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Alors quand ils tiennent leur première réunion post-résultats électoraux, ce lundi 28 novembre, les membres du Bureau politique de cette formation politique sont dans le même état d’esprit, celui de la non participation à un gouvernement conduit par le Parti justice et développement, y compris les ministres sortants. « En fait, notre débat a porté ce jour-là sur l’USFP dans la Koutla et hors de la Koutla. La question de la participation n’était plus posée dès lors que la non participation était désormais acquise. Ce jour-là, nous avons eu un long et profond débat sur l’avenir du Bloc démocratique », confie cet Ittihadi blanchi sous le harnais.
Avec ou sans la Koutla ? C’est la toute première question que se sont donc posée les Usfpéistes décidés d’ores et déjà, ce 28 novembre, à rejoindre les bancs de l’opposition. De ce questionnement a surgi une première certitude : discuter avec les deux autres alliés, l’Istiqlal et le PPS d’une décision commune de non participation gouvernementale. Des contacts sont donc pris avec les deux partenaires de la Koutla. Les divergences apparaissent immédiatement, l’Istiqlal et le PPS ayant fait montre de leur disposition à intégrer la majorité gouvernementale. L’USFP en prend conscience : il fera cavalier seul au nom d’une nécessaire et urgente clarification politique et idéologique. Pas question d’entrer non plus en conflit ouvert avec les alliés d’hier. « Il faut bien l’admettre, le fait de ne pas faire passer par pertes et profits la Koutla a contribué au cheminement de notre pensée et le long débat que nous avons eu en interne nous a permis d’élaborer une position politique forte expliquant notre passage à l’opposition », ajoute notre interlocuteur.
Première et dernière rencontre des leaders
du PJD et de l’USFP
Une position politique forte née d’un devoir de clarification. Dans les débats des Ittihadis, réunis en conclave, l’argumentaire coule de source, les oppositions idéologiques et culturelles avec les islamistes du PJD sont mises en exergue. « Nos valeurs, notre référentiel, le projet de société que nous défendons et qui est basé sur la démocratie, l’égalité et la modernité ne sont certainement pas ceux du Parti justice et développement. Au Bureau politique, nous partagions tous ce point de vue, et tout particulièrement les cinq femmes de notre instance exécutive », indique ce membre du BP du parti de la Rose.
Quelques jours après cette première réunion du Bureau politique de l’USFP, les leaders du PJD et de l’USFP se rencontrent pour la première fois depuis la proclamation des résultats des législatives du 25 novembre. Ce sera leur première et dernière rencontre. Le chef de gouvernement désigné s’est rendu au domicile du leader usfpéiste. Echanges courtois, entre félicitations et souhait de plein succès à celui qui conduira la prochaine majorité. Bref une rencontre purement protocolaire au cours de laquelle Abdelouahed Radi dira au patron des islamistes que la décision finale de participer ou pas au prochain gouvernement appartient au seul Conseil national de l’USFP. En quittant le domicile de celui qui préside aux destinées de l’Union socialiste des forces populaires, Benkirane le sait : l’USFP ne fera pas partie de sa majorité gouvernementale.
Dimanche 4 décembre, l’USFP convoque son Conseil national, une nouvelle réunion du BP s’étant tenue quelques jours plus tôt. Le Premier secrétaire de cette formation politique de gauche fait un long laïus sur le rôle de l’USFP dans le changement et les principaux cycles politiques qu’a connus le Maroc. Les militants ne retiennent qu’une chose : les raisons avancées par leur leader pour que le parti rejoigne les rangs de l’opposition. Ils entonnent le chant des partisans. La salle croule sous un tonnerre d’applaudissements. La revendication d’une clarification à gauche tant attendue a enfin été entendue. « Tout au long de ces jours décisifs, l’USFP a fonctionné de manière démocratique. Dans les moments difficiles que nous traversons, et il y en a eu, c’est un peu comme si la densité de notre vécu nous vient en renfort. Maintenant, le parti doit impérativement affirmer son identité de gauche et faire une opposition de gauche », conclut ce dirigeant de l’Union socialiste des forces populaires.