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Mercredi 14 décembre, à Rabat, ces opposants représentés notamment par Said Saadi et Mostafa Rajali, également membre de l’instance exécutive du PPS, ont livré, par le menu détail, à la presse les circonstances dans lesquelles la décision de participation au cabinet Benkirane a été prise par le comité central du PPS. «La conférence de presse que nous donnons aujourd’hui est un événement politique», ont-ils prévenu.
«Il faut tout d’abord noter que le 8ème congrès du PPS tenu en 2010 avait déterminé le cercle des alliances de notre parti. Il s’agit de la Koutla, de la gauche et du camp des modernistes. A aucun moment il n’a été question des islamistes du PJD. Seul un congrès extraordinaire peut décider d’un changement de cap et de ligne politique et certainement pas un comité central», soutient l’ancien secrétaire d’Etat sous le gouvernement Youssoufi, père du plan d’action en faveur de l’intégration des femmes dans le développement que le PJD avait fait avorter.
A en croire ces militants en colère, le comité central de samedi dernier est loin d’être légitime. La salle qui a abrité les travaux de ce comité central aurait été «inondée» de personnes qui ne seraient pas membres du CC du PPS et dont certaines «n’appartiendraient même pas au parti». «Dans ces conditions, il n’est pas du tout sûr que le vote en faveur de la participation auquel nous avons assisté soit réellement majoritaire.
Ces personnes ont été ramenées pour chahuter les partisans de la non participation gouvernementale du PPS. De plus, le rapport présenté par le bureau politique n’était pas neutre, au contraire, il était orienté vers la participation. Un tel rapport devait se contenter de mettre en lumière les points forts et faibles de la participation et ceux de la non participation. C’est au comité central de décider puisqu’il est en quelque sorte du parti. La direction du PPS a parlé d’un consensus historique nouveau. Personne n’en a débattu en notre sein. Le consensus historique a eu lieu que je sache en 1998 avec l’avènement de l’alternance. Aujourd’hui il serait plus juste de parler d’un consensus opportuniste et d’une quête effrénée pour les postes ministériels et autres fauteuils dorés de la responsabilité», soutient S. Saadi.L’alliance avec le PJD est une trahison et un reniement des valeurs de gauche pour lesquelles se bat le PPS depuis 70 ans alors qu’il était encore le Parti communiste marocain. Mostafa Rajali en est convaincu.
Une trahison et un reniement des valeurs de gauche
« Nous ne sommes pas contre le PJD parce qu’il regroupe les islamistes. Nous sommes contre les obscurantistes. Nous sommes contre ceux qui s’opposent aux droits des femmes et qui mettent en péril les libertés individuelles. Nos projets de société respectifs sont en totale contradiction. Comment pouvons-nous nous retrouver ? » s’interroge avec force ce membre du bureau politique du PPS. «Soyons clairs, ceux qui ont voté le 25 novembre ont choisi les conservateurs. Ils ne nous ont pas accordé à nous, partis de gauche, leur confiance. D’ailleurs lors de ces législatives, la gauche parlementaire a connu un recul. En 2007, elle était représentée par 70 députés. Aujourd’hui, ils ne sont que 62. C’est à mes yeux une sanction de l’électorat», fait remarquer Said Saadi.
En intégrant le gouvernement conduit par le PJD, le PPS, soutiennent les partisans de la non participation, a perdu son âme. «Il a aussi et surtout montré qu’il est sous la pression de deux lobbies. D’abord le lobby de ceux qui pensent être ministrables et celui des notables, ces nouveaux députés qui n’ont rien à voir avec le parti, qui ne connaissent rien ni de sa ligne politique ni de son programme et dont la plupart ont gagné aux élections grâce au pouvoir de l’argent», affirme le candidat déçu au poste de secrétaire général du Parti du progrès et du socialisme.
Ceux et celles qui s’opposent à la participation gouvernementale de leur famille politique, le PPS, ont bien l’intention de faire entendre leur voix et leur différence. Mais attention, pas question pour eux de faire scission. «Notre conviction profonde est que scission est synonyme de mort. Il n’y a en aucune manière de scission sur notre agenda politique. En tant que militants, nous allons nous accrocher au PPS, au vrai, et son école politique», conclut Youssef Magouri, membre du comité central du PPS et de la jeunesse socialiste.