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A un jet de pierres de la maison du chef de gouvernement, il faut tourner à droite pour se rendre au siège du Parti justice et développement. Enfin, les deux sièges du parti des islamistes. Au bout de la rue, et bien après le lycée Omar Al Khayam, le nouveau siège de cette formation politique, vainqueur des élections du 25 novembre dernier, se dresse fièrement. Le PJD est au pouvoir, et cela se voit. Une grande plaque aux lettres géantes et multicolores indique que nous sommes bien au siège central du parti de la lampe. Aladin en a visiblement surgi et tout a changé. Les islamistes sont aujourd’hui au pouvoir…
Au fond de la rue, on ne peut pas rater le siège de la famille politique d’Abdelilah Benkirane. C’est une villa imposante. Une estafette des forces de l’ordre est stationnée à proximité. Des éléments des forces de l’ordre sont debout devant la porte du parti pour empêcher toute entrée « inattendue ». Impossible d’accéder au siège par la porte principale. Il faut passer par derrière. Une petite porte s’entrouvre à peine pour vérifier qui est le visiteur. Benkirane et les siens affirment ne pas avoir changé. Les exigences sécuritaires les ont pourtant rattrapés.
«Où est le parti
de Benkirane ?
Depuis le trottoir d’en face des inspecteurs en civil font désormais partie du paysage. Depuis que le PJD est aux commandes du pouvoir et que son leader chef de l’Exécutif, cette rue, avant paisible, a des allures de cour des miracles. Manifestations et sit-in se tiennent désormais ici, devant le siège du parti des islamistes. « Et c’est tous les jours comme ça », témoigne une habitante du quartier.
Aujourd’hui, ce sont les diplômés chômeurs qui manifestent. Ils sont une poignée et réclament un emploi dans la Fonction publique. Des slogans sont scandés. Ils n’ont pas pris une ride : ce sont les mêmes que ceux qui s’adressaient à Abbas El Fassi, le prédécesseur de Benkirane.
Des femmes ont pris place sur le trottoir, s’abritent du soleil et du vent comme elles peuvent. Elles sont en pleine conversation. Visiblement ce sont des habituées. Pour tuer le temps, elles discutent. Une heure plus tard, et au signal de l’une d’entre elles, elles revêtent des gilets noirs. C’est le groupe 40 des diplômés au chômage qui réclame des emplois directs dans l’administration. C'est-à-dire sans concours ni procédure. « Autant dire des rentes », soupire un passant…
Dans ce brouhaha, un vieil homme en djellaba blanche et turban sur la tête traverse la rue d’un pas décidé. Il est accompagné d’une vieille dame à la canne. « Où est le parti de Benkirane ? » demande-t-il à la foule. Une lettre à la main, il s’adresse aux policiers en faction devant la porte du siège du PJD et leur explique son propos. Gentiment, on lui indique la petite porte de derrière. Il s’y rend. Il doit, dit-il, régler son problème, et il n’y a que Benkirane qui pourra le faire. Il disparaît derrière les murs du siège. Il a remis sa lettre au bureau d’ordre, nous expliquera-t-il plus tard.
Tout à l’heure, les familles des détenus salafistes sont elles aussi attendues. Une manifestation pour appeler à la libération des leurs est prévue devant les locaux du PJD. De l’autre côté de la barrière, les sit-in et manifestations ont très probablement un goût différent pour les islamistes du PJD…