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Les professionnels réunis au sein de ce groupement estiment que les mesures mises en place dans le cadre du plan Halieutis n'ont pas encore apporté la preuve de leur efficacité. En témoigne le fait que la pêche illicite continue à sévir dans les côtes marocaines, que le plan Ibhar a du mal à démarrer, que la politique des repos biologiques a démontré ses limites, notamment dans le segment de la pêche poulpière, que les choix stratégiques faits pour l'exploitation du petit pélagique sont défaillants, que l'amélioration de l'offre de formation, l'accompagnement des marins lors des arrêts de pêche et l'assurance d'un revenu minimal font figure de parents pauvres.
Pour Abderrahman El Yazidi, secrétaire général du Syndicat national des officiers et marins de la pêche hauturière, le plan de département de la Pêche souffre de deux handicaps : le manque de la bonne gouvernance et l'absence de vision stratégique. « L'épicentre de ce plan a été décalé. Il a viré en faveur des industriels et au détriment des armateurs et pêcheurs », a-t-il indiqué.
Même son de cloche du côté de Rachid Benkirane, président de la Fédération de la pêche maritime, qui a reproché à ce plan de créer des groupements orientés dans un but d'intégration mais qui ont profité largement aux usines et ont servi les opérateurs maritime.
Le Plan Halieutis pêche, selon M. Benkirane, a donné trop d'importance au pélagique alors que ce secteur ne représente que 20 à 25% des recettes au détriment des autres segments de la pêche qui rapportent jusqu'à 40% des recettes.
De son côté, M. Hamdani, professionnel de la pêche, a mis en cause le chevauchement des compétences et la multiplication des intervenants dans le secteur. Il a également soulevé la question du vide juridique qui règlemente le secteur maritime. Les deux Dahirs qui existent et qui datent du début des années vingt ne sont plus à jour, a-t-il conclu.
Par ailleurs, Mourad El Ghazel, secrétaire général du Syndicat national des fonctionnaires du ministère de la Pêche et de la Marine marchande a pointé du doigt certaines failles de ce plan. Il a souligné que ce dernier manque d'une programmation et que la Vision 2010 reste ambiguë, que le plan a été établi par un bureau d'études étranger, ce qui a remis en cause sa pertinence, qu'il marginalise les ressources humaines et le volet social. La déficience du plan communication autour de ce programme au sein des opérateurs du secteur et les fonctionnaires du ministère et enfin l'absence d'implication des professionnels de la pêche figurent aussi parmi les points de faiblesse de ce plan.
Quant à Hassan Atalbi, président de l'association, il s'est interrogé sur la disparition en cours des stocks de sardines. « Je me demande où sont passés les stocks d'Agadir, de Safi, de Laâyoune ? Il nous reste uniquement celui de Dakhla qui souffre aujourd'hui d'une exploitation féroce. On a vraiment peur que notre stock de sardines disparaisse à jamais et que l'Institut national de la pêche maritime ne nous fabrique un argument scientifique pour justifier cette catastrophe », a-t-il noté.
Et qu'en est-il du contrôle ? « Il n'existe pas », a-t-il répondu. Les mécanismes de contrôle manquent, du fait du chevauchement des compétences entre le département de la Pêche et l'armée.
Lancé le 29 septembre dernier, pour renforcer le secteur de la pêche dans le pays, avec comme objectifs la création de 20.000 emplois et l'augmentation des exportations à deux milliards d'euros d'ici 2020, le Plan Halieutis ne semble pas honorer toutes ses promesses. Peut-être, est-il temps de redresser la barre.