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Et pour cause. Il faut être père ou mère pour s'en rendre compte. Et ce en plein Ramadan. On ne peut ressentir la douleur du gourdin que si l’on en a reçu le coup, pour traduire la sagesse populaire marocaine.
Si les parents se posent moult questions inhérentes à la rentrée scolaire avec un frisson d'appréhension, c'est parce que leurs enfants seront, par la force des choses, ces êtres (ennemis) dont les besoins et les exigences dépassent de beaucoup, en matière de flouze, leur pouvoir. Et toute tergiversation, voulue ou imposée par l'état des choses, de la part des parents ne peut que compromettre, psycho-pédagogiquement, car il faut bien le reconnaître, on ne doit pas badiner avec l'école: ne pas être équipé en fournitures scolaires, l'enfant feint immanquablement à son statut d'élève. Il vaut mieux renoncer au départ que de faillir à ses devoirs. Il faut assumer ; peut importe le prix !
Toute rentrée scolaire exige assez de préparatifs. Le mois de Ramadan qui devance cette rentrée d'une quinzaime de jours, contrairement à ce que l'on pense, n'admet pas non plus qu'on ait la bourse plate et a de ce fait familiarisé les familles à débourser des sommes importantes !
Une bonne partie de nos concitoyens, faute de « gros » moyens financiers, s'évertuent pourtant à envoyer leurs enfants à l'école quitte à vivre dans le besoin. Cette bonne volonté de faire avec est l'apanage de cette frange de citoyens qui répondent l'appel citoyen et participent inconditionnellement, aux chantiers de toute réforme annoncée et pourquoi pas à celle qui concerne notre système d'éducation et de formation? La Charte nationale d'éducation et de formation n'a-t-elle pas donné ses fruits, malgré les résistances ? Le plan d'urgence qui est à sa deuxième année, n'avance-t-il pas dans le même sens ? Et les parents, dans tout cela, ne sont-ils pas les premiers qui payent, financent, s'encouragent, encouragent leurs enfants, militent aux côtés des enseignants, se sacrifient pour que l'école décolle?
Les exemples sont légion, mais quelques-uns suffiront. Pour être à l'aune des novateurs de notre système d'éducation et de formation et, de ce fait, participer activement, en tant que partenaires concernés, les parents et les associations des parents d'élèves sont persuadés que l'école ne doit en aucun cas, décevoir.
Les parents parcourent les quartiers des villes où leurs enfants doivent étudier, à la recherche d'hébergement. Il faut en trouver, et pas loin du collège, du lycée ou de l'université. Pourquoi toute cette précipitation et cette frénésie? Tout simplement, majorité de nos élèves et étudiants viennent du monde rural. Plus de 60% des habitants de la région vivent loin des villes. Les déplacements, l'ameublement, l'habillement, la nourriture, les fournitures, l'argent de poche diffèrent d'un ménage à l’autre.
Les internats sont bondés, pour ne pas dire surchargés. Les Dar Talib et Dar Taliba ne le sont pas moins !
Imaginons la galère de ces parents dont certains de leurs progénitures seront affectés à des villes différentes : Si Abdallah doit se déplacer d'Ouled Amrane à Sidi Bennour où ses filles louent une chambre et poursuivent leurs études au lycée, puis à El Jadida et à Marrakech où les aînés font des études supérieures. «Je ne suis pas riche, mais pas non plus pauvre. Je dois accomplir non devoir vis-à-vis de mes enfants! Loin de tout défaitisme ou de pessimisme. Je souhaite que mes efforts ne soient pas inutiles !»
Ceux qui sont sur place, là où leurs enfants étudient, et qui vivent au jour le jour même s’ils sont moins nombreux, ne sont pas moins lotis. Ils doivent être prêts le jour de la rentrée. pour accompagner leurs enfants, les soutenir, les écouter et subvenir à leurs besoins.