Grecque Maria Damanaki, notre meilleure ennemie dans ce dossier, se déclarait vis-à-vis de cette possibilité, évidemment et comme à l’accoutumée, bien pessimiste quant à sa réalisation.
Un accord de meilleure qualité ? Pour qui ? A titre de rappel, l’accord qui aurait dû courir jusqu’à février prochain, rapportait quelque 36,1 millions d’euros au Maroc par an. C’est une misère et une insulte à la trentaine de millions de Marocains. Nos ressources halieutiques, dans lesquelles puisaient à tous vents, la flottille de 119 bateaux de pêche européens et plus particulièrement celle de la Péninsule ibérique (espagnole et portugaise), ne valent même pas le transfert de club à club d’un joueur de football juste au-dessus de la moyenne (celui de Ronaldo au Real Madrid avait rapporté à son club vendeur, Manchester United, une centaine de millions d’euros). De plus, même s’ils sont censés ne pêcher que soi-disant le surplus, qui d’entre eux se conforment réellement à la réglementation marocaine en vigueur ? Les chalutiers, quelle que soit leur nationalité, ont l’obligation de débarquer leurs prises dans les ports marocains. Rares sont ceux qui s’y plient, préférant vendre en haute mer aux navires étrangers, profitant en cela, d’un manque de moyens flagrant, du contrôle maritime marocain dans ses eaux parfois même sous l’œil bienveillant de bâtiments militaires battant même pavillon.
La réaction du Maroc à ce non-sens ne s’est pas fait attendre longtemps. En effet, et aussitôt le vote prononcé, le gouvernement marocain, par le biais de son ministère des Affaires étrangères, faisait savoir dans un communiqué qu’il fermait ses eaux aux bateaux de pêche européens et que ces derniers avaient jusqu’à mercredi avant minuit pour les quitter. Voilà, là, un principe de réciprocité que l’on ne connaissait guère au gouvernement sortant. Ça sonnait pour ainsi dire comme un chant de cygne et témoignait, telle la chaude patate, de la difficulté de la tâche qui attend désormais Abdelilah Benkirane & Co à défendre ce dossier dont ils se seraient volontiers passés pour une entrée en matière. En attendant, Fassi Fihri déclarait hier qu’il ne fallait dorénavant ne plus compter que sur nous-mêmes.
D’un autre côté et aux niveaux des différents gouvernements européens, des Etats comme l’Espagne, la France, le Portugal et les principaux concernés (différentes fédérations et autres associations de pêcheurs et d’armateurs…) par le goût de nos poissons, se soulevaient çà et là en qualifiant cette situation de grave. Mais le mal était fait et au meilleur des cas, il va falloir au moins une saison pour y remédier.