Les militaires alliés aux rebelles acceptent la trêve humanitaire au Yémen

L’Arabie Saoudite annonce un cessez-le-feu à partir de mardi à 23H00, pour cinq jours renouvelables


Lundi 11 Mai 2015

Les militaires alliés aux rebelles acceptent la trêve humanitaire au Yémen
Des militaires yéménites alliés à la rébellion houthie ont accepté dimanche le cessez-le-feu humanitaire proposé par l'Arabie Saoudite, quelques heures après qu'un raid de la coalition menée par Ryad a frappé la résidence de leur homme fort, l'ex-président Saleh.
"Nous annonçons que nous acceptons la trêve humanitaire", a déclaré le colonel Sharaf Luqman, porte-parole des militaires déserteurs qui ont aidé les rebelles à s'emparer d'une bonne partie du pays. Il a déclaré espérer que cette trêve allait "mettre fin au blocus tyrannique et permettre l'arrivée de navires de commerce dans les ports yéménites et l'entrée d'aide humanitaire".  Les rebelles chiites, soutenus par l'Iran, n'ont en revanche toujours pas répondu à l'offre d'un cessez-le-feu prenant effet mardi soir pour cinq jours, formulée par Ryad. 
Les rebelles chiites sont également la cible d'un embargo sur les armes imposé par l'ONU, qui exige un contrôle strict de tous les cargos, entravant les livraisons de fuel et d'aide humanitaire.
Des militaires restés fidèles à l'ex-président Ali Abdallah Saleh après qu'il a été chassé du pouvoir en 2012, ont joué un rôle majeur dans la conquête de vastes pans du Yémen par les rebelles chiites houthis, venus du nord du pays. 
Entrés dans la capitale Sanaa en septembre 2014, les Houthis ont poussé à l'exil le président Abd Rabbo Mannsour Hadi le 26 mars. Depuis cette date, une coalition arabe mise sur pied par l'Arabie Saoudite mène des frappes aériennes quotidiennes sur son voisin pauvre de la péninsule arabique.
A l'aube dimanche, l'un de ces raids a touché la résidence de Saleh à Sanaa. L'ancien président, à la tête du Yémen pendant plus de trois décennies avant d'être chassé du pouvoir par un soulèvement populaire, ne semble pas avoir été chez lui au moment des frappes.
Son parti, le Congrès populaire général (CPG), avait salué quelques heures plus tôt l'offre de trêve, exprimant l'espoir que cela réduirait "l'impact" de l'offensive de la coalition arabe "qui a fait subir à la population yéménite des souffrances sans précédent et un blocus inédit." 
La coalition a également bombardé le fief des insurgés à Saada (nord) après avoir appelé les civils à quitter la ville, qu'elle considère désormais comme une cible militaire. Des centaines de personnes ont fui cette cité située à une cinquantaine de km de la frontière de l'Arabie Saoudite, selon des témoins.
La coalition a indiqué avoir ciblé les maisons de plusieurs chefs houthis, ainsi que des dépôts d'armes, selon l'agence officielle saoudienne SPA.
Des agences humanitaires ont prévenu que de nombreux civils n'auraient pas le temps de fuir Saada à temps et exhorté la coalition à temporiser.
Les avions de la coalition ont également bombardé samedi le principal aéroport de la capitale Sanaa, aux mains des rebelles.
L'ONU et des organisations humanitaires ont maintes fois critiqué les multiples frappes de la coalition contre l'aéroport, une voie "vitale" selon elles pour transporter les secours dans un pays en proie à toutes sortes de pénuries -nourriture, carburant, médicaments.
Les combats, ainsi que le blocus aérien et maritime de la coalition, ont rendu la situation humanitaire alarmante au Yémen. L'Unicef a prévenu que si les restrictions aux importations continuaient, "elles feront plus de morts que les balles et les bombes dans les prochains mois".
Plus de 1.400 personnes ont été tuées dans le conflit, selon l'ONU.
Après six semaines de campagne aérienne, le ministre saoudien des Affaires étrangères Adel al-Jubeir avait annoncé un cessez-le-feu à partir de mardi à 23H00, pour cinq jours renouvelables, à condition que les rebelles s'engagent à le respecter. Il "s'arrêtera s'ils ne respectent pas l'accord", avait-il averti à Paris.



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