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Des propos tenus récemment lors de la 2ème session ordinaire du Conseil d'administration de l'Académie régionale de l'éducation et de la formation (AREF) de Fès-Boulemane et qui font écho à ceux qu’il a tenus le 16 décembre dernier à l’occasion du 7ème Forum international du dialogue politique où il a prôné une réforme radicale du processus de formation des enseignants, modifiant non seulement la durée de leur cursus mais également son contenu et sa qualité.
Ces annonces ne semblent pas susciter l’enthousiasme du corps enseignant et des professionnels du secteur. Abdelaziz Mountassir, vice-président du Syndicat national des enseignants (SNE) du Maroc pense, à cet égard, que les déclarations du ministre sont des promesses sans lendemain. «On a pris l’habitude de ces sorties fracassantes du ministre. Mais, il s’agit plutôt de marketing médiatique destiné à alimenter un faux débat comme ce fut le cas avec la guerre déclarée aux cours particuliers. La manière avec laquelle il a traité cette question et les remèdes qu’il a proposés pour en finir avec ce fléau démontrent bien les limites de son discours sur la réforme du secteur de l’enseignement», nous a-t-il précisé avant d’ajouter : «Le ministre ne fait que ressasser des discours et des promesses déjà faits. En fait, les plans et les programmes ne manquent pas au sein du département de l’Education nationale mais le ministre manque cruellement de volonté et d’engagement».
Pour notre source, le volet de la formation de base et de la formation continue ne constitue pas les priorités du MEN. «On a toujours appelé à une formation de qualité au profit des enseignants qui soit au diapason du développement du secteur et qui soit à même de répondre aux questions posées par les élèves et les milieux où on dispense la formation. Mais, hélas, les responsables du ministère n’ont pas jugé bon de répondre à nos sollicitations. Pis, ils ont contribué à l’aggravation de la situation comme en témoignent la souplesse des critères d’accès aux centres de formation des enseignants et la réduction des années de formation au sein de ces établissements qui sont passées de deux années à une année », nous a-t-elle expliqué. Un état de fait qui n’a rien de réjouissant puisque nombreux sont les enseignants qui quittent ces centres sans avoir reçu une formation adéquate et qui sont livrés à leur sort puisqu’il n’y a pas de suivi ni d’accompagnement et encore moins d’encadrement pédagogique des personnes fraîchement diplômées.
Le vice-président du SNE va plus loin. Il se demande comment Rachid Belmokhtar va procéder pour mettre son projet de formation en œuvre alors que les centres dédiés à cet objectif sont limités et que leurs capacités d’accueil sont restreintes. Pis, comment le ministre compte-t-il répondre à la question du déficit en professeurs étant entendu que le MEN souffre d’un déficit estimé à 15.000 enseignants. «Aujourd’hui, il suffit qu’un professeur tombe malade ou qu’il parte en pèlerinage à la Mecque ou bénéficie d’un congé de maternité pour que des dizaines d’élèves se trouvent en rupture de ban faute d’enseignants remplaçants», nous a-t-il précisé.
Abdelaziz Mountassir force le trait davantage. La réforme de la formation passe par des politiques inclusives qui intègrent les enseignants, plaque-tournante de toute réforme. «Le MEN a pris l’habitude de réformer par en haut sans consulter ni inclure les syndicalistes et le corps enseignant. C’est ce qui explique en partie l’échec des réformes entreprises jusqu’à aujourd’hui», a-t-il conclu.