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Cet expert associé au groupe d’analyse de JFC Conseil précise qu’«à mi-parcours, aujourd’hui, il semble que les objectifs dudit plan Emergence ne seront pas atteints». Il rappelle que «les exportations marocaines représentent 35% de son PIB, contre 57% en Tunisie et 49,5% en moyenne pour les pays MENA». «Les réalisations à ce stade sont même décevantes», estime Guillaume Almeras. «Au total, le plan vise 50 milliards de DH de PIB industriel supplémentaire en 2015. 28,4 milliards ont déjà été réalisés (56,8%). Mais par rapport au supplément d’exportations de 95 milliards également attendus, seuls 24,3 ont pu être trouvés à ce stade (25,5%)», argumente-t-il.
Dans ce sens, il précise qu’«entre 35,4 et 44% des objectifs ont été réalisés selon les chiffres», en spécifiant que «pour chaque secteur, les degrés de réalisation sont différents». Dans le détail, il explique que «les filières automobile et aéronautique ne sont tirées que par deux entreprises étrangères, à savoir Renault et Bombardier». Tandis que les «équipementiers de rang 1 n’ont pas suivi», ajoute-t-il.
En termes d’emploi, Almeras précise qu’«avec des productions industrielles peu sophistiquées, des exportations soumises à une vive concurrence (textile) ou exposées à de fortes variations des prix (agriculture, phosphates, tourisme), le Maroc a d’importants problèmes de création d’emplois et de richesse».
Almeras ajoute, dans cette perspective, qu’avec «un salaire minimum qui est le plus élevé d’Afrique (OIT, 2010-2011), le Maroc ne peut guère faire face à la compétition internationale sur des productions industrielles nécessitant beaucoup de main-d’œuvre».
Ce qui lui impose, selon cet expert, de «se développer au contraire sur des produits plus sophistiqués, subissant une moindre concurrence». Pour lui, le Royaume «ne doit pas viser seulement la création de plus d’emplois, mais de meilleurs emplois».
Il souligne qu’en dehors des secteurs de l’aéronautique et de l’offshoring qui ont rempli, respectivement, 80% et 55% de leurs objectifs fixés en 2005 en nombre d’emplois créés, tous les autres sont en retard.
Pendant ce temps, «l’électronique et l’agroalimentaire stagnent par rapport à leurs objectifs. Les exportations textiles reculent. L’offshoring a enregistré une croissance de 18% par an ces dernières années, mais sur les 20 milliards de DH attendus, seulement 8 ont été réalisés. En revanche, à mi-parcours, 55.000 emplois ont été créés dans ce secteur, sur les 100.000 attendus en 2015.
Selon lui, «le secteur automobile n’a créé, depuis 2009, que 31.500 emplois sur les 70.000 prévus d’ici 2015. L’électronique seulement 4000 sur les 9000 annoncés».
Mêmes si les objectifs du plan ne sont pas totalement atteints, du moins ces 6 secteurs de l’économie ont-ils créé 21.000 emplois l’an dernier, selon Guillaume Almeras.
Parallèlement, «l’industrie a perdu 24.000 emplois nets en 2012. Or les Métiers mondiaux du plan ont créé 21.000 emplois l’année dernière. Il faut donc admettre que 45.000 emplois industriels ont été perdus hors secteurs du Plan», souligne-t-il.
Le consultant international a précisé que les «freins restent nombreux, notamment, l’accès au foncier pour les entreprises, la formation, l’accès au financement… et les objectifs ne seront sans doute pas pleinement atteints». «Tans pis! Sans doute étaient-ils un peu élevés, surtout dans un temps si court et en période de crise internationale. L’important est qu’une stratégie ambitieuse ait commencé à être conduite et qu’une dynamique ait été créée», a-t-il conclu.