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« La défaite de ces trois ministres était prévisible et elle est due à une mauvaise évaluation de leur part. Ils ont été attirés par les nouvelles prérogatives décisionnelles et exécutives élargies des Conseils régionaux et par les politiques de proximité, mais ces commis de l’Etat ne disposent pas d’un capital politique pour mener ces scrutins à grand enjeu local et non national», nous a indiqué Mohammed El Ghali, professeur en sciences politiques à l’Université Cadi Ayyad à Marrakech avant de poursuivre : « Si la loi n’oblige pas ces ministres à démissionner de leurs postes, des considérations d’ordre politique et moral les y obligent. En effet, ils n’ont plus de légitimité pour gérer les affaires politiques et constitutionnelles et moralement ils doivent quitter leurs ministères par respect des citoyens».
Mais, il n’y a pas que l’échec de ces trois ministres qui exige, sans tarder, un changement dans l’actuelle équipe gouvernementale. Il faudrait tenir compte de ceux qui ont été élus. En fait, neuf ministres ont réussi à s’imposer dans leurs circonscriptions. Trois d’entre eux se sont imposés comme futurs maires dans les villes où le PJD dispose de la majorité absolue comme à Kénitra où Aziz Rabbah, l’actuel ministre du Transport, de l’Equipement et de la Logistique, devrait briguer un second mandat à la tête de la mairie de cette ville qu’il administre depuis 2009. C’est le cas également de Driss Azami, ministre délégué auprès du ministre de l'Economie et des Finances chargé du budget, qui pourra occuper le poste de maire de la capitale spirituelle. Abdelaziz Omari, ministre chargé des Relations avec le Parlement et la société civile, est candidat à la présidence du Conseil de la ville de Casablanca.
« Occuper le poste de maire dans ces villes n’a rien d’illégal. Les textes législatifs n’interdisent pas le cumul de mandats de ministre et de maire. Pourtant, dans la pratique, ces deux mandats sont incompatibles puisqu’il faut sacrifier l’un pour l’autre », nous a précisé notre source. En fait, le gouvernement avait taillé quelques mois avant les élections une loi sur mesure en décidant d’annuler, à la dernière minute, la disposition interdisant aux ministres de cumuler des fonctions. Une aberration, selon plusieurs députés de l’opposition, puisque ledit article ainsi que l’ensemble des modifications apportées au texte ont été adoptés à l’unanimité lors d’une deuxième lecture à la Commission de la justice, de législation et des droits de l’Homme à la première Chambre. D’autant plus que le parti de la Lampe a été parmi les premiers à se positionner contre le cumul des mandats, et ce en 2011.
Mais le PJD n’est pas le seul à avoir changé son fusil d’épaule et placé les siens sur les listes des prochaines échéances électorales. Le RNI lui a également emboîté le pas. Il a, en effet, désigné M'barka Bouaida, ministre déléguée auprès du ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, comme candidate à la présidence de la région de Guelmim-Oued Noun. Pour sa part, le patron du MP et actuel ministre de la Jeunesse et des Sports, s’est présenté aux élections dans la région de Fès-Meknès. Des candidats à ajouter à ceux qui étaient déjà présidents de communes et qui ont continué à exercer leurs fonctions en tant que ministres. C’est le cas d’Aziz Rebbah (ministre pjdiste de l’Equipement et du Transport et président de la commune de Kénitra); de Mohamed Moubdii (ministre haraki de la Fonction publique et de la Modernisation de l'administration et président de la commune de Fqih Ben Saleh); de Mohamed Abbou (ministre RNI chargé du Commerce extérieur et président de la commune de Bni Oulid) et de l'ex-ministre MP de la Jeunesse et des Sports, Mohamed Ouzzine, qui préside aux destinées de la commune de Oued Ifrane.
Mohammed El Ghali estime que le vrai problème se posera au niveau des élections des présidents des régions puisque la loi interdit le cumul. « Le PJD a remporté la mise dans cinq régions ; il est fort probable qu’il dirige trois d’entre elles et les négociations sur les présidences sont en cours. A en croire des rumeurs à ce sujet, Mohand Laenser, l’actuel ministre de la Jeunesse et des Sports, pourra briguer le poste de président de la région de Fès-Meknès et cela laisse la porte ouverte à toutes les éventualités et à ce propos, je n’exclue pas un quatrième remaniement ministériel », a-t-il conclu.